
Le Premier ministre libanais sortant Nagib Mikati (c) lors d'une réunion avec le conseil du syndicat des journalistes au Grand Sérail de Beyrouth, le 23 janvier 2023. Photo ANI
Le Premier ministre sortant Nagib Mikati a réfuté lundi des accusations lancées il y a une dizaine de jours par le patriarche maronite Béchara Raï concernant des tentatives de certains de vouloir usurper des hauts postes revenant traditionnellement aux chrétiens, estimant qu'elles sont "étranges et sans fondement".
Le Liban est sans président, un poste traditionnellement occupé par un maronite, depuis la fin du mandat de Michel Aoun le 31 octobre dernier tandis que le cabinet sortant de M. Mikati expédie les affaires courantes depuis mai dernier. Dans ce contexte, le chef du gouvernement a convoqué à deux reprises le Conseil des ministres pour traiter de plusieurs dossiers, dont celui de l'électricité, ce qui lui a attiré les foudres du Courant patriotique libre (aouniste) qui l'accuse de vouloir s'arroger des prérogatives présidentielles. Des inquiétudes apparemment partagées par Mgr Raï qui craint que, d’ici à la fin de 2023, le commandant en chef de l'armée, Joseph Aoun, et le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, ne quittent leur poste sans que l’on puisse leur trouver de successeur.
Postes repris par des "personnalités chrétiennes"
Au cours d'une réunion avec le conseil de l'Ordre des journalistes au Grand Sérail de Beyrouth, M. Mikati a estimé que "ceux qui parlent d'une tentative de contrôle sur les postes chrétiens parlent de manière étrange et sans fondement". Dans des propos rapportés par l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), le chef du cabinet sortant indique que "le mandat du chef de l'armée Joseph Aoun se termine le 10 mars 2024 et celui du gouverneur de la Banque du Liban (Riad Salamé, NDLR) au mois de juillet (2023). J'espère qu'un nouveau président sera élu et qu'un nouveau gouvernement sera formé d'ici là", a poursuivi M. Mikati. "Les nombreux postes qui se libèrent seront repris par des personnalités chrétiennes", a-t-il assuré. Le commandement de l'armée et la direction de la BDL sont deux postes réservés à des maronites.
Selon les informations de L'Orient-Le Jour obtenues auprès du commandement de l'armée libanaise, Joseph Aoun doit partir à la retraite fin janvier 2024, et non en mars.
"Pas incessamment"
Le chef du cabinet sortant a également rappelé que "selon la Constitution, le Conseil des ministres a les compétences pour statuer sur ce qu'il juge opportun dans sa majorité des deux-tiers". Depuis la fin du mandat Aoun, deux sessions du Conseil des ministres ont eu lieu. Elles ont toutes deux été boycottées par des ministres proches du Courant patriotique libre (CPL, aouniste) et ont traité d'affaires urgentes, comme l'électricité.
À propos de la tenue d'une nouvelle réunion, M. Mikati a estimé que le Conseil des ministres "se réunira pour régler des affaires urgentes, mais pas incessamment", le temps de finir les dossiers qui seront inscrits à l'ordre du jour. Le Premier ministre sortant a déclaré que les "sujets urgents qui doivent être traités par le Conseil" sont "la grève des écoles du secteur public, qui entre dans sa troisième semaine, les obligations du Liban envers l'ONU et la signature d'un accord pour un don de la Banque mondiale de 25 millions de dollars, les déchets, le blé et autres".
"Toute solution à la vacance présidentielle commence par une entente entre chrétiens", a également lancé M. Mikati, estimant que la solution relève du Parlement.
Après onze séances électorales de la Chambre consacrées à la présidentielle, les députés n'ont toujours pas réussi à élire un nouveau chef de l'État.
Le Premier ministre sortant Nagib Mikati a réfuté lundi des accusations lancées il y a une dizaine de jours par le patriarche maronite Béchara Raï concernant des tentatives de certains de vouloir usurper des hauts postes revenant traditionnellement aux chrétiens, estimant qu'elles sont "étranges et sans fondement". Le Liban est sans président, un poste traditionnellement occupé par un...
commentaires (5)
Mikati surfe sur la vague de la détestation du clan aouniste et de ses représentants pour nous fourguer ses projets vieux comme Hérode et nous imposer des personnes de son bord tout en simulant le patriotisme et l’ouverture pour mieux nous rassurer. A d’autres nous n’en sommes plus là, ça ne pourra pas passer tellement que c’est gros, malgré les sourires hypocrites et les paroles rassurantes, on vous connaît sur le bout des doigts depuis le temps pour croire à votre bonne foi et vos simagrées tous réunis.
Sissi zayyat
10 h 18, le 24 janvier 2023