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Culture - Festival al-Bustan

Pour Georges Khabbaz, les jours heureux reviendront

Metteur en scène, auteur, acteur, poète et rêveur, il séduit un large public en mettant en musique et sur scène l’émotion de vivre, les valeurs humaines et les sentiments les plus nobles. Dans le cadre du Festival al-Bustan, Georges Khabbaz a présenté samedi 4 mars et dimanche 5 mars un concert riche en émotions.

Pour Georges Khabbaz, les jours heureux reviendront

Georges Khabbaz, poète aux mots lestes et au cri souvent grave. Photo Festival al-Bustan

Sa poésie et son habileté à manier le verbe sont l’apanage d’un esprit créatif. Immense artiste, Georges Khabbaz, dont le parcours toujours en quête de renouvellement est si vaste, si riche, qu’il serait vain de pouvoir l’aborder dans toute son ampleur en quelques lignes.

Il est certes auteur, compositeur, interprète, poète, acteur et metteur en scène, mais il est avant toute chose un amoureux et un observateur aiguisé de la vie et de ses travers, un homme toujours en mouvement avec une insolite et touchante humanité et une profonde modestie, un être qui vous désarme, avec ses mots à la charge émotionnelle intense et son tendre sourire derrière une barbe qui fleurit.

Voici le parcours de Georges Khabbaz, animé de passions, de permanence dans l’engagement authentique, cet acteur mu d’un amour inconditionnel pour son métier, ce poète touchant, épris des mots, qui attache autant d’importance à l’amour qu’à la tendresse, ce metteur en scène d’une intelligence intuitive. Que ce soit à travers la chanson, le théâtre ou le cinéma, Khabbaz est un être à l’énergie hors du commun, à la générosité passionnée, animée d’une foi indéfectible dans le créateur, dans l’homme et dans son pays. Sur la scène du Festival al-Bustan, accompagné de 9 musiciens, de 6 choristes, de la chanteuse Léna Farah et du grand pianiste et compositeur Lucas Sakr, il a offert samedi 4 et dimanche 5 mars, deux concerts sous l’intitulé, Better Days to Come (Jayi el-iyyam). Un concert qui lui a valu quatre années de préparations entrecoupées, comme il le dit avec beaucoup d’humour, de quelque imprévu : d’abord le Covid, puis le confinement, ensuite la tragédie du 4 août et enfin la crise économique. Et pourtant, cet artiste qui sait si bien dépeindre les affres que traverse le Liban n’en demeure pas moins un grand optimiste de la vie. Ce qui nous fait quitter la salle après 1 heure et 15 minutes avec un grand sourire aux lèvres et du baume au cœur, comme si tout allait très bien ou du moins comme le prédit l’artiste fort de cette pensée : les jours heureux reviendront (Jayi el-iyyam).

Sur la scène du Festival al-Bustan, accompagné de 9 musiciens, de 6 choristes, de la chanteuse Léna Farah et du grand pianiste et compositeur Lucas Sakr, Georges Khabbaz a offert samedi 4 et dimanche 5 mars, deux concerts sous l’intitulé, « Better Days to Come » (Jayi el-iyyam). Photo Festival al-Bustan

