Quatre personnes qui avaient fait irruption dans une branche du Crédit Libanais à Hazmieh, dans la banlieue de Beyrouth, afin d'exiger la restitution de leurs fonds, ont été arrêtées dans la nuit de mercredi à jeudi après de longues heures de face-à-face avec les employés de la banque.
Les déposants Ibrahim Baydoun, Ali Sahili, leur complice Catherine el-Ali et l'avocat et militant Rami Olleik, se trouvent désormais en détention provisoire au palais de Justice de Baabda, rapporte l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Les employés de la banque, qui avaient été séquestrés jusqu'à tard en soirée au sein de l'agence, ont fini par être libérés par les forces de sécurité. Il n'était jusqu'à présent pas clair si les déposants, dont l'un était armé, ont pu obtenir les sommes qu'ils réclamaient.
Jeudi, M. Olleik, qui se trouvait sur place, avait précisé à L'Orient Today que MM. Baydoun et Sahili disposaient de comptes au Crédit libanais, mais pas Mme el-Ali et, dans la journée, il avait annoncé que les deux hommes, dont l'un est retraité des forces de sécurité, avaient réussi à obtenir 55.924 dollars sur un total de 195.000 dollars de leurs dépôts.
En solidarité avec les quatre personnes arrêtées, l'Union des déposants libanais a organisé un sit-in jeudi en début d'après-midi devant le Palais de justice de Baabda, rapporte l'Ani.
Intervention de Yassine Yassine
La situation semble s'être dénouée de manière relativement calme, après une intervention du député Yassine Yassine, issu de la contestation, qui s'est rendu dans la banque, selon des images de la plateforme d'information Spotshot, qui se trouvait sur les lieux depuis le début des événements et l'association Union des déposants. Selon un tweet de cette dernière, le député avait préalablement contacté l'un des avocats de l'Union des déposants, Fouad Debs, présent devant la banque, afin de s'enquérir de la situation.
Dans la soirée de mercredi, l'Union des déposants avait évoqué que si les forces de sécurité déployées sur les lieux prenaient d'assaut la banque pour en faire sortir les déposants, ceux-ci étaient prêts à lancer des cocktails Molotov et à mettre le feu à l'établissement, dans lequel ils avaient versé de l'essence.
L'Union des déposants avait indiqué dans un tweet que les deux déposants, qui se trouvaient toujours dans la banque aux environs de 19h, avaient versé de l'essence à l'intérieur des locaux de l'établissement et préparé six cocktails Molotov qu'ils utiliseront "au cas où ils seraient attaqués par les forces de sécurité".
Depuis 2019, alors que le Liban a plongé dans une crise économique sans précédent, les banques ont imposé des restrictions drastiques et illégales à leurs clients, limitant les retraits et les transferts. Depuis, le phénomène de hold-up menés par des particuliers se multiplie, dans lequel des déposants font irruption dans les banques pour réclamer, en étant armé ou pas, leurs propres économies.
Ces opérations, menées avec plus ou moins de succès, avaient contraint les banques à fermer temporairement à plusieurs reprises avant de rouvrir avec des mesures de sécurité renforcées et de ne recevoir leurs clients qu'au compte-goutte, certains uniquement sur rendez-vous.
commentaires (3)
Comme par hasard, les soit disant derniers braqueurs qui ont sevi à Hazmieh ont été attendus par les forces de l’ordre pour leur arracher le montant qu’ils ont réussi à prendre et les mettre en prison alors que dans les autres braquages aucun n’a été inquiété sauf un jour ou deux en garde à vue, et ont pu partir avec les sommes obtenues par la force. Chercher l’erreur. C’est valable pour tous les trafiquants de drogues et autres qui sont en pleine effervescence et qu’on n’ose pas approcher de peur de froisser leur parrain.
Sissi zayyat
12 h 54, le 04 novembre 2022