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Moyen-Orient - Repères

Ce qu’il faut savoir sur les attaques à la bombe à Jérusalem

Selon les autorités israéliennes, au moins une personne est morte et une quinzaine d’autres ont été blessées dans deux explosions survenues dans la Ville sainte mercredi matin. Un état d’alerte général a été déclenché pour retrouver les auteurs. 

Ce qu’il faut savoir sur les attaques à la bombe à Jérusalem

Un agent des forces de sécurité israéliennes sur les lieux de l’explosion survenue mercredi matin à un arrêt de bus de Jérusalem. Photo Menahem Kahana/AFP

Les faits

- Mercredi matin, deux attaques à la bombe sont survenues à une demi-heure d’intervalle aux abords de deux stations de bus de la ville de Jérusalem.

- Selon les autorités israéliennes, la première attaque a eu lieu après l’explosion d’une charge dissimulée dans un sac en pleine heure d’affluence. Un adolescent israélo-canadien âgé de 16 ans a succombé à ses blessures, tandis qu’une dizaine de personnes ont été blessées. « Il s’agissait d’un garçon qui n’avait jamais rien fait à personne et a été assassiné simplement parce qu’il est juif », a commenté le Premier ministre sortant Yaïr Lapid.

- Peu après, un second engin explosif près d’une autre station de bus, dans le nord de la ville, a blessé légèrement au moins deux autres personnes.

- « Des charges explosives différentes ont été placées aux deux endroits. Nous soupçonnons qu’il s’agit d’une attaque combinée », a déclaré la police israélienne dans un communiqué. Selon une source de sécurité citée par l’AFP, les bombes auraient été activées à distance.

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- Un état d’alerte général a été déclenché dans la foulée, tandis que les services de sécurité ratissaient la zone pour retrouver les auteurs. Dans l’après-midi, Yaïr Lapid a tenu une réunion d’urgence avec les chefs des services de sécurité au QG de l’armée à Tel-Aviv.

- Le Premier ministre désigné Benjamin Netanyahu a visité le centre médical Shaare Zedek à Jérusalem, exprimant « (ses) condoléances et celles de tout Israël à la famille de l’étudiant de yeshiva (centre d’étude de la Torah et du Talmud dans le judaïsme) de 16 ans tué dans cette horrible attaque terroriste ». « Nous prions pour un miracle », a-t-il ajouté au sujet du rétablissement des blessés.

- L’ambassadrice du Canada en Israël Lisa Stadelbauer a également réagi sur son compte Twitter en confiant avoir eu « le cœur brisé » par le décès de ce « jeune Canadien » dans une « attaque terroriste condamnable à Jérusalem ». Pour sa part, l’ambassade des États-Unis à Jérusalem a publié une déclaration condamnant les attaques dans les « termes les plus forts possible » et précisant qu’elle suivait actuellement « de près la situation ».

- Le Hamas a quant à lui salué dans un communiqué les deux attaques sans revendiquer la responsabilité de ces actes. « L’occupation récolte le prix de ses crimes et de son agression contre notre peuple », a affirmé le porte-parole du mouvement Abdel Latif el-Qanua.

Le timing et le contexte

- Ces explosions sont inédites alors que le mode opératoire n’avait pas été observé dans la région depuis des années. Selon les services israéliens de sécurité intérieure, la dernière attaque à la bombe à Jérusalem remonte à 2016. Cette dernière, qui avait fait 21 blessés, avait été attribuée par l’État hébreu au mouvement islamiste Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza.

- Ces dernières heures, plusieurs observateurs indiquent que la séquence de ce mercredi matin n’est pas sans rappeler la seconde intifada (2000-2005), où les attentats à la bombe dans les lieux publics étaient fréquents.

- Ces événements interviennent immédiatement après la mort, dans la nuit de mardi, d’un adolescent palestinien, âgé lui aussi de 16 ans, par une balle tirée par les forces israéliennes lors d’un raid à Naplouse (nord de la Cisjordanie). C’est dans cette ville qu’un nouveau groupe de jeunes combattants palestiniens, baptisé « Fosse aux lions », a émergé au cours des derniers mois.

- Plus généralement, l’attaque de mercredi s’inscrit dans un contexte sécuritaire hautement tendu en Cisjordanie. Après les tirs et attaques à l’arme blanche de Palestiniens contre des soldats et des civils israéliens aux mois de mars et d’avril, les autorités de l’État hébreu ont infligé une punition collective sans précédent. Depuis le printemps, elles ont mené plus de 2 000 raids dans la région, en particulier à Jénine et Naplouse. Plus de 125 Palestiniens sont morts au cours de ces opérations, soit le bilan le plus lourd depuis sept ans, selon l’ONU.

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Signe des tensions dans la région, la dépouille mortelle d’un jeune Israélien décédé dans un accident de la route en Cisjordanie a été « enlevée » dans la nuit de mardi à mercredi d'un hôpital de Jénine, selon l’armée israélienne. Mercredi, Yaïr Lapid a menacé de vives représailles les ravisseurs du jeune homme. Si l’enlèvement n’a pas été revendiqué, des sources locales rapportées par l’AFP ont indiqué que des combattants palestiniens dans un camp de réfugiés à proximité de Jénine étaient en possession du corps.

- Ces attaques ont lieu une vingtaine de jours après les élections législatives du 1er novembre qui ont vu le retour en force de l’ancien Premier ministre Benjamin Netanyahu, au pouvoir de 1996 à 1999 et de 2009 à 2021, et une percée de l’extrême droite. Le Premier ministre désigné a été chargé depuis de former un gouvernement avec ses alliés des partis ultraorthodoxes et de l’extrême droite dans une coalition la plus à droite que le pays ait jamais connue. Ces résultats font craindre aux Palestiniens un regain de violence et une escalade des tensions encore plus importante dans un futur proche.

- Mercredi matin, Itamar Ben-Gvir, leader du parti issu de l’extrême droite Otzma Yehudit et pressenti pour être le futur ministre israélien de la Sécurité intérieure, a appelé les autorités à renouveler les « assassinats ciblés » de membres de groupes terroristes palestiniens, avant d’exiger la formation immédiate d’un gouvernement. « Nous devons revenir aux assassinats ciblés, nous devons imposer un couvre-feu au village d’où viennent les terroristes », a-t-il déclaré. La perspective de sa nomination comme ministre israélien de la Sécurité intérieure suscite l’inquiétude de Washington comme des partenaires arabes de l’État hébreu dans la région signataires des accords d’Abraham.

- Au cours d’une séance de la Knesset (Parlement) tenue après les événements, une querelle a opposé le député de gauche Ofer Cassif à deux députés du Likoud présidé par Benjamin Netanyahu. « Je veux exprimer ma tristesse face à l’effusion de sang en cours. Je veux également adresser mes condoléances à toutes les victimes de l’occupation, juifs et palestiniennes », a déclaré Ofer Cassif avant de poursuivre : « Notez le symbolisme de l’époque. Hier et aujourd’hui, un Palestinien et un juif de 16 ans ont été assassinés et ne pourront pas profiter de ce que les Américains appellent leurs sweet sixteens (jeunesse). » Réagissant à ces propos, les députés du Likoud l’ont qualifié de « grossier » « le jour d’une attaque terroriste comme celle-ci ». 

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- Mercredi matin, deux attaques à la bombe sont survenues à une demi-heure d’intervalle aux abords de deux stations de bus de la ville de Jérusalem.
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