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Société - Liban

Expulsion d'une cinquantaine de Syriens en avril

Une source humanitaire indique avoir remarqué une augmentation des raids des services de renseignement de l'armée visant les communautés syriennes à Beyrouth et dans la région du Mont-Liban depuis le début du mois d'avril. 

Une réfugiée syrienne assise avec son enfant à Marj, dans la Békaa au Liban, le 5 avril 2023. Photo REUTERS/Emilie Madi

Le Liban a expulsé en l'espace d'environ deux semaines une cinquantaine de Syriens renvoyés sur leur territoire ravagé par la guerre, au moment où un sentiment antisyrien gagne le pays touché par la crise économique, ont indiqué vendredi trois sources concordantes.

"L'armée a expulsé plus de 50 Syriens du Liban au cours des deux dernières semaines", a déclaré à l'AFP un responsable de l'armée, sous couvert d'anonymat, information confirmée par une source sécuritaire et humanitaire. L'unité de renseignement de l'armée libanaise a ciblé les Syriens sans papiers, ont raconté ces mêmes sources, les arrêtant puis les remettant aux gardes-frontières, qui les ont expulsés ensuite du Liban.

Focus

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"Les centres de détention de l'armée sont pleins" et d'autres agences de sécurité ont refusé d'accueillir les réfugiés arrêtés, a justifié le responsable de l'armée, commentant la mesure. Des centaines de milliers de Syriens ont fui vers le Liban voisin après le début de la guerre civile en 2011 et la répression brutale des manifestations contre le régime.

Selon les autorités, environ deux millions de réfugiés syriens se trouvent sur le territoire libanais. Près de 830.000 d'entre eux sont enregistrés auprès des Nations unies. Les autorités libanaises n'ont pas coordonné leurs efforts avec Damas, ont précisé des responsables de la sécurité et de l'armée ajoutant que certains des réfugiés expulsés étaient retournés au Liban avec l'aide de passeurs qui leur faisaient payer 100 dollars par personne.

L'Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a déclaré vendredi à l'AFP qu'elle "suivait" la situation, qu'elle "continuait à plaider en faveur du respect des principes du droit international et à veiller à ce que les réfugiés au Liban soient protégés contre le refoulement".

Raids

Le Liban a tenté à plusieurs reprises des rapatriements décrits comme volontaires de Syriens vers leur territoire. Des groupes de défense des droits humains les considèrent forcées. Une source humanitaire a déclaré à l'AFP qu'elle avait remarqué une augmentation des raids des services de renseignement de l'armée visant les communautés syriennes à Beyrouth et dans la région du Mont-Liban depuis le début du mois d'avril.

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"En 2023, au moins cinq raids ont eu lieu", a déclaré cette source, qui a requis l'anonymat. Environ 450 Syriens ont été arrêtés et au moins 66 ont été confirmés comme étant déportés, selon elle. La Sûreté générale libanaise est chargée de la surveillance des frontières, mais un responsable de l'agence a déclaré qu'elle n'était pas impliquée dans ces expulsions.

Depuis que le régime du président syrien, Bachar el-Assad, a repris le contrôle de la majeure partie de la Syrie, certains pays d'accueil ont cherché à expulser les réfugiés, invoquant une relative accalmie après des années de conflit. Mais des groupes de défense des droits humains affirment que certains réfugiés ont été persécutés et rejettent l'idée que leur retour est sûr.

L'un des Syriens expulsés était un transfuge de l'armée dont "la vie est en danger", a confié un de ses proches à l'AFP. Il vivait au Liban depuis 2014 après avoir été chassé avec sa femme et ses deux enfants. Depuis 2019, le Liban est plongé dans une crise économique qui, selon la Banque mondiale, est l'une des pires de l'histoire moderne.

Le Liban a expulsé en l'espace d'environ deux semaines une cinquantaine de Syriens renvoyés sur leur territoire ravagé par la guerre, au moment où un sentiment antisyrien gagne le pays touché par la crise économique, ont indiqué vendredi trois sources concordantes."L'armée a expulsé plus de 50 Syriens du Liban au cours des deux dernières semaines", a déclaré à l'AFP un responsable de...

commentaires (9)

"L'Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a déclaré vendredi à l'AFP qu'elle "suivait" la situation..." Et si le HCR nous foutait la paix, à la fin? Et si les pays européens ont tellement le souci des "droits de l'homme", ils sont invités à prendre autant de déplacés syriens qu'ils veulent chez eux!

Georges MELKI

19 h 26, le 21 avril 2023

Tous les commentaires

Commentaires (9)

  • "L'Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a déclaré vendredi à l'AFP qu'elle "suivait" la situation..." Et si le HCR nous foutait la paix, à la fin? Et si les pays européens ont tellement le souci des "droits de l'homme", ils sont invités à prendre autant de déplacés syriens qu'ils veulent chez eux!

