Politique - Géopolitique de la présidentielle au Liban
René Moawad, l’ultime grain de sable pour Damas
Dans les milieux politiques, on dit souvent du Liban qu’il est le pays des ambassades et des consulats. Si cette expression est utilisée à outrance et permet aux acteurs de se dédouaner de leurs propres responsabilités, il n’empêche qu’elle raconte aussi une réalité : le rôle prépondérant des puissances extérieures dans les grandes échéances libanaises, en particulier la présidentielle. Depuis 1943, aucun président ne peut se targuer d’avoir été élu sans un feu vert régional et international, même si, du Royaume-Uni à l’Iran en passant par la France, la Syrie, l’Égypte et les États-Unis, les acteurs impliqués se sont succédé au cours des décennies. Une fois élu, le mandat du président libanais dépend aussi le plus souvent de facteurs régionaux. C’est cette histoire, celle des jeux des puissances, des interférences diplomatiques et des équilibres géopolitiques précaires, que « L’Orient-Le Jour » se propose de raconter dans une série de treize épisodes. Le neuvième, aujourd’hui, raconte l’éphémère présidence de René Moawad (novembre 1989), qui fut l’ultime entrave à la toute-puissance de Damas au pays du Cèdre.
OLJ / Par Mounir RABIH, le 11 mars 2023 à 00h00
C'est un peu court comme analyse. On peut certes accuser la Syrie de l'assassinat de Moawad, ça ne serait pas le premier. Mais la Syrie n'était pas vraiment pressée d'en finir avec Aoun, comme la suite des choses l'a amplement démontré. Pour ce qui est de la formation du gouvernement, il y avait Hoss qui veillait au grain. Et puis, si la Syrie s'était sentie obligée d'accepter le consensus américano-saoudien sur la personne de Moawad, aurait-elle pu oser l'assassiner aussitôt après? Enfin, il y avait Aoun et son opposition farouche à l'accord de Taéf et à toutes ses émanations, qui demeure entière à ce jour
20 h 53, le 15 mars 2023