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Dernières Infos - Diplomatie

La France inquiète pour l'un de ses ressortissants détenus en Iran


Le ministère des Affaires étrangères, le 5 août 2008, à Paris. Photo d'archives Mattes Rene/Hemis.fr/AFP

La France s'est dite mardi "extrêmement inquiète" de l'état de santé d'un Franco-irlandais détenu depuis octobre en Iran, où un média local a annoncé l'arrestation d'un nouveau ressortissant allemand. De leur côté, des experts indépendants de l'ONU ont dénoncé la détention "arbitraire" en Iran d'un travailleur humanitaire belge et appelé "les autorités iraniennes à mettre fin à la pratique institutionnalisée de la prise d'otages".

Des ressortissants occidentaux, dont plusieurs binationaux, sont détenus en Iran. Leurs soutiens et des ONG accusent l'Iran de les utiliser comme leviers dans les relations avec l'Occident. La République islamique d'Iran, qui ne reconnaît pas la double nationalité, fait valoir elle que tous les étrangers sont détenus en vertu de ses lois tout en se disant prêt à des échanges de prisonniers. L'Iran et les grandes puissances essaient depuis des années de ressusciter un accord international visant à garantir le caractère civil du programme nucléaire iranien. En vain jusqu'à présent. En outre, les Occidentaux dénoncent la répression sanglante du mouvement de contestation déclenché en Iran par la mort le 16 septembre de la jeune Mahsa Amini après son arrestation par la police des mœurs qui l'accusait de violation du code vestimentaire pour les femmes.

A Paris, le ministère des Affaires étrangères a confirmé que Bernard Phelan, un Franco-irlandais, était au nombre de sept Français "détenus arbitrairement" en Iran. Son état de santé est "fragile et nécessite un suivi médical approprié qui n'est pas assuré dans son lieu de détention", a-t-il indiqué, sans lier sa détention au mouvement de contestation. La sœur de Bernard Phelan, 64 ans, Caroline Massé-Phelan, a précisé à l'AFP que son frère avait entamé lundi une grève de la soif alors qu'il était déjà en grève de la faim depuis le début de l'année.

"Photos" 
Bernard Phelan a "été arrêté alors qu'il était en "voyage d'études" et au prétexte qu'il faisait de la propagande antirégime, a ajouté Caroline Massé-Phelan.
La France et L'Irlande multiplient "les démarches auprès de l'Iran" pour qu'il soit relâché "sans délai", selon le ministère français.

Mardi également, le site du quotidien Jam-é Jam de la télévision d'Etat iranienne, a annoncé l'arrestation d'un Allemand qui "prenait des photos des installations pétrolières à Omidieh (sud-ouest), sans dévoiler son identité ou la date de son arrestation. Berlin a dit "s'efforcer de faire toute la lumière sur cette affaire."

Un dissident irano-allemand, Jamshid Sharmahd, dont l'arrestation a été annoncée en août 2020, risque la peine de mort après avoir été accusé par la justice iranienne d'implication dans un attentat commis en 2008.

Le 10 janvier, la justice iranienne a annoncé qu'un travailleur humanitaire belge, Olivier Vandecasteele, détenu à Téhéran depuis le 24 février 2022, devrait purger une peine de prison de 12 ans et demi après sa condamnation pour espionnage au profit d'un service de renseignement étranger et coopération avec les Etats-Unis, ennemi juré de l'Iran. "Nous pensons que M. Vandecasteele a été arbitrairement privé de sa liberté et est victime de disparition forcée" et de "mauvais traitements" et son état de santé est critique", ont déclaré les experts de l'ONU, qui s'expriment en leurs noms.

"Pratique institutionnalisée"
Un bras de fer oppose Bruxelles et Téhéran depuis l'arrestation d'un diplomate iranien, Assadollah Assadi, condamné en Belgique en 2021 à 20 ans de prison pour un projet d'attentat "terroriste" contre l'opposition iranienne. "Nous appelons les autorités iraniennes à mettre fin à la pratique institutionnalisée de la prise d'otages et à libérer les nombreux étrangers et binationaux qui restent arbitrairement détenus", ont ajouté les experts. Ils se sont aussi dits "épouvantés" par l'exécution la semaine dernière d'un ressortissant irano-britannique, Alireza Akbari, condamné pour espionnage au profit de Londres.

De nombreux pays occidentaux ont demandé à leurs ressortissants d'éviter de se rendre en Iran où les arrestations se sont multipliées depuis le début des manifestations le 16 septembre.

Sur une note positive, Navab Ebrahimi, chef cuisinier iranien connu pour ses vidéos sur la cuisine persane publiées sur Instagram, a été libéré lundi près de deux semaines après son arrestation, selon l'ONG Human Rights Activists News Agency (HRANA) basée aux Etats-Unis.

La France s'est dite mardi "extrêmement inquiète" de l'état de santé d'un Franco-irlandais détenu depuis octobre en Iran, où un média local a annoncé l'arrestation d'un nouveau ressortissant allemand. De leur côté, des experts indépendants de l'ONU ont dénoncé la détention "arbitraire" en Iran d'un travailleur humanitaire belge et appelé "les autorités...