Le chef des Forces libanaises (FL), le leader maronite Samir Geagea, a déclaré dimanche soir que son parti ferait obstruction, du moins "dans un premier temps", si un candidat du Hezbollah à la présidentielle obtenait 65 voix lors d'une session parlementaire électorale, mais il a concédé que si le succès de ce candidat à la magistrature suprême se confirme, les FL devront se plier au "jeu démocratique".
Dans un entretien sur la chaîne télévisée Al-Jadeed, M. Geagea a accusé le Hezbollah pro-iranien et ses alliés d'"entraver le processus électoral sous prétexte de consensus, en réalité ils le font pour ouvrir la voie à l'élection de leur candidat [préféré]". Au cours de dix dernières sessions électorales parlementaires, le Hezbollah, le Courant patriotique libre (de l'ancien président Michel Aoun), le mouvement chiite Amal et leurs alliés ont voté blanc.
Le Liban est sans président depuis la fin du mandat Aoun, le 31 octobre, en raison d'un manque de consensus entre tous les partis politiques. Les dix sessions électorales ont eu lieu depuis début septembre, sans succès.
"Ne pensez pas que nous élirons un président sous la contrainte, même si cela devait prendre cinquante ans", a déclaré M. Geagea, à l'intention du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah. "Nous n'arriverons pas à l'élection du candidat auquel pense" le parti chiite, a-t-il ajouté alors que le Hezbollah est en faveur du chef du courant des Marada, le leader nordiste Sleiman Frangié.
Le jeu démocratique
A propos de M. Frangié, qui est son rival politique, M. Geagea a souligné que les FL ne pourront jamais voter pour lui "parce qu'elles ont des responsabilités vis-à-vis des électeurs qui ont voté" pour les députés de son parti. "S'il n'y a pas de veto saoudien, qu'ils (le Hezbollah, ndlr) l'élisent président", a-t-il ironisé. Il a encore affirmé que si l'axe anti-souverainiste parvient à obtenir 65 voix pour "n'importe lequel de ses candidats, il est naturel que les FL bloquent les séances parlementaires dans un premier temps, pour faire échouer cette coalition". Toutefois, "si nous échouons, nous arrêterons notre obstruction, nous nous plierons au jeu démocratique et respecterons la Constitution".
Depuis la première session électorale en septembre, Sleiman Frangié, qui n'est pas officiellement candidat, n'a obtenu qu'une seule voix, celle d'un député non-identifié. Les FL et les autres partis opposés au Hezbollah, notamment le Parti socialiste progressiste de Walid Joumblatt, le parti Kataëb et des députés indépendants ont jusqu'à présent voté pour leur collègue, le député de Zghorta, Michel Moawad, au sujet duquel M. Geagea a d'ailleurs déclaré qu'il est "le seul candidat sérieux et le plus fort".
Selon la Constitution libanaise, le président doit être élu avec 86 voix (sur 128 députés) au premier tour de scrutin, tandis qu'une majorité absolue de 65 voix est requise aux tours suivants. Aucun second tour de scrutin n'a eu lieu jusqu'à présent, car les députés du camp du Hezbollah et de ses alliés se sont toujours retirés du Parlement après le premier tour, entraînant à chaque fois un défaut de quorum. À chaque nouvelle session, le président du Parlement Nabih Berry, chef d'Amal, considère qu'il s'agit d'un nouveau premier tour de scrutin et que 86 voix sont donc nécessaires pour élire un président.
commentaires (3)
C'EST VRAI NON ? TOUT CELUI QUI ÉCOUTE UN HAKIM DOIT ÊTRE UN MALADE !
aliosha
14 h 56, le 16 janvier 2023