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Politique - Exécutif

Mikati veut éviter la provocation... mais ne dévoile pas toutes ses cartes

Le Premier ministre sortant affirme « ne pas avoir de problème » à convoquer une nouvelle séance gouvernementale avec l’aval de toutes les composantes de son équipe.

Mikati veut éviter la provocation... mais ne dévoile pas toutes ses cartes

Le Premier ministre sortant Nagib Mikati lors d’un point de presse au siège de la Finul à Naqoura, le 16 décembre, au lendemain de l’attaque contre un convoi des Casques bleus au Liban-Sud. Photo Dalati et Nohra

Le Premier ministre sortant Nagib Mikati veut clairement éviter un nouveau séisme politique. Il évite donc de convoquer une nouvelle séance de Conseil des ministres sans l’aval de toutes les composantes de son cabinet, notamment le Courant patriotique libre qui y voit un empiétement sur les prérogatives de la présidence de la République. Il l’a d’ailleurs promis au patriarche maronite Béchara Raï. Mais le responsable sunnite n’écarte aucune possibilité, d’autant qu’il se dit attaché à ses prérogatives de Premier ministre responsable de la gestion du pays en période de vacance présidentielle. Un peu plus de deux semaines après la séance controversée du 5 décembre, plusieurs médias locaux évoquent la possibilité de voir le chef du gouvernement réunir son équipe une nouvelle fois pendant la période des fêtes de fin d’année pour trancher des questions relatives à des promotions de militaires. Pour le moment, Nagib Mikati n’est pas encore passé à l’acte. À ce stade, il préfère ne réunir son équipe que pour débattre « de questions nécessaires et urgentes ». « Je ne veux défier personne. Je ne vois aucun dossier urgent qui nécessite la tenue d’un Conseil des ministres », affirme-t-il dans une déclaration à L’Orient-Le Jour.

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Qu’en est-il alors de la promotion des militaires ? Le Premier ministre sortant renvoie la balle dans le camp de toutes les composantes de son équipe... donc dans le camp du CPL. « S’ils s’accordent sur la nécessité et l’urgence de trancher cette question, je n’ai aucun problème à convoquer une réunion du gouvernement », affirme-t-il. Pour lui, la priorité reste la préservation des prérogatives du Premier ministre, notamment en matière de mise en place de l’ordre du jour des séances du cabinet. « Il est vrai que je ne veux provoquer personne. Mais il m’importe de préserver mon droit à tenir une séance du Conseil des ministres et à définir son agenda », explique-t-il. Une réponse claire au ministre sortant de la Justice, Henri Khoury (proche du CPL), qui estime qu’il revient au président de la République, en concertation avec le Premier ministre, de définir l’ordre du jour des séances ministérielles. M. Khoury défend la thèse selon laquelle le cabinet sortant ne devrait pas se réunir en période de vacance présidentielle, jugeant « anticonstitutionnelle » une telle démarche. Ces deux positions, M. Khoury les a farouchement défendues lors d’une réunion qui a rassemblé les ministres-juges samedi dernier. Alors qu’elle était supposée trouver un mécanisme approprié pour les séances futures du cabinet Mikati, la réunion s’est soldée par un échec cuisant.

Le CPL se déchaîne

« Henri Khoury n’a fait qu’exprimer une position de principe à laquelle nous tenons », commente pour L’OLJ Eddy Maalouf, ancien député CPL du Metn. C’est d’ailleurs ce qui ressort du communiqué publié hier par le comité politique du parti orange, au lendemain de sa réunion hebdomadaire au siège du CPL à Sin el-Fil. Le parti a rejeté « formellement la séance gouvernementale anticonstitutionnelle, illégitime et contraire au pacte national (tenue le 5 décembre) ». « Nous considérons que la réunion n’a pas eu lieu et demandons que l’erreur soit rectifiée en émettant les décisions (prises lors de la réunion) par décrets itinérants qui devraient être contresignés par tous les ministres conformément à l’article 62 de la Constitution (qui transfère les prérogatives du président de la République au Conseil des ministres) », poursuit le texte, qui dénonce ce que le CPL qualifie de « tentative d’éliminer une composante essentielle de l’équation et de ramener le pays à la période d’avant 2005, lorsque la vraie représentativité (des chrétiens) était confisquée (…) ».

