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Nouvelle interdiction d'un événement LGBTQ+ par Maoulaoui


Nouvelle interdiction d'un événement LGBTQ+ par Maoulaoui

Une personne portant le drapeau arc-en-ciel symbole de la communauté LGBTQ+ lors d'une marche contre l'homophobie à Beyrouth, le 30 avril 2013. Photo d'archives Joseph Eid/AFP

Le ministre sortant de l'Intérieur, Bassam Maoulaoui, a envoyé lundi une lettre aux Forces de sécurité intérieure (FSI) et à la Sûreté générale (SG) leur ordonnant d'interdire un événement LGBTQ+ prévu mercredi et jeudi, en se basant sur sa décision antérieure rendue fin juin visant à arrêter les événements qui "prônent l'homosexualité". Une décision qui avait pourtant été provisoirement suspendue par le Conseil d'Etat la semaine dernière. 

C'est la deuxième fois en quelques jours que le ministre sortant de l'Intérieur rend ce type de décision, malgré la suspension du Conseil d'Etat. Vendredi dernier, M. Maoulaoui avait en effet adressé une lettre similaire aux FSI et à la SG pour interdire la tenue d'un événement LGBTQ+, qui était prévu samedi et dimanche dans le quartier d'Achrafieh. Il avait alors invoqué un risque d'"incidents sécuritaires", indiquant "avoir appris qu'un groupe d'Achrafieh prévoyait d'empêcher cet événement". 

Dans sa lettre datée de lundi et relayée mardi par l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), Bassam Maoulaoui rappelle sa décision antérieure "d'empêcher la tenue des célébrations, réunions ou rassemblements visant à faire la promotion du phénomène de l'homosexualité". Il ajoute craindre que "des parties extrêmes et hostiles à l'Etat exploitent un événement pour provoquer des perturbations". 

La teneur de l'événement en question interdit par M. Maoulaoui n'est pas précisée, pas plus que celle des activités prévues mercredi et jeudi. Contactée par L'Orient-Le Jour, un membre de l'association Helem (rêve en arabe) affirme "essayer de rentrer en contact avec les personnes concernées" par ces événements mais ne pas en connaître les détails. "La façon de cibler les LGBTQ+ est très sévère et sort du cadre légal", ajoute-t-il en fustigeant le ministre.

En juin, une manifestation en faveur des droits des homosexuels qui devait avoir lieu devant le siège du ministère de l'Intérieur à Beyrouth avait été reportée en raison de "menaces", selon ses organisateurs. Avant cette manifestation, un groupe se disant chrétien basé à Achrafieh et se faisant appeler les "Soldats de Dieu" avait publié une vidéo, montrant ses membres en train de déchirer un panneau d'affichage sur lequel le drapeau arc-en-ciel LGBTQ+ était formé avec des fleurs, à Achrafieh.

Le Liban criminalise les relations entre personnes de même sexe, l’article 534 du Code pénal et d’autres articles évoquant la moralité publique. L’homosexualité et l’identité LGBTQ+ sont exclues, voire combattues, sur le plan des droits sociaux, économiques et politiques dans un pays fortement marqué par le confessionnalisme. Pourtant, la Constitution libanaise garantit la protection des droits humains et l’égalité des citoyens.

Le ministre sortant de l'Intérieur, Bassam Maoulaoui, a envoyé lundi une lettre aux Forces de sécurité intérieure (FSI) et à la Sûreté générale (SG) leur ordonnant d'interdire un événement LGBTQ+ prévu mercredi et jeudi, en se basant sur sa décision antérieure rendue fin juin visant à arrêter les événements qui "prônent l'homosexualité". Une décision qui avait pourtant été...