Le Hezbollah a rejeté jeudi les critiques formulées implicitement à son encontre, il y a deux jours, par son allié chrétien, le chef du Courant patriotique libre (CPL), Gebran Bassil, qui l'a accusé, sans le nommer, d'avoir "rompu un accord" concernant le boycott des réunions du cabinet sortant de Nagib Mikati.
Dans un communiqué, chose plutôt rare, le parti dirigé par Hassan Nasrallah a également démenti avoir promis à M. Bassil que les ministres chiites "boycotteraient les réunions urgentes du gouvernement si les ministres du CPL s'en absentent".
Lors d'une conférence de presse mardi, Gebran Bassil a critiqué la réunion du gouvernement sortant de Nagib Mikati lundi dernier, et estimé qu'"il y avait un accord préalable", et que "sans cela Nagib Mikati n'aurait pas osé inviter les ministres". "Notre problème n'est pas avec lui, mais avec ceux qui lui donnent des consignes, avec les (personnes) honnêtes qui ont rompu notre accord", avait lancé M. Bassil, dans une allusion au Hezbollah et/ou au président du Parlement Nabih Berry, tous deux favorables à la tenue de la session du cabinet.
Un bras de fer politique oppose le Premier ministre sortant Nagib Mikati au camp aouniste, qui l'accuse de vouloir s'accaparer les prérogatives du chef de l'État après la fin du mandat du président Michel Aoun, le 31 octobre.
Pas de "trahison"
"Le Hezbollah n'a pas promis que le cabinet sortant ne se réunira qu'à la suite d'un accord entre ses composantes pour que M. Bassil considère que la réunion qui a eu lieu est une trahison", a affirmé le parti chiite dans son communiqué. "Le cabinet sortant ne se réunit qu'en cas de nécessité extrême. Ses décisions doivent être prises avec l'accord de la majorité. Nous n'avons pas dit que le gouvernement ne se réunira qu'à la suite d'un accord entre ses composantes", a nuancé la formation pro-iranienne. Celle-ci a également assuré "ne pas avoir promis au CPL que les ministres du Hezbollah boycotteront les réunions urgentes du gouvernement si les ministres du CPL s'en absentent". "Les personnes honnêtes n'ont pas trahi leur promesse. Il se peut qu'il y ait eu confusion chez le ministre Bassil qui a commis une erreur en accusant des gens honnêtes de quelque chose qu'ils n'ont pas commis", a insisté le parti chiite.
"Octroyer des interprétations politiques à notre participation au Conseil, et affirmer par exemple qu'elle constitue un message fort concernant l'élection présidentielle, qu'elle constitue une pression sur un parti politique dans le cadre de la présidentielle, ou qu'elle a pour objectif de forcer la main de quelqu'un (...), ne sont que des illusions", a insisté le Hezbollah. Dans la course à la présidentielle, le Hezbollah s’obstine à soutenir son autre allié chrétien, le zaïm de Zghorta Sleiman Frangié, au grand dam de Gebran Bassil qui refuse de voter pour le leader des Marada et craint que son parti soit à nouveau écarté du pouvoir.
"Ambiguïté"
En soirée, le bureau de presse du CPL a publié un communiqué affirmant que la dernière chose que le parti veut est "d’entrer dans un débat médiatique avec le Hezbollah". La formation aouniste affirme que le communiqué du Hezbollah est "ambigu" et "porte des contradictions entre le souci de l'unanimité dans la prise de décisions et la participation aux réunions". "S'il n'y a pas de consensus sur la participation (aux réunions), alors comment peut-il y en avoir dans la prise de décisions?", demande le CPL. Il rappelle aussi que le "3 novembre 2022, le Parlement a confirmé que le gouvernement sortant ne pouvait se réunir qu'en cas d'urgence ou exceptionnel".
"Il semble qu'il y ait une ambiguïté et un manque de clarté parmi les dirigeants du Hezbollah sur ce qui s'est passé, ajoute le communiqué. Quant à l'amitié (avec le Hezbollah), le CPL connaît bien son sens car il fait tout le nécessaire pour la préserver sauf pour ce qui est lié à la question du rôle, de la présence et du partenariat".
gesticuler autant que vous voudrez vous finirez sous le joug de la justice un jour prochain si un nouveau president est elu sans avoir d'affiliation a Hezbollah. Sinon adieu le Liban ue nous aimons tous.
14 h 56, le 20 décembre 2022