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La riposte de M. Mikati a aussitôt fusé : dans un communiqué publié en soirée par son bureau de presse, le Premier ministre sortant a annoncé avoir demandé au ministre de la Défense Maurice Slim (proche de l’ex-président Michel Aoun) de signer un décret accordant des aides sociales aux institutions militaires, tel qu’approuvé par le Conseil des ministres le 5 décembre. Mais quid du Hezbollah ? Dans ce bras de fer corsé entre MM. Mikati et Bassil, le parti chiite se trouve (de nouveau) dans une position critique. D’un côté, il voudrait donner l’impression de veiller au bon fonctionnement des institutions, alors que la présidentielle est bloquée en attendant l’accord élargi qu’il prône depuis le début des séances parlementaires électorales. De l’autre, il n’a pas intérêt à envenimer davantage les rapports avec son principal allié chrétien. Des rapports qui ont failli être rompus, pour la première fois depuis la signature de l’accord de Mar Mikhaël en 2006, après la tenue de la première séance gouvernementale. Si le Hezbollah a assuré au Premier ministre la couverture politique nécessaire à la tenue du Conseil des ministres du 5 décembre, il n’a pas encore dit son dernier mot concernant toute réunion future. « Tant qu’il n’y a pas encore de convocation officielle, nous ne pouvons pas nous prononcer », se contente de dire à L’Orient-Le Jour un responsable du parti sous couvert d’anonymat.

Le Premier ministre sortant Nagib Mikati veut clairement éviter un nouveau séisme politique. Il évite donc de convoquer une nouvelle séance de Conseil des ministres sans l’aval de toutes les composantes de son cabinet, notamment le Courant patriotique libre qui y voit un empiétement sur les prérogatives de la présidence de la République. Il l’a d’ailleurs promis au patriarche...

commentaires (6)

Très difficile de donner du crédit à Monsieur Mikati, vu son talent dérouteur. Il oublie que c'est l'Etat qui a fait vider ses caisses par la corruption, et lui veut les lui rendre coûte que coûte n'importe comment de la poche de citoyens lésés.

Esber

21 h 24, le 22 décembre 2022

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Commentaires (6)

  • Très difficile de donner du crédit à Monsieur Mikati, vu son talent dérouteur. Il oublie que c'est l'Etat qui a fait vider ses caisses par la corruption, et lui veut les lui rendre coûte que coûte n'importe comment de la poche de citoyens lésés.

    Esber

    21 h 24, le 22 décembre 2022

  • Je ne suis pas une partisane de Mikati, mais vu l’état de délabrement de notre pays, un coup de pouce pour aider les malades ne serait pas de refus.

    Sissi zayyat

    20 h 25, le 22 décembre 2022

  • JE NE DONNE PLUS D,AVIS. - JE MEPRISE LA CENSURE. - LA LIBRE VOIX DES AMIS - EST POUR MOI L,INVESTITURE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 31, le 22 décembre 2022

  • SONNET DEDIE A L,ORIENT-LE JOUR AVEC TOUT MON RESPECT**********. LE SONNET : = DES ABONNES LA LIBRE EXPRESSION, - PROIE DE LA MALHONNETE CENSURE, - N,ECLAIRE PLUS LA POPULATION. - POUR DES MAFIEUX BRISER LA DENTURE. = GOUVERNANTS, VOLEURS, SANS COMPASSION, - ET ALLIES DE LA TRAITRISE OBSCURE, - ONT ABIME JUSQU,A LA NOTION - DU PAYS DE LA LUMIERE PURE. = REGENCE, CABINET, PARLEMENT, - LE TOUT CHACUN EST INCOMPETENT. - ET LE CEDRE ALTIER SE DEFIGURE. = JOURNAL SE TARGUANT DE LA DROITURE, - DE VOS ENFANTS LA LIBRE EXPRESSION - AU PEUPLE EST EVIDENCE ET VISION. = P.S. : NE NOUS DECEVEZ PAS S,IL VOUS PLAIT. ************** LA LIBRE EXPRESSION !

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 49, le 22 décembre 2022

  • "...aucun dossier urgent..", c'est vrai ça (?)

    Raed Habib

    06 h 04, le 22 décembre 2022

  • Je suis fatigué de lire toutes ces tergiversations interminables et inutiles Pauvre Liban

    Paul SIDANI

    00 h 53, le 22 décembre 2022

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