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Culture - Festival al-Bustan

Rutilante soirée au parfum d’or et d’encens

Second concert du festival avec Valentina Lisitsa au piano et l’orchestre della Magna Grecia sous la baguette de Gianluca Marciano dans un programme russe. Avec Rachmaninov, Borodine, qui fut médecin et homme de science avant d’être musicien, et enfin Tchaïkovski.

Rutilante soirée au parfum d’or et d’encens

Au piano, Valentina Lisitsa, au jeu confondant de justesse et de plénitude enveloppé par l’orchestre della Magna Grecia sous la baguette de Gianluca Marciano. Photo DR

« Rachmaninov était fait d’acier et d’or », a écrit le pianiste polonais Joseph Hofmann. « L’acier était dans ses mains, l’or dans son cœur. » Très rares sont les pianistes qui réunissent la fusion de ces deux métaux. L’acier de Valentina Lisitsa était dans ses doigts et ses poignets, et l’or ruisselant de son clavier vendredi soir au Festival al-Bustan.

Le deuxième concerto pour piano et orchestre de Serguei Rachmaninov est l’une de ces pièces de concert que les plus grands virtuoses aiment interpréter. Dès l’entrée du Moderato, l’orchestre et le chef vont envelopper la pianiste américano-ukrainienne d’un immense coup d’aile. Ses thèmes romantiques et chantants, ses soubresauts, les développements de virtuosité procurent une indéniable volupté sonore à l’auditoire et certainement beaucoup de plaisir et de satisfaction à l’interprète.

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Éclat, brio, dynamisme sont les qualités requises pour un pianiste. La technique et la rigueur de Valentina Lisitsa font merveille dans les « tempi » intrépides et implacablement soutenus. Jeu nerveux, confondant de justesse et de plénitude, elle débarrasse l’œuvre de sa sentimentalité et de son emphase excessive. Son entente avec le chef Gianluca Marciano ne se dément pas. La battue de ce dernier, claire et précise, la conforte en une lecture rythmiquement achevée qui sied tout à fait au Concerto en do mineur.

Généreuse, la pianiste a gratifié son public de deux bis : la deuxième Rhapsodie hongroise de Franz Liszt et la première Valse en ré bémol majeur de l’opus 64 de Frédéric Chopin.

Morceau de bravoure

J’ai toujours pensé qu’il n’y a pas de mauvais orchestres mais plutôt de mauvais chefs d’orchestre. La preuve nous a été donnée ce vendredi 24 février où l’orchestre della Magna Grecia s’est miraculeusement transfiguré sous la direction de monsieur Marciano.

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« Rachmaninov était fait d’acier et d’or », a écrit le pianiste polonais Joseph Hofmann. « L’acier était dans ses mains, l’or dans son cœur. » Très rares sont les pianistes qui réunissent la fusion de ces deux métaux. L’acier de Valentina Lisitsa était dans ses doigts et ses poignets, et l’or ruisselant de son clavier vendredi soir au Festival...

commentaires (1)

Un vrai plaisir de lire autre chose que les images journalières du chaos libanais :))

Pandora

15 h 04, le 27 février 2023

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Commentaires (1)

  • Un vrai plaisir de lire autre chose que les images journalières du chaos libanais :))

    Pandora

    15 h 04, le 27 février 2023

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