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Monde - MIGRATION

Mort de 12 migrants traversant la Méditerranée, dont une femme enceinte et un bébé

De nouveaux naufrages continuent à endeuiller la grande bleue, dans un contexte de resserrement de vis des autorités italiennes à l’encontre des ONG de sauvetage.

Mort de 12 migrants traversant la Méditerranée, dont une femme enceinte et un bébé

Un bateau utilisé pour le sauvetage de migrants naufragés près des côtes italiennes en mer Méditerranée. Alessandro Serrano/archive AFP

Depuis jeudi, douze migrants sont morts dans différentes circonstances en tentant de rejoindre l’Europe en bateau, ont annoncé hier les autorités italiennes et une ONG, en plein débat sur le tour de vis imposé par le gouvernement d’extrême droite aux activités de sauvetage des ONG. Ces nouveaux décès ont plongé dans le désarroi le maire de Lampedusa, Filippo Mannino. « J’ai perdu le compte des morts. Je suis maire depuis six mois et j’ai déjà réceptionné au moins 40 morts. Ce n’est pas normal, presque chaque semaine nous récupérons des cadavres », a-t-il déploré. L’île de Lampedusa, un territoire de 20 km² situé à une centaine de kilomètres à l’est des côtes tunisiennes au cœur de la Méditerranée, représente la première porte d’entrée en Europe pour les migrants arrivant d’Afrique du Nord.

Les gardes-côtes italiens ont récupéré jeudi soir les corps de huit migrants, cinq hommes et trois femmes dont une enceinte, à bord d’une embarcation effectuant la traversée la plus meurtrière au monde, celle de la Méditerranée centrale. Les 42 survivants, conduits sur la petite île italienne de Lampedusa, ont en outre affirmé qu’« un homme et un bébé tombés en mer durant la traversée » sont morts, ont précisé les gardes-côtes dans un communiqué. Selon l’agence italienne ANSA, il s’agit d’un bébé de quatre mois que sa mère a déposé dans les flots et d’un homme qui aurait sauté pour récupérer le corps mais s’est noyé.

L’Italie en première ligne

Hier en milieu de journée, l’ONG allemande Sea-Eye a pour sa part indiqué que son navire de sauvetage Sea-Eye 4 avait secouru 109 personnes, dont de nombreux enfants, lors de deux opérations dans la nuit de jeudi à vendredi. Mais elle a aussi récupéré deux corps, dont celui d’une mère. « Ces six dernières années, lors de plus d’une vingtaine de missions, nous sommes toujours arrivés à temps pour empêcher des pertes de vie. Mais cette fois, nous sommes arrivés trop tard pour deux personnes », a regretté le président de Sea-Eye, Gorden Isler, cité dans un communiqué.

« Ils ont passé six jours à la merci du régime frontalier brutal de l’Europe. C’est impardonnable », a-t-il dénoncé. Ces morts interviennent alors que l’immigration et la gestion des flux de migrants seront à l’ordre du jour du prochain sommet extraordinaire de l’Union européenne les 9 et 10 février. En première ligne, l’Italie est depuis des années l’une des principales portes d’entrée de l’immigration par voie maritime de l’Afrique vers l’Europe, avec un record de 180 000 arrivées en 2016. Rome espère notamment obtenir une redistribution automatique des migrants arrivant sur son territoire, une idée qui se heurte à de fortes résistances de nombreux pays de l’Union européenne. Pour tenter de freiner les arrivées, Rome a adopté début janvier une nouvelle loi restreignant les activités des ONG de secours aux immigrés en mer, même si le nombre de personnes secourues par ces dernières ne représente qu’environ 10 % du total.

En 2022, ce sont environ 105 000 migrants qui sont arrivés en Italie et près de 5 000 depuis le début de l’année, un chiffre en forte hausse par rapport à la même période des deux années précédentes, indique le site du ministère de l’Intérieur. « La situation est en train de devenir vraiment dramatique. L’Europe doit faire quelque chose, le gouvernement doit faire quelque chose », a souligné le maire de Lampedusa. Le gouvernement d’extrême droite de Giorgia Meloni, au pouvoir depuis octobre, impose désormais aux navires des ONG d’informer les autorités italiennes dès qu’une embarcation est secourue. Les autorités décident alors du port où rescapés et secouristes doivent accoster, qui se trouve souvent être un port éloigné du lieu de l’opération de secours. De cette manière, les ONG ne peuvent pas secourir plusieurs embarcations en plusieurs opérations et perdent beaucoup de temps à se rendre dans les ports assignés et revenir en haute mer.

Cette loi a été critiquée par plusieurs instances du Conseil de l’Europe. Selon des chiffres de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) de l’ONU, 1 377 personnes sont mortes ou portées disparues sur cette route migratoire en 2022 et 63 autres depuis le début de l’année.

Source : AFP

Depuis jeudi, douze migrants sont morts dans différentes circonstances en tentant de rejoindre l’Europe en bateau, ont annoncé hier les autorités italiennes et une ONG, en plein débat sur le tour de vis imposé par le gouvernement d’extrême droite aux activités de sauvetage des ONG. Ces nouveaux décès ont plongé dans le désarroi le maire de Lampedusa, Filippo Mannino. « J’ai...

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