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Environnement - Environnement

Le Plastic Odyssey à Beyrouth, pour la formation de huit entrepreneurs locaux

L’initiative française se développe autour de deux pôles : les technologies de transformation des déchet plastiques et la sensibilisation.

Le Plastic Odyssey à Beyrouth, pour la formation de huit entrepreneurs locaux

Le plastic Odyssey, à Zaytouna Bay. Photo L.A.

Dans la baie branchée de Zaytouna, un navire de quarante mètres qui ne ressemble pas aux autres attise depuis quelques jours la curiosité des propriétaires de yachts. Il s’agit du Plastic Odyssey, qui s’inscrit dans le cadre d’une initiative écologique française fondée en 2016 : il a pris la mer à Marseille et fait sa première escale à Beyrouth. Sa mission : réduire la pollution plastique dans les océans. Car par minute 20 tonnes de déchets plastiques dans le monde sont déversées dans l’océan, et deviennent alors pour la plupart irrécupérables.

À l’occasion de ce premier arrêt au Liban, une conférence de presse a été donnée vendredi dernier au Yacht Club Marina par Simon Bernard, fondateur et président de Plastic Odyssey, en présence du ministre de l'Environnement Nasser Yassine et de l’entrepreneur Ziad Abi Chaker, figure de proue du zéro plastique au Liban.

L’initiative Plastic Odyssey est développée autour de deux grands pôles. Le premier, « Clean up the past » (Nettoyer le passé), consiste à transformer les déchets plastiques existants en ressources avant qu’ils ne se retrouvent dans les océans, et ce à travers des technologies low-tech (qui ne nécessitent pas beaucoup de savoir-faire). Le second pôle, « Build the future » (Construire l’avenir), est axé sur la sensibilisation des populations les plus touchées par la pollution plastique. Après la conférence de presse a été organisée une visite du bateau, transformé en laboratoire dont les machines permettent de créer, grâce au plastique recyclé, différents produits comme des tuiles, des pavés, des tuyaux ou même du carburant.

À bord du bateau, l'équipement qui transforme les déchets plastiques en matériaux de construction, comme des tuiles ou des tuyaux. Photo L.A.

Pour mener à bien le volet libanais de son initiative, Plastic Odyssey a sélectionné huit entrepreneurs locaux soucieux de l’environnement qui rencontreront l’équipage pour suivre un programme basé sur l’échange, et qui commence lundi. « Cela nous permet de découvrir différentes machines et d’apprendre à les utiliser, mais aussi de partager nos connaissances sur celles que nous avons déjà. C’est donnant-donnant », explique Ralph Bourji, chef des opérations de Plastic Lab, une start-up libanaise qui recycle le plastique pour créer des matériaux de construction et des meubles.

L’initiative internationale de Plastic Odyssey, fondée par Simon Bernard et Alexandre Dechelotte, deux marins, et Bob Vrignaud, un ingénieur, cherche à bâtir un réseau d’acteurs à travers le monde. Car si le Liban est la première escale de ce voyage, ce bateau a 29 autres destinations à travers le bassin méditerranéen sur une durée de trois ans.

Pour mémoire

À Nahr Ibrahim, un bateau recycleur pour collecter les déchets flottants

« Nous essayons de travailler à une échelle très locale en nous appuyant sur des partenaires et entrepreneurs qui profiteront des connaissances sur le recyclage plastique et de la formation aux machines », explique le cofondateur de Plastic Odyssey à L'Orient-Le Jour. « Un échange s’est instauré avec des personnes comme Ziad Abou Chaker, avec qui nous sommes entrés en contact depuis déjà plusieurs années, qui est déjà actif dans ce domaine et qui peut partager son expérience avec d’autres. Le but est de permettre la création d’un maximum de mini-projets qui, une fois accumulés, feront une différence conséquente », poursuit Simon Bernard. Cette initiative est financée par différentes entreprises et marques comme Clarins, l'Occitane, la Matmut, Crédit agricole, CMA CGM, entre autres.

À bord du bateau se trouve également une exposition pour sensibiliser aux alternatives au plastique. « Cela s’inscrit dans le cadre de « Construire le futur » qui est basé sur un programme de recherche en sciences sociales visant à décrypter la dépendance au plastique », explique Anouk Dargent, responsable de la mise en place de la mission internationale. Dans le cadre de ce second pôle, les membres de l’équipage iront également à la rencontre d'élèves des écoles de Rawdat el-Fayhaa et al-Azm à Tripoli, afin de les sensibiliser à la gravité de la pollution plastique.

« Nous avons choisi le Liban comme premier arrêt car c’est un pays avec qui la France a beaucoup d’affinités, mais aussi parce que nous visons les villes côtières de la Méditerranée qui est la mer la plus polluée », poursuit Anouk Dargent.

Le bateau restera amarré une dizaine de jours à Beyrouth avant de voguer vers sa prochaine destination : Alexandrie, en Égypte.

Dans la baie branchée de Zaytouna, un navire de quarante mètres qui ne ressemble pas aux autres attise depuis quelques jours la curiosité des propriétaires de yachts. Il s’agit du Plastic Odyssey, qui s’inscrit dans le cadre d’une initiative écologique française fondée en 2016 : il a pris la mer à Marseille et fait sa première escale à Beyrouth. Sa mission : réduire la pollution...

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