Le vice-président de la Chambre Élias Bou Saab (c) lors d'une conférence de presse au palais présidentiel de Baabda après une réunion avec une délégation chypriote, le 28 octobre 2022. Photo Dalati et Nohra
La présidence libanaise a annoncé vendredi soir qu'une "formule" avait été trouvée pour modifier le tracé de la frontière maritime entre le Liban et Chypre, quelques heures après la visite d'une délégation chypriote à Beyrouth.
"Le président Aoun a été informé par le vice-président du Parlement Élias Bou Saab que les pourparlers avec la délégation chypriote ont permis de trouver une formule pour modifier la frontière" entre les Zones économiques exclusives des deux pays, a twitté le palais de Baabda.
Selon l'Agence nationale d'Information (Ani, officielle), la délégation et les autorités libanaises "se sont mises d'accord sur une formule à mettre en application conformément aux dispositions légales et au décret 6433, ainsi qu'à l'adoption du point 23 au Sud".
Avec cette formule, Chypre accepte que le point de rencontre des lignes de démarcation des Zones économiques exclusives (ZEE) chypriote, libanaise et israélienne soit le point 23 et pas le point 1, précédemment pris en compte dans un décret qui n'a jamais été ratifié. La modification de ce point n'a pas un grand impact sur la ZEE chypriote. Ce développement vient dans la foulée de la conclusion jeudi de l'accord historique avec Israël.
Point tripartite avec Damas
Quant à la ligne de démarcation entre les deux pays dans le nord de la ZEE libanaise, l'officialisation de la ligne frontalière dépend également des négociations qui devront être entamées avec la Syrie, un point de jonction liant les zones économiques exclusives (ZEE) de Beyrouth, Damas et Nicosie.
C'est dans cette perspective que le Premier ministre sortant, Nagib Mikati, a décidé dans la soirée de créer un comité pour "préparer les projets de démarcation de la ZEE libanaise, à l'ouest et dans le nord, avec Chypre et la Syrie". Des représentants des ministères des Affaires étrangères, de l'Energie, de la Défense, ainsi que de l'Administration de l'énergie siégeront au sein de ce comité, qui sera présidé par le ministre des Travaux publics.
Beyrouth et Nicosie avaient déjà amorcé distinctement le processus de prospection des ressources offshore et ont signé un accord en 2007 délimitant leurs zones économiques exclusives (ZEE) respectives. Mais il n'avait pas été ratifié par le Parlement libanais en raison du contentieux maritime entre le Liban et Israël. Chypre dispose d'une ZEE importante découpée en 12 blocs potentiellement riches en gaz et espère devenir un acteur énergétique majeur.
Cette avancée entre le Liban et Chypre a eu lieu suite à deux réunions de la délégation chypriote, menée par l'envoyé spécial Tasos Tzionis : une première à Baabda et une seconde avec le ministre sortant des Travaux publics Ali Hamiyé.
Suite à la première réunion, le président Aoun avait indiqué que Beyrouth et Nicosie "n'ont pas besoin de médiateur parce que nous sommes des pays voisins et amis", selon un communiqué publié par le bureau de presse du palais de Baabda. "Cela rend notre mission sur la levée des ambiguïtés émergentes facile", avait-il ajouté, à l'issue d'une réunion avec une délégation chypriote.
"La coopération avec Chypre n'est pas comme la coopération avec les Israéliens, un Etat ennemi", avait par ailleurs affirmé M. Bou Saab."Nous avons expliqué à la partie chypriote que nous ne sommes pas en mesure de délimiter unilatéralement les frontières (...) sans entente avec la Syrie", a affirmé le député Bou Saab. Il a enfin indiqué que "son rôle est terminé" après la réunion avec la délégation chypriote à laquelle il a assisté.
Plus tôt cette semaine, la Syrie avait reporté une visite prévue du Liban chargée de discuter des frontières maritimes avec la Syrie en raison "d'engagements antérieurs du côté syrien."
Pour sa part, l'envoyé spécial chypriote Tzionis avait qualifié la réunion à Baabda de "très importante", faisant état d'une "discussion très amicale et extrêmement constructive sur l'accord de délimitation et les questions maritimes connexes". "Les discussions vont se poursuivre, mais nous sommes très optimistes. Après le travail technique que nous allons poursuivre aujourd'hui, nous allons régler nos questions maritimes, qui ne sont pas difficiles", avait-il indiqué à l'issue de la réunion. "Le timing actuel est très bon et nous sommes très optimistes. C'est ce dont nous avons besoin en tant que deux pays qui se sont lancés dans des opérations énergétiques en mer", avait-il conclu.
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ISRAEL S,EST CONTENTE DE DECULOTTAGE... LA SYRIE VEUT NOUS -SAUTER- AUSSI.
LA LIBRE EXPRESSION
11 h 53, le 29 octobre 2022