Le ministre sortant de l’Économie et du Commerce, Amine Salam, a récemment ressorti un dossier traînant de longue date dans les tiroirs des propriétaires de supermarchés : le passage de la tarification des denrées alimentaires de la livre libanaise au dollar américain en raison de la crise économique dans le pays. Un dossier contre lequel le ministre s’était positionné il y a plus d’un an, selon ses propos tenus lors d’une rencontre vendredi avec le patriarche maronite Béchara Raï, mais qui est devenu indispensable en raison de « l’instabilité de la situation monétaire » au Liban.
La monnaie nationale s’est de fait fortement dépréciée face au dollar ces dernières semaines, le taux dollar/livre sur le marché parallèle culminant au-delà des 64.000 LL le dollar, dans un contexte d’aggravation de la crise faite de fluctuations incessantes de ce même taux. Afin de mettre en application cette décision, le ministre a annoncé au patriarche une « réunion ce lundi avec la Confédération générale des travailleurs (CGTL) » pour que toutes les parties concernées accordent leurs violons sur la manière de procéder, mais la « dollarisation » des prix dans les supermarchés devrait donc être entérinée « dès le début de la semaine », a-t-il assuré.
Selon les explications fournies par Zakaria Itani, cogérant de la chaîne de supermarchés beyrouthine Shopper’s, les discussions vont bon train dans le milieu et une réunion avec les syndicats concernés devrait avoir lieu à la mi-février.
Il semblerait donc que le ministre ait voulu accélérer les choses, notamment dans une perspective de régulation des prix permettant de mettre fin « à leur manipulation » dès lors qu’ils sont inscrits en livres, avait également souligné M. Salam à Bkerké. Dans le détail, le principe de tarification sera similaire à celui déjà appliqué au sein de l’Horeca (hôtels, restaurants, cafés) depuis l’été dernier suivant le décret introduit par le ministre sortant du Tourisme Walid Nassar afin de faciliter les transactions dans la filière touristique.
Ainsi, les supermarchés « pourront inscrire les prix en dollars dans leurs rayons », les rendant fixes et non fluctuants comme c’était le cas en livres, explique M. Itani. Étant donné que les clients pourront en toute logique payer leurs achats en livres, le taux de change employé « sera déterminé sur base de celui du marché et devra être clairement affiché à l’entrée du magasin, aux caisses et sur les factures ». Enfin, si un client souhaite régler ses courses en dollars, « le change lui sera rendu en dollars ou en livres au même taux du marché appliqué par le supermarché, selon la politique de chaque magasin », précise-t-il.
Ce procédé a été confirmé à L’Orient-Le Jour par le président du syndicat des propriétaires de supermarchés, Nabil Fahed, qui a souligné que « seuls les produits locaux que les fournisseurs facturent en livres aux supermarchés continueront à être affichés en livres », comme les fruits et légumes, le pain, les cigarettes, etc.
À la question de savoir si le taux utilisé risque de changer au cours d’une même journée, comme c’est le cas pour le barème des carburants désormais publié deux fois par jour par le ministère de l’Énergie et de l’Eau selon les fluctuations du taux dollar/livre sur le marché, M. Fahed évoque également cette possibilité : « Si le taux change de quelques centaines de livres, cela passera sans modification. Mais s’il fluctue davantage, alors oui les prix en livres pourront changer en cours de journée ».
Néanmoins, le syndicaliste se veut rassurant et plaide que rien ne changera réellement pour le consommateur. « La règle du paiement à 50 % en espèces et 50 % par carte bancaire est toujours d’application, le paiement en livres est toujours de mise et celui en dollars autorisé. Tout sera fait de manière transparente », conclut-il.
- QUAND ILS FONT DE CHACUN UN MENDIANT AUTHENTIQUE, - AVEC LA MAN,OUCHE POUR QUE SA FAIM S,APAISE, - DE PAYER EN DOLLARS EST UN CAS DRAMATIQUE, - QUAND ON VOUS REND CES SOUS PAR GOUTTE LIBANAISE.
17 h 31, le 05 février 2023