Une première œuvre d’art va atterrir sur la Lune

Plusieurs médias ont rapporté la semaine dernière qu’une création intitulée We Rise Together – By the Light of the Moon, réalisée par l’artiste et philanthrope Sacha Jafri, devrait atterrir bientôt sur la Lune. Le lancement sera effectué depuis le Kennedy Space Center à Cap Canaveral, en Floride, la première semaine de mars. Âgé de 46 ans, le Britannique Sacha Jafri vit et travaille actuellement à Dubaï. Lors de ses préparatifs, l’an dernier, ce projet extraterrestre, au vrai sens du mot, avait été révélé au cours d’une conférence de presse dans le pavillon des États-Unis lors de l’Expo 2020 à Dubaï. « C’est là officiellement la première œuvre d’art qui sera placée sur la Lune dans le cadre de l’initiative NASA CLPS. Des organisations de l’industrie spatiale se sont donc associées à l’un des artistes les plus célèbres au monde, Sacha Jafri, pour réaliser cet exploit », indique le communiqué de presse. Côté technologie, il est spécifié que l’œuvre sera placée à la surface de la Lune par Spacebit, une société développant une technologie pour l’exploration spatiale, et Astrobotic Technology Inc., qui permet de transporter à la surface de la Lune des instruments et des équipements. L’aspect artistique et humanitaire de la mission a été monté par la société Selenian, spécialisée dans le travail de curateur d’art dans l’espace.

L’œuvre qui sera déposée sur la Lune gravée dans un alliage d’or. Safa Mansouri/The Qode Fz LLC

Un motif gravé sur de l’or

Quant à la création de Sacha Jafri qui entrera certainement dans l’histoire, il s’agit d’une gravure représentant un couple composé d’une figure masculine et d’une autre féminine, entourées de 88 cœurs de dimensions diverses. L’oeuvre a été gravée dans un alliage d’or spécial développé pour résister aux conditions et températures extrêmes, allant jusqu’à -173 degrés Celsius, à la surface de la Lune. We Rise Together – By the Light of the Moon sera placée dans un cratère connu sous le nom de « Lacus Mortis » (Lac de la mort), où elle reposera, en principe, pour l’éternité. « Les personnages sont entrelacés dans l’amour, cherchant une nouvelle compréhension de l’unité et de l’espoir, alors qu’ils se lancent dans leur voyage d’exploration de notre planète habitée à notre Lune inhabitée », avait commenté Sacha Jafri dans un communiqué. Le design original, haut en couleur, donne à voir un cœur à l’intérieur duquel deux figures enlacées se reconnectent alors qu’autour d’elles s’épanouissent la flore et la faune. Son but, selon son auteur, étant de capturer l’unification de l’humanité par l’amour et l’empathie dans quelque espace qu’elle. Un espace qui, dans l’absolu, n’est pas étranger à l’artiste. Au contraire, son talent est à son apogée quand il l’exerce sur de vastes surfaces. Dans ce contexte, le Britannique a signé la plus grande peinture sur toile au monde, entrée dans le livre Guinness des records. Intitulée Journey of Humanity, il y a travaillé durant sept mois, en pleine pandémie, à Dubaï. L’œuvre a été vendue aux enchères pour 62 millions de dollars, soit le troisième prix le plus élevé jamais payé lors d’enchères pour une œuvre d’art d’un artiste vivant. Précédemment, la sculpture Rabbit signée Jeff Koons avait été vendue à 91,1 millions de dollars et Portrait of an Artist (Pool with Two Figures) de David Hockney pour 90,3 millions de dollars. L’œuvre de Sacha Jafri Journey of Humanity, qui mesurait plus de 1 500 m² et intégrait les œuvres d’enfants de plus de 140 pays, avait été achetée par l’entrepreneur français en cryptodevises André Abdoune. L’artiste britannique, qui avait fait don des recettes de la vente à des œuvres caritatives pour enfants, travaille généralement en dehors du système des galeries d’art. Nombre de ses œuvres sont accrochées chez les grands de ce monde, comme l’ancien président américain Barack Obama ou certains membres de la famille royale britannique, en passant par Bill Gates et George Clooney.

Le design original. Photo tirée du compte Instagram @sachajafri

L’art de Jafri sur les traces de Neil Armstrong

Né en Angleterre en 1977, Sacha Jafri a fréquenté le Eton College et a obtenu en 2000 un master en beaux-arts de l’université d’Oxford. Aujourd’hui, à 46 ans, il a décroché la lune. Toujours animé par l’humanitaire, son œuvre We Rise Together – By the Light of the Moon va faire l’objet d’un NFT dont les bénéfices iront à des organisations éducatives. « Quand l’œuvra (physique) alunira, un petit bip retentira dans la salle de contrôle, a expliqué l’artiste à la chaîne américaine CNN. 88 jetons non fongibles (NFT) seront alors mis en vente sur terre et leur livraison sera facilitée par la société Selenian. » Le parcours de l’œuvre d’art devrait prendre de cinq à quatorze jours. « L’astronaute Neil Armstrong a laissé, il y a 54 ans, la première empreinte humaine sur la Lune. Nous avons voulu y laisser, en 2023, le legs de la première œuvre d’art d’un artiste vivant. La création reposera éternellement dans la solitude de la Lune. Émanant de l’énergie de notre Terre, elle portera la vision d’un nouvel espoir pour notre planète, lui apportant universalité, conscience, connexion, empathie et égalité », espère Selenian.