Des enseignants manifestent à Saïda : "pas de retour en classe" avant l'obtention des revendications

Des professeurs de l’enseignement public ont manifesté mercredi à Saïda (Liban, Sud), pour contester la décision de leurs syndicats consistant à lever lundi la grève qu'ils observaient depuis janvier pour réclamer des avantages sociaux et une amélioration de leur salaire. Depuis la levée de la grève des enseignants du public lundi, ceux-ci ont manifesté tous les jours pour contester cette décision. Les professeurs critiquent le fait que les syndicats ont décidé de lever la grève sans les consulter. 

A Saïda, les manifestants, des enseignants du primaire et du secondaire, ont appelé le ministre sortant de l'Éducation, Abbas Halabi, à répondre à leurs revendications de manière complète, et à améliorer les salaires de manière à préserver "la dignité des enseignants", selon des informations rapportées par notre correspondant dans le Sud, Mountasser Abdallah. Les manifestants sont partis de devant l'école libano-koweïtienne et ont défilé dans le reste de la ville, scandant des slogans affirmant qu'il n'y aurait "pas de retour en classe tant que leurs demandes ne sont pas satisfaites". 

Dans un discours prononcé au nom des participants, Imane Haniné, un professeur, a déclaré : "Nous nous soulevons aujourd’hui contre les autorités qui nous proposent des compensations financières humiliantes pour nous forcer à revenir en cours".
Le 27 février, le Conseil des ministres avait approuvé l'octroi de l'équivalent de 5 litres d'essence aux enseignants pour chaque jour de travail ouvré, à raison de quatre jours par semaine pour les cadrés et trois jours pour les contractuels. Une décision insuffisante pour les enseignants.

Wissam Farran, également professeur, déclare pour sa part que la situation des enseignants, qui seront fêtés jeudi, "n'est pas bonne". " Nous allons persévérer pour obtenir nos droits, et refusons d'être la tête de turc" des autorités, a-t-il ajouté.

Les enseignants du public, à l'instar de nombreux autres secteurs, sont durement impactés par la crise économique qui frappe le Liban depuis plus de trois ans.

Malgré la levée de la grève lundi, de nombreux enseignants avaient annoncé leur intention de boycotter les cours. La grève prolongée de l'enseignement public avait poussé le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) à mettre en garde contre "des dommages importants et persistants à l'apprentissage, au bien-être mental et physique et à la sécurité des enfants".