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« Les femmes qui écrivent sont-elles dangereuses ? » se demandera le Parlement des écrivaines francophones à Beyrouth

À l’occasion du festival Beyrouth Livres, le Parlement des Écrivaines Francophones fait le voyage à Beyrouth pour manifester sa solidarité avec les écrivaines libanaises et avec les Libanais en général. Nous avons interrogé sa présidente, Faouzia Zouari, sur les enjeux de cette venue et plus globalement sur la vocation et les réalisations du PEF. Au-delà des objectifs et des projets de cette joyeuse assemblée, elle souligne « les dénominateurs communs enchanteurs » qui réunissent ces femmes, « la grâce et l’entente extraordinaires » qui règnent lors de leurs réunions, leur désir commun « de porter le monde en y faisant entendre, non la voix de la discorde et de la haine, mais celle de l’harmonie et de la nuance ». Car « le féminin est rassembleur par essence » affirme-t-elle et on la croit sans peine…

« Les femmes qui écrivent sont-elles dangereuses ? » se demandera le Parlement des écrivaines francophones à Beyrouth

Faouzia Zouari, présidente du Parlement des écrivaines francophones. Photo DR

Quelle a été la genèse de ce Parlement des Écrivaines Francophones et dans quelles circonstances a-t-il été créé ?

J’avais l’idée depuis quelques temps de lancer un Parlement des écrivaines à l’instar de ce qui avait été fait à la fin des années quatre-vingt-dix, lorsque quelques intellectuels français avaient créé un « Parlement des écrivains européens » pour venir en aide aux artistes et auteurs algériens menacés de mort par les islamistes. Ce Parlement a disparu depuis. Je me suis dit : pourquoi pas une plate-forme de solidarité entre femmes écrivaines qui puisse constituer une force et un espace de parole au féminin. Le parlement est né à Orléans, parrainé par la ville où nous avons tenu notre première session en 2018 et où nous continuons à assurer une présence régulière.

Quels sont vos objectifs prioritaires ?

D’abord, constituer un réseau de solidarité entre écrivaines et rendre visible l’apport des femmes en littérature. Communier aussi dans une langue en partage, le français, que nous métissons avec nos souffles singuliers mais qui reste notre véhicule de valeurs, de rêves et de combats. Rendre distinctes nos prises de parole en vue de défendre la liberté et les droits humains partout où ils sont attaqués et faire état du point de vue des femmes sur les grandes questions ou les crises qui secouent nos sociétés : guerres, injustices, inégalités ou sexisme ; tout en ravivant les lueurs d’espoir. C’est là une façon de rappeler que la littérature est un contrepoids aux opinions extrêmes, une porte ouverte sur la liberté, l’imaginaire, la possibilité d’autres mondes. Et que les femmes, quelles qu’elles soient, où qu’elles se trouvent, demeurent porteuses de Vie et de Paix.

Une partie des membres du Parlement des écrivaines francophones

Une réalisation dont vous êtes particulièrement fière ?

D’abord, le fait de fédérer quelque 130 écrivaines qui viennent des quatre coins du monde. Et donc de réussir ce tour de force de donner à écouter des sensibilités, des traditions, des regards différents mais qui partagent des valeurs universelles. Ensuite, nous avons pu imposer l’idée que les femmes écrivaines peuvent sortir de leur solitude et participer aux causes les plus urgentes. Nous avons pu prendre parole collectivement sur des sujets d’actualité – féminisme, éducation, environnement, etc. et publier des manifestes de soutien dans les journaux de plusieurs pays. Réussir cet « alliage » entre femmes, écriture, langue française et engagement solidaire est une fierté pour nous.

Un chantier en cours ou à venir qui vous tient particulièrement à cœur ?

Le chantier des livres à continuer, d’abord. Réaliser le troisième volume de l’anthologie des écrivaines francophones. Publier nos deux prochains livres, l’un sur « Le corps des femmes » et l’autre sur le thème de « La mère », qui paraîtront aux Éditions des Femmes. Réaliser une « Cartographie des écrivaines francophones dans le monde ». Légender toute la collection du Musée de l’immigration à Paris par nos auteures. Réussir à lancer une « Journée internationale de l’écrivaine francophone ».

Pourquoi avez-vous décidé de venir à Beyrouth ?

Nous suivons tout ce qui se passe au Liban depuis quelques années. Et nous lisons les livres de nos propres parlementaires à ce sujet. Il fallait donc être là pour la relance d’un événement littéraire de grande tradition qui est le Salon du livre de Beyrouth afin d’affirmer que la culture n’est pas morte au Liban et que le livre, la rencontre et le débat d’idées y sont toujours présents. Alors, dès que l’Institut français nous a sollicitées par l’intermédiaire de Hyam Yared pour faire partie de cette manifestation, nous avons dit oui. Les parlementaires ont offert de prendre en charge leur voyage en signe de solidarité avec le pays. Elles sont heureuses d’affirmer leur empathie avec les Libanais et les Libanaises et de se tenir aux côtés des écrivaines et militantes locales, dans leurs engagements littéraires comme dans leur combat. Un temps fort de notre participation sera « Le grand procès des Écrivaines » qui aura lieu le 28 octobre. Les membres du Parlement devront donner leur verdict sur une question centrale : « Les femmes qui écrivent sont-elles dangereuses ? » et pour ce faire, plusieurs voix se succèderont à la barre pour tenter d’y répondre.


Le Parlement des Écrivaines Francophones au Festival : Le Grand procès des Écrivaines - Les femmes qui écrivent sont-elles dangereuses ? Avec Anna Ly Ngaye, Cécile Oumhani, Emeline Pierre, Fawzia Zouari, Fatoumata Kane Ki-Zerbo, Laurence Gavron, Lise Gauvin, Madeleine Monette, Marie Jo Alie, Marie Rose Abomo, Muriel Augry, Sedef Ecer, Georgia Makhlouf et Catherine Pont Humbert, vendredi 28 octobre à 17h30 (Salle Leila Turqui, Bibliothèque Orientale de l’Université Saint-Joseph).

Littérature et féminisme, jeudi 27 octobre de 10h à 14h40 (Théâtre Gulbenkian, Lebanese American University).

Quelle a été la genèse de ce Parlement des Écrivaines Francophones et dans quelles circonstances a-t-il été créé ?J’avais l’idée depuis quelques temps de lancer un Parlement des écrivaines à l’instar de ce qui avait été fait à la fin des années quatre-vingt-dix, lorsque quelques intellectuels français avaient créé un « Parlement des écrivains européens » pour...
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OLJ, QU,ATTENDEZ-VOUS DE LANCER L,IDEE D,UN PARLEMENT DES ECRIVAINS FRANCOPHONES ? JE ME PORTE DEJA MEMBRE. ALLEZ-Y. DE L,AVANT.

LA LIBRE EXPRESSION

07 h 23, le 22 octobre 2022

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Commentaires (1)

  • OLJ, QU,ATTENDEZ-VOUS DE LANCER L,IDEE D,UN PARLEMENT DES ECRIVAINS FRANCOPHONES ? JE ME PORTE DEJA MEMBRE. ALLEZ-Y. DE L,AVANT.

    LA LIBRE EXPRESSION

    07 h 23, le 22 octobre 2022

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