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Technologies - JEUX

L’escape game : d’une passion geek à un business professionnalisé

Parmi les mandragores en pot et les livres anciens, deux joueurs essayent depuis bientôt une heure de venir à bout d’une plante mutante qui menace d’envahir Paris. « Champignon, nain, carotte ! » crie Florence Morin, 42 ans, espérant que ce code permettra à son équipe de sortir victorieuse de cette serre tropicale.

En réalité, aucun risque d’apocalypse planétaire : il s’agit d’un escape game, ou « jeu d’évasion », une aventure à huis clos où les participants affrontent énigmes et manipulations à accomplir en une heure chrono.

Derrière l’écran de son moniteur, le « game master » (meneur de jeu) Redouane Touin contrôle leur destin. « Le logiciel nous informe de leur progression dans les différentes énigmes et nous propose si besoin d’ajouter du temps ou des indices », explique cet employé d’Escape Hunt dans le 2e arrondissement de Paris.

La fin des cadenas

Là où quelques cadenas et codes dans une petite salle suffisaient encore en 2015, « il y a aujourd’hui davantage d’investissements dans les décors et les mécanismes, avec des jeux beaucoup plus automatisés contenant de l’électronique, des capteurs, des effets spéciaux, voire des acteurs », détaille Benoît Bouthinon, responsable du réseau France à Escape Hunt qui réunit une dizaine d’établissements. Les surfaces de jeux sont également plus importantes afin d’accueillir des entreprises ou des familles.

Le directeur de la franchise Escape Hunt attribue cette tendance à la multiplication des structures et au développement d’autres types de loisirs en intérieur : « On est en concurrence avec des salles de réalité virtuelle, de lancer de hache, de karaoké... »

Les Français ont dépensé plus de 7,7 milliards d’euros dans des activités privées sportives et de loisirs en 2018, selon une étude de 2019 du cabinet Xerfi. Le même rapport prévoyait une croissance annuelle moyenne de 21 % en 2021 sur le seul secteur des « escape rooms », après un +67 % en 2018, année durant laquelle le phénomène a pris de l’ampleur en France.

La France comptait 14 enseignes d’escape game fin 2014, elles sont désormais 871, dont un quart de franchises, et totalisent 2 523 salles, d’après le compte tenu par le site Escape-game.fr Entre 2018, pic de la création de nouveaux établissements, et 2021, leur nombre a quasiment doublé, même s’il a désormais tendance à stagner, voire à diminuer légèrement en 2022.

« L’escape game a pour réputation de ne pas être le secteur le plus concurrentiel du marché, puisqu’il est impossible de rejouer deux fois la même salle : entre escape, on s’envoie très souvent les joueurs », souligne Rémi Prieur, du site Escape-game.fr

Près de la moitié des salles sont installées en centre-ville, environ 39 % dans des zones commerciales et le reste dans des zones rurales ou des sites touristiques, selon une étude du concepteur de jeux de piste et d’escape game Les Francs Limiers.

Certaines enseignes s’insèrent dans des complexes de loisirs regroupant plusieurs activités, comme Escape Lab, qui inclut des espaces de séminaires et de réception, et huit escape games sur un immeuble entier à Paris.

Franchisés ou indépendants

Il en coûte en moyenne entre 20 et 30 euros par personne et par partie.

« Un établissement va pouvoir générer entre 5 000 et 10 000 euros de chiffre d’affaires par salle par mois », explique Tarek Moutawakkil, qui gère deux salles franchisées Escape Hunt à Bordeaux. Ce chiffre peut grimper à 100 000 euros pour une salle parisienne, selon lui.

Mettre en place une nouvelle salle coûte entre 15 000 et 50 000 euros, détaille celui qui réalise ses propres décors ou fait appel à une entreprise spécialisée dans les décors de cinéma.

Jennifer Roy, qui a lancé Esc’Ape près d’Orléans en 2015, en a plutôt pour « 15-20 000 euros » pour installer une salle. « Je fais tout moi-même », explique cette indépendante (comme encore trois enseignes sur quatre).

Une maison hantée, un saloon, un laboratoire de scientifique fou... Jennifer Roy chine ses meubles et s’en inspire pour inventer ses concepts. « Je suis libre de créer ce que je veux quand je veux, c’est le principal », se réjouit-elle.

Source : AFP

Parmi les mandragores en pot et les livres anciens, deux joueurs essayent depuis bientôt une heure de venir à bout d’une plante mutante qui menace d’envahir Paris. « Champignon, nain, carotte ! » crie Florence Morin, 42 ans, espérant que ce code permettra à son équipe de sortir victorieuse de cette serre tropicale.En réalité, aucun risque d’apocalypse planétaire :...

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