L’amour sous toutes ses formes

Si Georges Khabbaz est un fervent croyant qui accorde une place essentielle à la prière qui nous accompagne, quand il invoque Mariam mère de Jésus dans un chant des plus émouvants avec Léna Farah, dont la palette vocale conjugue éclat, puissance et générosité, il l’est aussi pour l’amour qui sauve, Sa’alatni el-hourouf, lorsqu’il évoque ces lettres qui, seules se mélangent se placent et s’alignent, pour former un poème d’amour, pour l’art qui transcende et qui fait l’essence et l’identité d’un pays, quand il rend hommage, avec Ayyam el ’izz, aux plus grands artistes qui font la fierté du Liban (Feyrouz, Sabah, Saïd Akl, Gibran, les Rahbani, Wadih el-Safi, Philémon Wehbé, Zaki Nassif, Melhem Barakat… et tant d’autres) dans un poème où les jeux de mots et les rimes intelligentes concourent à la beauté du texte, pour la tendresse qui unit à jamais un père et sa fille dans la chanson Kibrit el-bannout, dans la nostalgie des parents dont les enfants sont partis avec Shattit ed-dinyé et pour son pays qu’il n’abandonnera jamais et en lequel il croit ferme et auquel il dédie Jayi el-iyyam répétée deux fois et qui fera décoller le public de son siège, dans une salve d’applaudissements. Sans oublier l’extraordinaire remise en son, par l’émérite Lucas Sakr à la façon occidentale du célèbre Aala dal’ouna.

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Voilà comment, en une heure et quinze minutes, le poète aux inspirations infinies a su nous émouvoir, l’acteur nous faire rire, le conteur nous toucher, le croyant nous redonner la foi, le patriotique nous faire croire à nouveau que tout est encore possible. « Jayi el-iyyam est un concert, confie l’artiste, où il y a une part d’amour parce qu’on ne vit pas sans amour, une part d’espoir parce qu’on a tous besoin de croire, une part de prière pour les suppliques à Dieu et une part au Liban pour ne jamais désespérer. »

À la question : comment et quand vous vient l’envie d’écrire ? l’artiste a ces mots pour L’Orient-Le Jour : « Je vais vous livrer un secret, il ne me vient jamais l’envie d’écrire pour la simple raison que j’écris tout le temps ! Pas avec un papier et un crayon, j’écris dans ma tête, j’écris avec mon cœur, j’écris partout où je suis ; en voiture, en prenant un café, en dînant avec des amis et les lettres dans mon esprit se superposent et comme un fruit mûr, un jour, elles tombent sur le papier pour former des phrases qui seront des poèmes ou des chansons. »

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Avec sa poésie, Georges Khabbaz ne concède rien, tente tout, prend les mots, les accouple, les étire, les soude, les ourle, les tend. Il a le mot leste et souvent le cri grave, il dit sans fioritures et en toute simplicité ce que son ventre injecte au papier, ce que le micro aspire de sa voix, ce que le chant magnifie. Ce concert riche de compositions musicales, de chansons, de poèmes déclamés par l’artiste, de projections d’extraits de films avec la musique du film

Ghadi d’Amin Dora dont Khabbaz est le scénariste et l’acteur principal et de Brando el-sharq (une série réalisée par Amin Dora et Georges Khabbaz sur Shahid) ont fait de cette soirée un moment de grand plaisir. Notre prochain rendez-vous avec ce grand artiste sera sur les écrans d’une salle de cinéma où il se prépare à tourner en Allemagne avec la grande Hanna Schygulla… à très vite Monsieur l’artiste !

Fiche technique

Better Days to Come (Jayi el-iyyam).

Concert : Georges Khabbaz

avec musiciens et choristes.

Chanteuse : Léna Farah.

Piano et arrangement : Lucas Sakr.

CD en vente au Festival al-Bustan.

Sa poésie et son habileté à manier le verbe sont l’apanage d’un esprit créatif. Immense artiste, Georges Khabbaz, dont le parcours toujours en quête de renouvellement est si vaste, si riche, qu’il serait vain de pouvoir l’aborder dans toute son ampleur en quelques lignes. Il est certes auteur, compositeur, interprète, poète, acteur et metteur en scène, mais il est avant toute...

commentaires (3)

Selling fake dreams to apathy does not help.

Ma Realite

14 h 30, le 06 mars 2023

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Commentaires (3)

  • Selling fake dreams to apathy does not help.

    Ma Realite

    14 h 30, le 06 mars 2023

  • God bless you!

    Marie Claude

    09 h 02, le 06 mars 2023

  • Vous revez en couleur……

    Robert Moumdjian

    01 h 11, le 06 mars 2023

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