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Nos Lecteurs ont la Parole

Politique, finance et inceste

Dernièrement, un homme de 62 ans s’est suicidé, laissant derrière lui une lettre de désespoir, à cause du manque de travail et à cause de la disparition de son épargne de 40 ans de travail… et l’impossibilité pour lui de vivre dignement.

Il y a quelques jours sur Twitter, l’économiste Toufic Gaspard expliquait clairement et parfaitement la crise financière actuelle et le crime envers le peuple qui a été décidé et effectué par les responsables politiques en connivence avec la banque centrale et les banques afin de mettre sur le dos des déposants toutes les pertes de l’État, les dettes de l’État, les dettes des banques envers les déposants, et de faire supporter toutes ces pertes et ces dettes à 100 % aux déposants en les remboursant avec une monnaie de singe ou dite de Monopoly.

Conséquence : ce fut la bombe atomique financière. Les déposants perdent 90 % de leurs avoirs et se retrouvent sans rien pour pouvoir vivre. De plus, ceux qui ont la soixantaine ne peuvent plus refaire leur vie. Sans compter les personnes plus âgées… Les salaires sont divisés par 10 ainsi que les indemnités de fin de service, fruit du travail d’une vie. C’est probablement le plus grand crime financier de tous les temps !

Questions : de quel droit les politiciens font supporter le paiement de toutes les dettes à 100 % aux déposants ? Pourquoi pas de vrai audit indépendant sur les comptes de l’État, de la BDL et des banques pour voir de combien sont les pertes effectivement pour chacun ? Pourquoi l’arbitrage n’a pas eu lieu pour essayer d’établir un tiers à l’État, un tiers aux banques et un tiers aux déposants ? Pourquoi se moquer des déposants en leur disant que leur compte est sacré et pas de « haircut » puis leur faire perdre 90 % de la valeur de leurs dépôts avec une monnaie de singe ?

Questions au ministre des Finances : qu’en est-il du déficit budgétaire ? Son financement par la planche à billets ? Ses conséquences sur la dette et sur l’inflation ? Pourquoi ne pas mettre en place les réformes nécessaires de restructuration de l’État afin d’éliminer le déficit budgétaire ? Pour maintenir fictivement 350 000 employés ?

Réponses : le droit ? Il n’y en a pas ! Tant que la justice dépend des politiciens, les politiciens peuvent voler autant qu’ils veulent l’État et le peuple, aucun juge n’osera les attaquer car il y va de sa carrière... Voyons comment en Israël Netanyahu essaye de contrôler la justice, et la société israélienne est totalement contre car il y va du principe même de la démocratie que de séparer justice et politique.

Il existe au Liban un inceste fondamental entre les politiciens et les banques qui a mené à tout bloquer, toute réforme et tout arbitrage.

Plus de la moitié des politiciens libanais sont en même temps actionnaires de banque. Voilà le péché originel. Il faudra dans l’avenir empêcher par la Constitution le mélange des genres entre finance et politique afin que cet inceste ne se répète plus. Plus on sépare les choses, mieux c’est.

En attendant, l’inceste continue... Et le plus extraordinaire dans tout ça, c’est l’art que les « zaïms » et les politiciens ont de rejeter la faute sur « l’autre » et de cacher la vérité à propos de leur mauvaise gestion par le « noble mensonge » de la géopolitique internationale et de la géopolitique confessionnelle du Moyen-Orient !

Finalement, la destruction du Liban n’est pas venue de « l’autre » : ni d’Israël, ni des Syriens, ni des Palestiniens, ni de l’Iran, ni des États-Unis, ni de l’Occident, ni de la Russie, ni de la Chine, ni des fanatiques, mais la destruction s’est faite par les propres dirigeants du Liban (présidents, Premiers ministres et ministres, députés passifs qui n’ont jamais demandé de comptes ni exigé un contrôle financier indépendant), et ce depuis plus de 30 ans, voire depuis 40 ans.

Et le peuple libanais continue à voter pour les mêmes personnes... sans droit et sans aucune demande de comptes, acceptant un féodalisme moyenâgeux où le « zaïm » vole le citoyen d’un million de dollars puis lui donne 1 000 dollars sous forme d’aide et le citoyen est très content car il a reçu une aide...

Pauvre peuple !

« Quand la hache pénétra dans la forêt, les arbres dirent : son manche est des nôtres » (proverbe turc).

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Dernièrement, un homme de 62 ans s’est suicidé, laissant derrière lui une lettre de désespoir, à cause du manque de travail et à cause de la disparition de son épargne de 40 ans de travail… et l’impossibilité pour lui de vivre dignement.Il y a quelques jours sur Twitter, l’économiste Toufic Gaspard expliquait clairement et parfaitement la crise financière actuelle et le crime...

commentaires (1)

Très bel article. Merci.

Raed Habib

13 h 44, le 17 mars 2023

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Commentaires (1)

  • Très bel article. Merci.

    Raed Habib

    13 h 44, le 17 mars 2023

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