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Sport - Sports aquatiques

Un plongeur libanais médaillé aux championnats arabes de photographie sous-marine

Le photographe Samer Halawani a décroché la troisième place de la compétition organisée le mois dernier dans les eaux du golfe d’Aqaba, au sud de la Jordanie.

Un plongeur libanais médaillé aux championnats arabes de photographie sous-marine

Photo fournie par Samer Halawani

Les beaux jours reviennent, tout comme la tentation d’un bain de mer qui va avec. Bien qu’il faille parfois faire preuve de persévérance pour dénicher un coin de plage propice à la baignade dans certains coins du littoral libanais, cela n’altère en rien la volonté des amoureux des fonds marins de mettre en valeur la richesse qui s’y cache au large.

C’est cette même dévotion qui anime Samer Halawani, au moins depuis 2007, année où il a décidé d’allier ses deux passions : la photographie et la plongée sous-marine. Il s’était alors mis en quête d’immortaliser sur sa pellicule la faune et la flore qu’il côtoyait lors de ses nombreuses sorties en eaux vives.

« Montrer la beauté que la mer nous cache »

« Il est important de rappeler que le Liban a un très beau littoral, parmi les plus riches de la mer Méditerranée. Mais à cause de la pollution et des déchets qui s’accumulent, les plus belles créatures que l’on pouvait encore observer il y a encore quelques années ont progressivement disparu, relate Samer Halwani. Il est évident que ça nous rend très malheureux, nous, les amoureux de la mer, de voir notre patrimoine se détériorer. »

Samer Halawani posant avec sa médaille de bronze et un drapeau libanais lors de la remise des prix des championnats arabes de photographie sous-marine à Aqaba, en Jordanie. Photo fournie par Samer Halawani

Un constat amer qui ne le fait pas pour autant verser dans le fatalisme : « Il n’est pas trop tard, on peut encore dépolluer certaines zones et protéger les espèces encore présentes. Mais pour cela, il faut une prise de conscience collective et c’est aussi cela notre objectif en tant que photographe : montrer la beauté que la mer nous cache et faire ouvrir les yeux au monde entier sur la nécessité de prendre soin de notre richesse sous-marine. »

Après plusieurs expéditions au Vietnam ou dans les Caraïbes, Samer Halawani s'équipe d'un matériel de pointe dans l’optique de participer aux compétitions organisées par la CMAS, la Confédération mondiale des activités subaquatiques. Poussé dans cette démarche par Simon Khoury, champion du monde de ski nautique et ancien président de la Fédération arabe de plongée, le quadragénaire enchaîne depuis cinq ans les tournois internationaux, où il grimpe bien souvent sur les podiums.

Après une troisième place au concours de photographie du Lebanon Water Festival (événement annuel qui promeut depuis 2012 les sports nautiques au Liban), il s’est distingué par une nouvelle médaille bronze en Jordanie en 2019 lors du tout premier championnat arabe de photo sous-marine. Annulée à plusieurs reprises en raison de la pandémie de Covid-19, cette compétition a enfin eu lieu dans le golfe d’Aqaba cette année. Un événement que Samer Halawani ne pouvait évidemment manquer.

De fait, le thème de cette édition valait le détour. Fidèle à son ambition de développer le secteur touristique et d’étendre la renommée d’Aqaba sur la carte des destinations de plongée en Mer Rouge, le gouvernement jordanien a inauguré en 2019 un site d’un genre inédit dans la région : un musée militaire sous-marin.

L’occasion d’offrir une seconde vie à pas moins de dix-neuf engins militaires, trop vieux pour être utilisés par l’armée du royaume hachémite (et dont le matériel dangereux a été retiré), mais aussi de favoriser l’apparition de nouveaux écosystèmes marins. Disposés le long des récifs coralliens, telle « une formation tactique de combat » d’après le site du musée, ils offrent un terrain de jeu rêvé pour les amateurs de clichés en immersion.

« J’ai dû me fier à mon œil »

La mission des seize participants de l’épreuve était donc de mettre à l’honneur ce musée militaire de la meilleure façon possible. Après une première journée d’essais et de repérages, Samer Halawani s’est lancé, équipé de son Sony AR105 et de son stroboscope Isotta muni de deux flashs, à l’assaut d’un des tanks faisant partie du cortège sous-marin.

Cliché du tank ayant permis à Samer Halawani de décrocher la 3ème place dans la catégorie "photo avec thème". Photo fournie par Samer Halawani

En 60 minutes, montre en main, il devait ressortir avec le meilleur cliché possible, ce qui ne fut pas une mince affaire vu les conditions : « La luminosité était très mauvaise ce jour-là : il y avait très peu de soleil et beaucoup de planctons, comme cela arrive souvent à cette époque de l’année. Il a donc fallu mettre de côté ce que j’avais préparé et que je me fie à mon œil pour trouver le meilleur angle », détaille le plongeur. Après de multiples tentatives, Samer Halawani a finalement opté pour une prise de vue plus large que celle de ses concurrents, privilégiant plutôt les gros plans en raison de la faible visibilité : « Je me suis dit que ce serait une bonne façon de me démarquer des autres. Car en demandant au plongeur qui m’accompagnait de se placer juste au-dessus du tank, cela permettait de bien mettre son côté gigantesque en valeur et d’avoir une bonne vue d’ensemble. C’est sur cette photo que j’ai récolté le plus de points », précise-t-il.

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Grâce à cette photo, Samer Halawani s'est vu gratifié de la troisième position du concours dans la catégorie de la « photo thématique », derrière un candidat koweïtien, Rashed Almarshod et un Jordanien, Yazan Alsaed. Le Libanais a manqué de justesse un second podium dans la catégorie Macro (gros plan), en récoltant la 4e place, à une marche de l’Égyptien Amir Fayed.

« Je suis très heureux de cette médaille. C’est toujours une très grande fierté d’être récompensé en représentant son pays dans une compétition internationale », se félicite Samer Halawani. « Maintenant, je souhaite que le Liban puisse bientôt organiser son propre championnat de photographie sous-marine. » En espérant que ce vœu ne soit pas qu’une bouteille jetée à la mer...

Les beaux jours reviennent, tout comme la tentation d’un bain de mer qui va avec. Bien qu’il faille parfois faire preuve de persévérance pour dénicher un coin de plage propice à la baignade dans certains coins du littoral libanais, cela n’altère en rien la volonté des amoureux des fonds marins de mettre en valeur la richesse qui s’y cache au large.C’est cette même dévotion qui...

commentaires (1)

… plutôt un pneu usé jeté à la mer en ce qui concerne le littoral libanais?

Mago1

18 h 46, le 11 avril 2023

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Commentaires (1)

  • … plutôt un pneu usé jeté à la mer en ce qui concerne le littoral libanais?

    Mago1

    18 h 46, le 11 avril 2023

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