    Georges MELKI

    19 h 26, le 21 avril 2023

  • 50 c’est dérisoire, il faut une politique MASSIVE de retour forcé ou encouragé

    M. F

    16 h 02, le 21 avril 2023

  • De façon générale, le syrien considère que le Liban est une province syrienne détachée par la force et de manière arbitraire par le Mandat français. Donc, ils considèrent qu’ils sont chez eux. Et d’ailleurs la majorité des libanais sont d’accord avec ce point de vue. C’est nationaliste.

    Mago1

    16 h 01, le 21 avril 2023

  • Oups. Désolé si mon commentaire précédent fut "coupé et incomplet ". Message parti avant que je ne puisse le finaliser :) Bonne journée.

    LE FRANCOPHONE

    13 h 46, le 21 avril 2023

  • Pourquoi ne pas payer AUSSI des aides aux libanais pour qu'ils restent dans leur pays? Pq la communauté internationale, les organisations diverses paient elles des millions de dollars aux syriens pour rester au liban? Au lieu de leur payer ces millions pour les inciter à rentrer chez eux, les aider à reconstruire au cas (c'est le pretexte) où leur maison fut détruite? Pourquoi ENCOURAGER les "dits réfugiés" à rester au liban ( sachant qu'une grande partie passe ses week ends en syrie pour revenir ensuite ). Oui, expulser ces personnes n'est pas un acte inhumain. L'acte inhumain est lorsque le Libanais n'a pas d'autre choix que de chercher , dans les bannes à ordures, de quoi nourrir sa famille. L'inhumain c'est laisser son pays se vider des libanais pour les remplacer par des syriens dits réfugiés et là récemment par des palestiniens du Hamas qui commencent à prendre leurs aises. Voilà ce qui est INHUMAIN. Ce que l'armée syrienne et l'OLP n'avait pas pu faire, au liban, à l'époque..Les civils syriens le font. Dans les 2 cas : ca s'appelle OCCUPATION d'un pays.

    LE FRANCOPHONE

    13 h 44, le 21 avril 2023

  • Pourquoi ne pas payer AUSSI des aides aux libanais pour qu'ils restent dans leur pays? Pq la communauté internationale, les organisations diverses paient elles des millions de dollars aux syriens pour rester au liban? Au lieu de leur payer ces millions pour les inciter à rentrer chez eux, les aider à reconstruire au cas (c'est le pretexte) où leur maison fut détruite? Pourquoi ENCOURAGER les "dits réfugiés" à rester au liban ( sachant qu'une grande partie passe ses week ends en syrie pour revenir ensuite ). Oui, expulser ces personnes n'est pas un acte inhumain. L'acte inhumain est lorsque le Libanais n'a pas d'autre choix que de chercher , dans les bannes à ordures, de quoi nourrir sa famille. L'inhumain c'est laisser son pays se vider des libanais pour les remplacer par des syriens dits réfugiés et là récemment par des palestiniens du Hamas qui commencent à prendre leurs aises. Voilà ce qui est INHUMAIN. Ce que l'armée syrienne et l'OLP n'avait pas pu faire, au liban, à l'époque..Les civils syriens le font. Dans les 2 cas : ca s'appelle OCCUPATION d'un pays.

    LE FRANCOPHONE

    13 h 44, le 21 avril 2023

  • 50 sur 2 millions. Ce n'est pas un drame. Les organisations internationales et humanitaires profitent de la situation pour justifier leurs budgets. Si on avait supprimé l'UNRWA il y a 50 ans, la majorité des palestiniens aurait quitté d'elle même et des milliards auraient été économisés par l'ONU Au fait combien coûte la gestion des réfugiés comparée aux aides effectivement reçues par ces derniers?

    Moi

    13 h 29, le 21 avril 2023

  • Ils ne partiront pas tant que les aides sont accordées sur notre sol. Il faut que les autorités libanaises, si elle existe encore, arrive à changer les conditions de ces aides en les accordant aux seuls syriens qui retournent chez eux en créant une ONG qui se chargerait de les distribuer aux résidents syriens pauvres et démunis une fois rapatriés. Mais ça le boucher ne veut pas en entendre parler et aucun de ces pays aidants n’arrivent à le raisonner. Oui oui, les dictateurs ont le vent en poupe et les règles ont changé. Il ne faut surtout pas les humilier ou même les froisser. Il va falloir s’y habituer au risque de détruire toutes les valeurs sur lesquelles nos sociétés ont été édifiées et la démocratie existante pour laquelle tant de guerre ont éclaté. C’est ainsi.

    Sissi zayyat

    13 h 12, le 21 avril 2023

  • On s'étonne de noter que ces syriens ne regagnent pas volontiers leur pays. Un complot des nations non unies contre le peuple libanais pour que leurs pays restent à l'abri des problèmes des réfugiés. Et ceci en leur versant de l'argent pour ne les laisser pas quitter. Un grand complot.

    Esber

    13 h 08, le 21 avril 2023

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