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Nos Lecteurs ont la Parole

L’abandon des familles des victimes

« Une soixantaine de manifestants se sont retrouvés, samedi matin, devant le Palais de justice de Beyrouth pour réclamer le limogeage de Ghassan Oueidate ». (L’Orient-Le Jour)

Une soixantaine. Un suicide judiciaire. Une chienlit juridique. Une empoignade interjuges. La libération des détenus responsables du massacre. Une montagne scandaleuse d’injustices qui accouche d’une soixantaine de manifestants devant le Palais soi-disant de justice.

Et pourtant, le monde politique et juridique de l’opposition a décrié – à grand cor et à grands cris – cette réaction éhontée du procureur général près la Cour cassée. Pourquoi donc tout ce beau monde, avec ses élus, ses électeurs, ses partis politiques, ses bases populaires, ses collectifs civils, etc., se tient-il si coi et laisse-t-il les familles des victimes à leur triste sort ? Pourquoi ces formations de l’opposition, quoique disparates, n’ont-elles pas prêté main-forte à cette poignée de manifestants pour en faire des milliers et relever le poing de la révolution ?

Les seuls partis des Forces libanaises et des Kataëb, dont les chefs sont toujours prompts à monter au créneau médiatique pour s’étendre en vitupérations, auraient pu mobiliser leurs bases et multiplier par cent, voire par mille, cette soixantaine de braves et infatigables manifestants. Devant une lame de fond populaire, le représentant du « ministère privé » plutôt que public aurait senti le vent du boulet au lieu d’avoir le vent de sa vengeance en poupe.

Et dire que les Kataëb ont payé le prix cher dans la supertragédie du port par la mort de leur secrétaire général ! Ils sont la grande famille d’une victime ! Franchement, je ne les sens pas trop concernés par la tragi

-comédie qui vient de se dérouler... à moins que je ne sois trop loin, au Canada, pour entendre leurs admonestations et récriminations. Du moins, je ne les vois pas aux côtés du rassemblement de protestataires. Ils auraient pu – et même dû – être le fer de lance du mouvement d’indignation. Ou bien faut-il être en campagne électorale pour bouger ?

Et les autres ? Les électeurs des dormeurs du Parlement ? Où sont-ils, ces contestataires de la première heure ? Ceux de la taxe sur

WhatsApp ? Faut-il à nouveau brandir cette menace de taxation pour qu’ils aillent se joindre aux familles des victimes ?

Il est écrit vers la fin de l’article de L’OLJ que « des informations circulaient avant le début de la mobilisation de samedi sur l’organisation d’une contre-manifestation en soutien au procureur, mais seuls des proches de victimes et des activistes qui lui sont opposés se trouvaient devant le Palais de justice ».

Mais bien sûr ! Lorsque l’adversaire a vu un attroupement et non une manifestation, il s’est dit à quoi bon se déranger. Heureusement, d’ailleurs. Le 8 Mars renouvelé du « Merci Oueidate » (après « Merci la Syrie ») n’aurait fait qu’une bouchée des quelques naufragés du 14 Mars. Tant que le feu n’est pas mis à la torche rouillée de la révolution du 17 octobre, ce n’est qu’un feu de paille... pendant que le peuple continue à cuire dans son jus à petit feu, prêt à embarquer dans la louche de ses dirigeants si louches qui ont l’eau à la bouche.


Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « Courrier » n’engagent que leurs auteurs. Dans cet espace, « L’Orient-Le Jour » offre à ses lecteurs l’opportunité d’exprimer leurs idées, leurs commentaires et leurs réflexions sur divers sujets, à condition que les propos ne soient ni diffamatoires, ni injurieux, ni racistes.

« Une soixantaine de manifestants se sont retrouvés, samedi matin, devant le Palais de justice de Beyrouth pour réclamer le limogeage de Ghassan Oueidate ». (L’Orient-Le Jour)Une soixantaine. Un suicide judiciaire. Une chienlit juridique. Une empoignade interjuges. La libération des détenus responsables du massacre. Une montagne scandaleuse d’injustices qui accouche d’une...

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