"Plus de 89% des réfugiés veulent être rapatriés", affirme l'ambassadeur syrien

L'ambassadeur de Syrie au Liban Ali Abdelkarim Ali a affirmé vendredi que "plus de 89% des réfugiés syriens veulent être rapatriés", alors que les autorités libanaise, notamment le chef de l’État Michel Aoun, réclament ce retour depuis des années, refusant d'attendre qu'une solution politique à la guerre en Syrie soit obtenue au préalable.

"Selon les statistiques des Nations unies, plus de 89% des réfugiés veulent être rapatriés et la Syrie a présenté toutes les facilités", a affirmé M. Ali au cours d'un entretien avec le chef de la diplomatie libanaise Abdallah Bou Habib.  Le diplomate syrien a évoqué "des pressions européennes et de la part des pays donateurs (...)", soulignant que ces pays "tentent de diaboliser le retour des Syriens (...) alors qu'il est dans leur intérêt et celui de la Syrie que ceux-ci rentrent chez eux". "Nous réalisons que le nombre de Syriens au Liban dépasse la capacité d'accueil du pays", a-t-il enfin conclu, alors que plus d'un million de réfugiés syriens sont présents au pays du cèdre. De son côté, le ministre sortant des Déplacés Issam Charafeddine a affirmé à la chaîne al-Jadeed que "6.000" réfugiés syriens seront rapatriés mercredi à bord de "trois convois".

Le 12 octobre, Michel Aoun avait annoncé que le Liban allait commencer à rapatrier "progressivement" les réfugiés syriens "à partir de la semaine prochaine", mais aucun rapatriement n'a jusque-là eu lieu. M. Charafeddine avait affirmé à L'Orient Today qu'il s'agit d'un rapatriement "volontaire" conformément au plan qu'il avait défini pour assurer le retour de 15.000 déplacés par mois. 

Les responsables libanais font pression depuis des années pour le retour dans leur pays des réfugiés syriens, mais la communauté internationale et le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) ont toujours refusé, jugeant ce retour dangereux en raison des violations des droits de l'homme en cours dans le pays.