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Société - Santé

Médicaments : une crise évitée de justesse

Le ministère de la Santé a rectifié les prix suivant la flambée du taux de change du dollar jeudi, ce qui devrait ramener la situation à la normale.


Médicaments : une crise évitée de justesse

Les ruptures de stock persistent dans les pharmacies, même si une crise d'envergure a été évitée de justesse. Photo d'archives Marc Fayad

Une déclaration du président de l’ordre des pharmaciens, Joe Salloum, a mis le feu aux poudres mercredi soir : celui-ci avait affirmé que les livraisons de médicaments et de lait infantile aux pharmacies avaient été interrompues du fait de la flambée du taux de change du dollar face à la livre libanaise (qui a dépassé les 46 000 LL ces derniers jours), faisant planer la menace d’une grande crise si une solution n’était pas trouvée. Jeudi, le ministère de la Santé a rectifié le taux de change spécifique aux médicaments, le fixant à 45 000 LL, ainsi que l’a confirmé Joe Salloum à L’Orient-Le Jour. « Cela a permis de régler le problème jusqu’à nouvel ordre, dit-il. C’est un ajustement qui doit être effectué à chaque fois qu’il y a une grande fluctuation du taux de change dans le pays. »

Le président du syndicat des importateurs de médicaments, Karim Gebara, confirme lui aussi que le problème a été réglé momentanément. « Quand le taux de change fluctue aussi drastiquement, tous les acteurs de la santé sont affectés, explique-t-il à L’OLJ. Quand les prestataires vendent leurs médicaments à un taux de 40 000 LL alors qu’ils doivent acheter leur marchandise à 45 000, leur capacité de renouveler leurs stocks devient de plus en plus compromise, et tout le secteur de santé s’en trouve affecté. »

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M. Gebara estime que pour éviter les crises, il serait préférable que cet ajustement du taux de change pour les médicaments se fasse de manière hebdomadaire. « Nous pourrions ainsi minimiser l’impact des grandes fluctuations, d’autant plus qu’aucun responsable financier n’explique les raisons d’une telle flambée du dollar, alors même que l’afflux des visiteurs étrangers en cette saison devrait au contraire contribuer à le faire baisser », dit-il.

Une rapide tournée des pharmacies jeudi matin avait confirmé les ruptures de stock. Les pharmaciens rencontrés pointent du doigt les fluctuations importantes du dollar ces derniers jours, ce qui perturbe le marché tant que les indicateurs de prix des médicaments demeurent inchangés. Beaucoup d’entre eux précisent que les catégories les plus touchées sont les médicaments pour maladies chroniques et pour le cancer, notamment ceux qui sont subventionnés. Le lait infantile est pratiquement introuvable un peu partout. « Le système ne fonctionne tout simplement plus », se désole un pharmacien du Akkar. Certains rapportent même que les clients s’énervent dès que le pharmacien refuse de leur accorder plus d’une boîte.

Lever les subventions ?
Car même si la crise ponctuelle a été réglée, le secteur des médicaments reste profondément perturbé. Autant M. Gebara que M. Salloum reconnaissent que les manques sont nombreux, surtout au niveau des médicaments subventionnés (généralement pour les maladies graves) mais aussi dans le cas des autres. « Les valeurs des subventions sont faibles, elles ne permettent pas de couvrir les besoins du pays et des malades », affirme M. Gebara, qui précise que le montant des subventions est précisé par le ministère, pas par les importateurs.

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« Une solution radicale au problème des médicaments doit passer par la mise en place d’un gouvernement de pleins pouvoirs qui puisse prendre les décisions qui s’imposent, déclare pour sa part Joe Salloum. À mon avis, il faudrait lever les subventions, mais pas avant d’avoir instauré un système pour soutenir le patient à travers les tiers payants. »

Le vrai perdant, dans le système actuel et ses dysfonctionnements, est en effet le patient, qui risque de perdre sa vie et sa santé lorsqu’il ne trouve pas un médicament à temps, sans compter que sa facture ne fait qu’enfler en l’absence de tout filet de sécurité sociale.


Une déclaration du président de l’ordre des pharmaciens, Joe Salloum, a mis le feu aux poudres mercredi soir : celui-ci avait affirmé que les livraisons de médicaments et de lait infantile aux pharmacies avaient été interrompues du fait de la flambée du taux de change du dollar face à la livre libanaise (qui a dépassé les 46 000 LL ces derniers jours), faisant planer la...

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Quand on a une république bananière, il est normal d’avoir une monnaie de singe qui dégringole de jour en jour. Avec les bandits qui ont gouverné depuis 1988 à ce jour, à quoi s’attendre sinon la faillite totale dans laquelle on s’enfonce de jour en jour

Lecteur excédé par la censure

16 h 13, le 23 décembre 2022

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Commentaires (1)

  • Quand on a une république bananière, il est normal d’avoir une monnaie de singe qui dégringole de jour en jour. Avec les bandits qui ont gouverné depuis 1988 à ce jour, à quoi s’attendre sinon la faillite totale dans laquelle on s’enfonce de jour en jour

    Lecteur excédé par la censure

    16 h 13, le 23 décembre 2022

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