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Monde - Social

Journée de grèves massives au Royaume-Uni : des milliers d’enseignants dans la rue

Des manifestants sont descendus dans les quartiers de Londres hier, mobilisés pour la journée de grève la plus importante depuis une décennie en Grande-Bretagne, plongée dans la crise par l’envolée des prix.

Journée de grèves massives au Royaume-Uni : des milliers d’enseignants dans la rue

Des enseignants manifestent dans les rues de Londres le 1er février 2023, lors d’une journée de grèves massives. Justin Tallis/AFP

Au lendemain d’une journée de manifestations en France contre la réforme des retraites et à la veille du 100e jour au pouvoir du Premier ministre conservateur Rishi Sunak, jusqu’à un demi-million de Britanniques étaient appelés à débrayer pour réclamer de meilleurs salaires. La fédération syndicale TUC avait prévenu que ce serait « la plus grosse journée de grèves depuis 2011 », avec, pour la première fois en plusieurs mois de mouvements sociaux, la participation des enseignants.

Plusieurs milliers d’écoles sont restées fermées. Dans un pays où les manifestations sont rares, des milliers d’enseignants ont convergé vers le centre de Londres après avoir tenu des piquets de grève un peu partout dans la capitale. « Pay Up » (Hausse des salaires), « School just wanna have funds » (L’école veut seulement de l’argent), « Save our schools » (Sauvez nos écoles), peut-on lire sur les bannières brandies par les manifestants.

La foule, dense, s’est dirigée vers le Parlement avant de s’arrêter devant Downing Street. « J’ai l’impression que le gouvernement n’accorde aucune valeur à mon travail, à l’éducation », proteste Fiona Greenwood, une enseignante londonienne de 47 ans. « Je trouve absolument génial de voir tous ces gens arriver devant le Parlement. Le message est très clair : on en a assez, il faut plus d’argent pour nos écoles, plus d’argent sur nos comptes bancaires », affirme Hugh Renn, un enseignant à la retraite de 68 ans.

Soutien populaire

Plusieurs organisations de parents d’élèves ont publié une déclaration commune pour « soutenir » le mouvement, populaire dans l’opinion publique. Sur le chemin menant au rassemblement hier, les grévistes étaient massivement soutenus, applaudis et klaxonnés par les passants, automobilistes et chauffeurs de bus qui les croisaient. « Ils ont besoin de bons salaires et de bonnes conditions de travail si nous voulons que nos enfants aient une bonne éducation », souligne Danny Manion, 43 ans, venu avec ses deux enfants apporter son soutien aux enseignants sur un piquet de grève.

La ministre de l’Éducation Gillian Keegan s’est dit, quant à elle, « déçue » et « très inquiète » de ce mouvement. « Nous avons accordé aux enseignants la plus forte augmentation de salaire depuis 30 ans », a aussi défendu le Premier ministre Rishi Sunak lors de la séance de questions hebdomadaire au Parlement. « L’éducation de nos enfants est précieuse et ils méritent d’être à l’école aujourd’hui », a-t-il insisté. Lundi, lors d’une visite à des travailleurs de la santé, il avait affirmé qu’il aurait souhaité « avoir une baguette magique » pour payer davantage les soignants. Mais, selon lui, des hausses de salaire alimenteraient l’inflation et dégraderaient encore davantage les finances publiques.

Le mouvement dure depuis le printemps. Depuis juin dernier, 1,6 million de jours de travail ont été « perdus », selon l’Office national des statistiques. Dans tous les secteurs, les grévistes demandent en priorité des salaires en rapport avec l’inflation, qui dépasse 10 % depuis des mois, poussant des millions de Britanniques dans la pauvreté. Selon les dernières prévisions du Fonds monétaire international (FMI), le pays devrait être cette année la seule économie majeure à subir une récession.

Le bras de fer porte aussi sur les conditions de travail, les retraites ou la volonté du gouvernement de limiter le droit de grève. Si des espoirs d’avancées sont perceptibles dans le rail, un nouveau débrayage est prévu demain, tandis que les pompiers ont voté en faveur d’une première grève en vingt ans. Les infirmières et les ambulanciers débrayeront aussi de nouveau en février.

Après 100 jours au pouvoir, Rishi Sunak se trouve à la peine, ferme face à des mouvements sociaux soutenus par l’opinion et critiqué sur l’intégrité de sa majorité après une série d’affaires qui ont rappelé les scandales de l’ère Boris Johnson. Au Parlement hier, le chef de l’opposition travailliste Keir Starmer l’a interpellé sur les démêlés fiscaux qui ont conduit au limogeage, dimanche, du président du Parti conservateur ou sur les accusations de harcèlement visant le ministre de la Justice.

Source : AFP

Au lendemain d’une journée de manifestations en France contre la réforme des retraites et à la veille du 100e jour au pouvoir du Premier ministre conservateur Rishi Sunak, jusqu’à un demi-million de Britanniques étaient appelés à débrayer pour réclamer de meilleurs salaires. La fédération syndicale TUC avait prévenu que ce serait « la plus grosse journée de grèves depuis...

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