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Dernières Infos - Présidentielle au Liban

Le métropolite Audi accuse de "mensonge" les partis appelant au consensus

Dans une violente diatribe, le dignitaire religieux déplore l'état "tragique" du pays et dénonce la "farce hebdomadaire" des séances électorales, ainsi que les "autorités irresponsables et avides".

Le métropolite Audi accuse de

Le métropolite grec-orthodoxe de Beyrouth Elias Audi. Photo Ani

Le métropolite grec-orthodoxe de Beyrouth, Elias Audi, a accusé dimanche de "mensonge" les responsables politiques qui réclament un consensus en amont de l'élection présidentielle, principalement le camp du Hezbollah, et appelé le Parlement à tenir une séance parlementaire ouverte jusqu'à l'élection d'un nouveau chef de l'Etat. La présidence libanaise est vacante depuis le départ de Michel Aoun le 31 octobre. 

Dans son homélie prononcée en la cathédrale Saint-Georges des grecs-orthodoxes à Beyrouth, le métropolite a estimé que le Liban est "gouverné par des personnes qui ne se soucient pas de la patrie, de ses enfants, et dont la préoccupation se porte sur les postes et les intérêts personnels, même si cela se fait aux dépens du pays et du peuple".

Mgr Audi a reproché aux responsables de ne pas se préoccuper du blocage politique, de l'état de déliquescence des administrations, de la condition du peuple. "Tout ce qui leur importe, c'est de se remplir les poches", a-t-il accusé. Il a regretté que les célébrations commémorant l'indépendance du Liban, le 22 novembre, se soient déroulées "dans la tristesse, sans président, sans gouvernement et sans peuple qui demande des comptes à la classe politique qui bloque toutes les réformes et obstrue la justice". 

"Le vide est mieux que les solutions pour les autorités" qui sont "irresponsables et avides", a-t-il ajouté. Mgr Audi a encore dénoncé la "farce hebdomadaire" des séances électorales au Parlement, qui, depuis des mois, échoue à élire un nouveau président. Cette farce "semble ne pas avoir de fin, parce que ses protagonistes ignorent les règles d'un régime démocratique", a-t-il accusé.

"Tout accord ou consensus auxquels ils appellent est un mensonge", a ajouté le métropolite, alors que le camp du Hezbollah réclame un tel accord depuis le début de la période électorale et fait échouer chaque séance en se retirant du Parlement après les premiers tours de vote en l'absence de consensus. "Ne savent-ils pas qu'ils doivent organiser une séance parlementaire ouverte, au cours de laquelle les tours d'élection se suivent et les candidats entrent en compétition de manière claire ?". "L'obstruction est un crime contre la patrie et contre les électeurs", a-t-il fustigé, accusant les parlementaires qui ne s'acquittent pas de leur devoir constitutionnel de "trahir la confiance du peuple". 

"Le pays est dans un état tragique et les députés s'amusent, font sauter le quorum et empêchent l'élection d'un président. Certains d'entre eux n'ont même pas honte de reconnaître que l'étranger a son mot à dire dans une affaire nationale", a-t-il déploré. 

Depuis le début de la période d'élection présidentielle, fin août, le Parlement s'est réuni sept fois pour des séances électorales, sans succès. Chaque séance, jusqu'à présent, a été levée après un premier tour de vote, les députés du Hezbollah et des partis qui lui sont alliés quittant la Chambre après chaque premier tour, ce qui fait sauter le quorum nécessaire et la possibilité d'un second tour.

Le métropolite grec-orthodoxe de Beyrouth, Elias Audi, a accusé dimanche de "mensonge" les responsables politiques qui réclament un consensus en amont de l'élection présidentielle, principalement le camp du Hezbollah, et appelé le Parlement à tenir une séance parlementaire ouverte jusqu'à l'élection d'un nouveau chef de l'Etat. La présidence libanaise est vacante depuis le départ de...