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Monde - Caucase

Poutine tient un sommet Arménie-Azerbaïdjan pour réaffirmer son influence

Poutine tient un sommet Arménie-Azerbaïdjan pour réaffirmer son influence

Le président arménien reçu hier par son homologue russe à Sotchi. Mikhail Klimentyev/Sputnik/ AFP

Le président russe Vladimir Poutine tenait un sommet lundi soir avec les dirigeants de l’Arménie et de l’Azerbaïdjan pour des pourparlers, après de violents affrontements armés entre ces deux pays du Caucase, où Moscou cherche à réaffirmer son influence.

Ce sommet, qui a lieu à Sotchi, dans le sud de la Russie, intervient un mois après des affrontements frontaliers qui ont fait 286 morts, le plus lourd bilan depuis une guerre en 2020 pour le contrôle du Haut-Karabakh, région disputée entre les deux ex-républiques soviétiques depuis les années 1990.

Selon le Kremlin, la rencontre est consacrée à une discussion des accords mis en place lors d’une médiation de la Russie l’année dernière et à des « mesures supplémentaires pour renforcer la stabilité et la sécurité » dans la région.

Accaparé depuis huit mois par son offensive contre l’Ukraine, qui a provoqué l’embarras des partenaires traditionnels de Moscou, M. Poutine veut par ce sommet retrouver le rôle traditionnel d’arbitre de la Russie dans cette région instable, où les Occidentaux mènent leurs propres efforts de médiation.

Le président russe s’est dans un premier temps entretenu en tête-à-tête pendant deux heures avec le Premier ministre arménien Nikol Pachinian. « Le plus important est d’assurer la paix et de créer les conditions pour le développement », a dit le président russe à M. Pachinian. « J’espère beaucoup que nous serons en mesure de faire des pas en avant en vue d’un règlement » du conflit, a-t-il ajouté.

Le Premier ministre arménien a, lui, indiqué que ses priorités étaient le retrait azerbaïdjanais des zones du Haut-Karabakh contrôlées par les soldats de la paix russes et la libération des prisonniers de guerre.Le président russe a ensuite reçu son homologue azerbaïdjanais Ilham Aliev, ce dernier le remerciant pour avoir donné un « élan au processus de normalisation ».

Médiations séparées

La guerre à l’automne 2020 entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan avait fait plus de 6 500 morts dans les deux camps et s’était terminée par une déroute militaire arménienne et un accord de paix parrainé par Moscou. Des affrontements sporadiques ont toutefois continué d’éclater, malgré la présence de soldats de la paix russes, que ce soit au Haut-Karabakh ou à la frontière reconnue entre les deux pays, comme en septembre.

L’Arménie accuse notamment l’Azerbaïdjan de grignoter progressivement son territoire. Erevan avait déjà dû céder des zones dans et autour du Karabakh à Bakou après sa défaite à l’automne 2020.

Ces pourparlers sous l’égide de la Russie interviennent au moment où les capitales occidentales ont pris une position plus active dans la médiation du conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, Moscou ayant les yeux rivés sur l’Ukraine. Le président du Conseil européen Charles Michel et le président français Emmanuel Macron ont organisé des négociations entre MM. Pachinian et Aliev à Bruxelles en août.

La Russie, qui voit d’un mauvais œil ces initiatives dans une région qu’elle considère comme son pré carré, et l’UE ont échangé de vives critiques ces dernières semaines sur leurs efforts de médiation respectifs. M. Macron avait notamment accusé la Russie de vouloir « déstabiliser » le processus de paix, Vladimir Poutine dénonçant des propos « inacceptables ».

Casques bleus russes

« La Russie a toujours cherché sincèrement à résoudre les conflits, y compris en ce qui concerne le Karabakh », a plaidé M. Poutine mi-octobre.

Avant les négociations, M. Pachinian a annoncé qu’il était prêt à étendre la présence des 2 000 soldats russes de la paix pour une durée allant jusqu’à 20 ans.

« Je suis prêt à signer à Sotchi un document prolongeant le mandat des Casques bleus pour 10, 15 ou 20 ans », a déclaré samedi le Premier ministre arménien, disant espérer à une proposition de M. Poutine en ce sens.

Le président azéri, fort de sa victoire militaire en 2020, a juré de repeupler le Karabakh avec des Azerbaïdjanais, alors que cette région habitée majoritairement par des Arméniens échappe au contrôle de Bakou depuis une première guerre dans les années 1990, à la dislocation de l’URSS. Cette guerre avait fait près de 30 000 morts.

La Turquie, alliée de Bakou, a aussi avancé des efforts de médiation, son président Recep Tayyip Erdogan ayant récemment rencontré MM. Aliev et Pachinian à Prague.

Selon le Kremlin, les discussions de Sotchi porteront aussi sur les « questions de la reconstruction et de l’économie, ainsi que le transport ».

Source : AFP

Le président russe Vladimir Poutine tenait un sommet lundi soir avec les dirigeants de l’Arménie et de l’Azerbaïdjan pour des pourparlers, après de violents affrontements armés entre ces deux pays du Caucase, où Moscou cherche à réaffirmer son influence.Ce sommet, qui a lieu à Sotchi, dans le sud de la Russie, intervient un mois après des affrontements frontaliers qui ont fait 286...

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