Un déposant a fait irruption lundi vers midi dans une filiale de la banque al-Baraka à Hamra, en plein cœur de Beyrouth, a indiqué l'association Le Cri des déposants dans une vidéo sur Twitter. Le collectif n'a pas précisé si Hussein Ramadan était armé ni s'il était aidé par d'autres personnes, mais une source présente sur les lieux a indiqué à notre publication anglophone L'Orient Today qu'il n'était pas armé et qu'il est venu réclamer l'épargne du compte de sa mère, sur lequel il exerce une tutelle.
خاص جمعية صرخة المودعين أقتحام بنك البركة فرع الحمرا pic.twitter.com/oK0d40lNqz
— جمعية صرخة المودعين (@sarkhitmoudiin) November 21, 2022
"Irruption dans la banque al-Baraka de Hamra de Hussein Ramadan", a indiqué lapidairement le collectif sur Twitter. Une photo envoyée à L'Orient-Today montre des agents des Forces de sécurité intérieure (FSI) déployés sur les lieux.
Le groupe bancaire bahreïni al-Baraka fait l'objet d'une décision récente de la Haute autorité bancaire, dirigée par le gouverneur de la Banque du Liban (BDL) Riad Salamé, de désigner un administrateur provisoire à la tête de sa filiale libanaise afin de la "redresser". Dans un communiqué véhément publié samedi, le PDG du groupe, Houssem Ben Haj Amor, a jugé que la BDL est "pleinement responsable de la situation fâcheuse dans laquelle le secteur financier libanais se trouve et de l’incapacité des banques à fonctionner normalement".
Selon une source au sein du collectif Le Cri des déposants, contactée par L’Orient-Le Jour, Hussein Ramadan a été évacué des lieux par la police. Selon cette source, le montant total de l’épargne de la mère s’élève à 132.000 dollars, et l'homme n'a rien récupéré.
"Ils vont fermer"
Dans une vidéo publiée également sur Twitter par le collectif, on voit un homme filmer les locaux de la banque dans une atmosphère plutôt calme. "Ils vont bientôt fermer, et on ne sait pas ce qu'il vont faire de notre argent", répète-t-il. Il n'était pas clair si la personne qui filme les images est le déposant en question ou l'un de ses complices. Une autre vidéo montre une bousculade devant la banque, une personne tentant d'y pénétrer mais étant repoussée par les FSI.
عاجل اشكال امام بنك البركة الحمرا pic.twitter.com/I4j2oXHl5t
— جمعية صرخة المودعين (@sarkhitmoudiin) November 21, 2022
Accord avec la banque
En fin de journée, Le Cri des déposants a annoncé sur Twitter qu'un accord a été trouvé entre la banque et la déposante, Amira Bitar, afin qu'elle obtienne la somme de 15.000 dollars en liquide sur le montant total de 132.000 dollars. Amira Bitar a quitté la banque après la conclusion de l'accord, sans l'intervention de la police, selon un témoin sur place.
Au Liban, les banques prennent des restrictions illégales sur les dépôts des épargnants depuis 2019. Cela avait conduit certains déposants à braquer leur propre banque pour réclamer leur épargne, certains avec une arme.
Fin octobre, une filiale du Crédit libanais de Hazmieh, en banlieue de Beyrouth, avait été braquée pendant plusieurs heures par trois déposants, dont l'un était armé. L'activiste et avocat Rami Olleik, membre des collectifs Le Cri des déposants et Mouttahidoun (Unis en arabe), avait participé à l'opération. Les quatre personnes avaient été détenues pendant plusieurs jours puis libérés.
commentaires (2)
Eh oui ! Les crapules bancaires, apres avoir depouille les deposants, se metent a pleurnicher. MM. les dirigeants de Al Baraka affirment avoir provisionne leurs pertes au Liban et pouvoir faire face a leurs creanciers / clients ? Alors, pourquoi pratiquent-ils depuis 3 ans les restrictions illegales et les multiples taux de change crapuleux ????? Et, ils ne sont pas les seuls dans ce cas. Deja, la maison mere Europeene d'une banque locale des plus feroces et indelicates avec les deposants a affirme avoir nettoye son bilan des possibles pertes au Liban. D'ailleurs, le PDG local ne cesse de parader comme un paon et d'acquerir des entreprises de grande taille. Ne serais ce pas avec l'argent vole a ses clients ???? Canailles, voleurs, escrocs, bandits en bande organisee et, en plus, pleurnicheurs et geignards. L'archetype des crapules bancaires de ce pays.
Michel Trad
16 h 20, le 21 novembre 2022