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Politique - Frontière maritime

Bou Saab appelle à "communiquer directement et publiquement" avec Damas

Le gouvernement syrien a "des exigences et des réserves" concernant d'éventuelles tractations avec Beyrouth, affirme le vice-président du Parlement libanais. 

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Le vice-président du Parlement libanais Elias Bou Saab lors d'un entretien avec l'AFP à Rabieh, au nord de Beyrouth, le 8 novembre 2022. Photo ANWAR AMRO / AFP

Le principal négociateur libanais dans les tractations indirectes qui ont eu lieu avec Israël pour la délimitation de la frontière maritime entre les deux pays a appelé mercredi, dans un entretien avec l'AFP, à l'ouverture de canaux de communication avec Damas pour délimiter la frontière avec la Syrie.

L'accord signé en octobre par l'intermédiaire des Etats-Unis entre Israël et le Liban va apporter "stabilité et espoir" dans la région, a indiqué Elias Bou Saab dans une interview mardi soir. Beyrouth souhaite à présent délimiter ses frontières ouest avec Chypre et nord avec la Syrie pour élargir la prospection gazière. "Le gouvernement libanais doit communiquer directement et publiquement avec le gouvernement syrien (...) et délimiter publiquement la frontière maritime entre les deux pays", a affirmé M. Bou Saab, vice-président du Parlement. "Tout futur gouvernement doit entreprendre cette tâche et faire passer l'intérêt du Liban en premier", a-t-il ajouté, appelant à "laisser les conflits politiques régionaux hors de cette affaire".

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La Syrie qui a pendant des décennies exercé une tutelle sur le Liban, a refusé à plusieurs reprises de délimiter ses frontières terrestre et maritime avec le petit pays voisin. Le différend sur ce dossier était apparu l’année dernière quand Damas a signé un contrat avec la compagnie russe Kapital pour l’exploration et l’exploitation du bloc syrien numéro 1, qui déborde sur une partie de la zone économique exclusive du pays du Cèdre. Selon M. Bou Saab, la zone maritime contestée entre le Liban et la Syrie représente "peut-être plus de 800 kilomètres carrés". Elle pourrait être "plus grande que la zone contestée avec Israël." 

"Réserves" 
Le Liban ne peut pas commencer l'exploration gazière dans les blocs nord sans régler son différend frontalier avec la Syrie, a déclaré M. Bou Saab.

La présidence libanaise a annoncé fin octobre qu'une délégation se rendrait à Damas pour discuter de la question, mais le voyage n'a pas eu lieu. M. Bou Saab a expliqué que Damas avait "des exigences et des réserves", sans préciser lesquelles.

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Depuis que la Syrie a retiré ses troupes du Liban en 2005, sous la pression de la rue et de la communauté internationale, les dirigeants libanais sont profondément divisés sur la relation avec le pouvoir syrien. Le puissant mouvement armé pro-iranien Hezbollah combat aux côtés du pouvoir en Syrie mais d'autres partis sont opposés à un rapprochement avec Damas.

L'accord d'Israël n'aurait pu être conclu sans l'assentiment du Hezbollah qui l'a qualifié de "victoire".

M. Bou Saab a souligné que, bien que selon lui l'accord ne constitue pas une reconnaissance d'Israël, il est considéré comme "une percée".

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Après cet accord, le Liban s'est entendu avec Chypre autour d'une formule commune pour le tracé de leur frontière maritime. Mais Beyrouth a besoin d'un accord avec la Syrie pour pouvoir tracer sa Zone économique exclusive (ZEE) avec Chypre. "En une seule journée, nous avons convenu de changer notre frontière avec Chypre", sur la base des nouvelles coordonnées avec Israël, a dit M. Bou Saab.

Le Qatar en lice 
Les responsables libanais misent sur les ressources offshore potentielles pour tenter de relancer l'économie de leur pays qui s'est effondrée depuis 2019. Mais le pays est sans président depuis début novembre, et dirigé par un gouvernement démissionnaire qui expédie les affaires courantes sans pouvoir prendre de décisions importantes.

L'accord entre Israël et le Liban va permettre à Beyrouth d'entamer l'exploration d'hydrocarbures dans le champ de Cana, dont une partie se situe dans les eaux territoriales d'Israël, en contrepartie du versement à l'Etat hébreu d'une compensation. La viabilité commerciale du réservoir de Cana n'a pas encore été confirmée et les analystes ont averti qu'il faudrait des années avant que le Liban entre dans la phase d'exploitation. Un consortium international a été formé par le groupe français Total, l'italien ENI et le russe Novatek, mais ce dernier s'en est retiré.

Novatek sera remplacé par une compagnie du Qatar, qui détiendra 30% du bloc après avoir conclu un accord avec TotalEnergies et Eni, a déclaré M. Bou Saab selon lequel le consortium devrait commencer ses opérations "dans trois à quatre mois". Doha "aura 30% après un accord entre les trois sociétés, tandis qu'Eni et Total détiendront chacun 35%", a-t-il expliqué.

D'autres Etats arabes du Golfe pourraient investir dans les ressources offshore du Liban, selon lui.

Le principal négociateur libanais dans les tractations indirectes qui ont eu lieu avec Israël pour la délimitation de la frontière maritime entre les deux pays a appelé mercredi, dans un entretien avec l'AFP, à l'ouverture de canaux de communication avec Damas pour délimiter la frontière avec la Syrie.L'accord signé en octobre par l'intermédiaire des Etats-Unis entre Israël et le Liban...

commentaires (4)

Apparement Elias Bou Saab et Walid Fayad commencent a prendre leurs distances de Bassil. L'un va chez Berri et la Syrie, l'autre chez Mikou les gros sous..... Les rats quittent le navire qui prends eaux ?

Michel Trad

20 h 48, le 10 novembre 2022

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Commentaires (4)

  • Apparement Elias Bou Saab et Walid Fayad commencent a prendre leurs distances de Bassil. L'un va chez Berri et la Syrie, l'autre chez Mikou les gros sous..... Les rats quittent le navire qui prends eaux ?

    Michel Trad

    20 h 48, le 10 novembre 2022

  • Il faut faire appel aux alliés de l’ex président pour défendre nos frontières, la résistance. Comme par hasard, ils sont peu regardants sur les agissements de leurs amis, nos ennemis de toujours puisqu’ils sont partenaires et se partagent notre pays depuis des décennies. Ils viennent nous donner des leçons de souveraineté et de libanité en plus alors qu’ils puent la trahison et la soumission aux pays qui leur permettent d’exister.

    Sissi zayyat

    10 h 30, le 10 novembre 2022

  • Vas-y, commence.

    Esber

    20 h 54, le 09 novembre 2022

  • Ah sans blague? Comme si la Syrie reconnaît le Liban comme un pays indépendant et souverain avec des frontières terrestres. Mais le Hezbollah est là et va envoyer quelques drones pour faire plier Bachar. Boubou depuis qu’il a été décoré et offert une villa à Aoun peut se permettre de faire des déclarations tous les jours.

    Achkar Carlos

    16 h 30, le 09 novembre 2022

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