
Maison construite à même le sable sur la plage d'Abou Ali, à Kfarabida. Photo João Sousa
Après plusieurs mois d’efforts soutenus pour préserver la plage paradisiaque d’Abou Ali à Kfarabida, près de Batroun, les activistes de la campagne « La plage pour tous » marquent une nouvelle victoire : Toutes les constructions qui empiètent sur cette plage devraient être démolies d'ici un mois, selon une décision émise jeudi à l'issue d'une réunion entre le ministère des Travaux publics, la Direction générale des transports terrestres et maritimes, des représentants des autorités locales et des organisations militantes.
La campagne « La plage pour tous » avait été lancée il y a quelques semaines, lorsque la locataire d'une maison, construite illégalement à même le sable avant la guerre civile (1975-1990), avait tenté de bloquer, par la construction d’un mur, le dernier accès à la plage. La campagne avait alors appelé à arrêter le projet de développement - lancé sans permis et sans en informer les autorités - et était parvenue à faire démolir le mur. Les activistes avaient aussi déposé un recours auprès du ministère des Travaux publics, pour mettre un terme aux infractions existantes sur le domaine public maritime.
« Nous ne savons pas si cette nouvelle décision sera appliquée, mais si ce ne sera pas le cas, nous porterons plainte auprès de la justice », affirme Mohammad Ayoub, le coordinateur de la campagne, à L’Orient-Le Jour. « Il faut rester conscient des empiètements sur l’espace public et continuer à les dénoncer jusqu’à ce que la maison, ainsi que toutes les barrières empêchant d’accéder à ce site exceptionnel de par sa biodiversité, soient détruites », ajoute l'activiste.
Légalement, ces empiétements violent la loi 444 sur l’environnement en termes d’obstruction de la vue et d’accès à la plage. Depuis 1925, un décret interdit toute construction permanente sur le domaine public et le sectionnement de l’unité de la côte libanaise, du nord au sud.
Selon Isabela Serhan, chercheuse au Beirut Urban Lab, affilié à l’Université américaine de Beyrouth (AUB), les autorités locales et nationales appliquent des exceptions à cette loi, en accordant des permis de travaux ou d’exploitation de longue durée pour des projets de développement à des personnes bénéficiant d’une protection ou d’intérêts communs avec de hauts responsables.
Après plusieurs mois d’efforts soutenus pour préserver la plage paradisiaque d’Abou Ali à Kfarabida, près de Batroun, les activistes de la campagne « La plage pour tous » marquent une nouvelle victoire : Toutes les constructions qui empiètent sur cette plage devraient être démolies d'ici un mois, selon une décision émise jeudi à l'issue d'une réunion entre le ministère des...
commentaires (4)
Wow quel exploit
Abdallah Barakat
20 h 13, le 05 mai 2023