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Culture - Festival littéraire

Beyrouth Livres : les rendez-vous à ne (surtout) pas rater

Du 19 au 30 octobre 2022, Beyrouth accueille son tout premier festival littéraire. L’académie Goncourt, Marie Darrieussecq, Wajdi Mouawad, plus de 110 auteurs et autrices phares des littératures francophones sont au rendez-vous. Ensemble, ils investissent une quarantaine de lieux culturels à Beyrouth et dans tout le pays à travers des formats innovants : itinéraires littéraires, concerts dessinés, bals littéraires... et au cours de rendez-vous incontournables : colloques, rencontres avec l’académie Goncourt, cafés littéraires. En tout, une centaine d’événements invitent le public à (re)découvrir la littérature sous toutes ses formes avec l’ambition de rendre à Beyrouth sa place de capitale du livre dans le monde arabe, 4 ans après son dernier grand rendez-vous littéraire. « L’Orient-Le Jour » présente ici sa sélection de 8 escales incontournables.

Beyrouth Livres : les rendez-vous à ne (surtout) pas rater

Lecture
Wajdi Mouawad, des guerres et des racines

Wajdi Mouawad. Photo Simon Gosselin

Lundi 24 octobre, rencontre avec Wajdi Mouawad à la salle Montaigne de l’Institut français du Liban, à 19h30. Accompagné de comédiens, Wajdi Mouawad propose une lecture sur scène. Le programme ne précise pas encore la nature du texte en question, mais les écrits du dramaturge abordent presque toujours les mêmes thématiques, gageons que ce sera autour du Liban et de ses guerres, de l’identité et ses déchirements, de la famille et ses règlements de comptes…

Wajdi Mouawad est né au Liban en 1968, pays qu’il a fui à l’âge de dix ans pour s’installer en France puis au Québec. Il est aujourd’hui directeur du théâtre de la Colline à Paris et ses œuvres sont traduites dans le monde entier.

Côté rencontres, il ne faut pas non plus rater celles avec les membres de l’académie Goncourt Éric-Emmanuel Schmitt et Camille Laurens à la bibliothèque des sciences humaines de l’Université Saint-Joseph, à 11h le mercredi 26 octobre, et le jeudi 27 octobre (présentées par Salma Kojok) à l’amphithéâtre du musée Sursock à 18h.

Débats
Philosophie, politique et traduction

Barbara Cassin et Souleymane Bachir Diagne. Photos DR

Jeudi 27 octobre, il faudra choisir entre les différents débats et tours de table…

À 18h à l’Institut Issam Farès de l’Université américaine de Beyrouth, l’écrivaine libanaise Dominique Eddé, le chercheur et politiste franco-libanais Ziad Majed et le diplomate libanais Nawaf Salam proposeront un débat sur « Le Liban de demain ».

En même temps, au Metro al-Madina aura lieu une série de débats sur la question de la traduction au Liban. À 17h30, deux philosophes, Barbara Cassin, membre de l’Académie française, et son confrère sénégalais Souleymane Bachir Diagne, ouvriront le bal sur la thématique suivante : « Philosophie, langue et traduction ». À 19h, suivra : « De l’arabe au français et du français vers l’arabe », en présence de l’auteure et éditrice libanaise Nadine Touma, du bibliothécaire, historien et essayiste franco-syrien Farouk Mardam Bey, de la revue Kohl (basée à Beyrouth, qui traite des questions de genre et de sexualité au Moyen-Orient) et du Livre des deux rives (projet qui soutient le dialogue entre les sociétés civiles des rives nord et sud de la Méditerranée par des actions de coopération autour du livre).

Initiative
15 minutes de lecture !

L’affiche d’« Un quart d’heure de lecture ». Photo DR

Saviez-vous qu’en plus d’améliorer les connaissances, le vocabulaire, le raisonnement, la concentration et la pensée critique, la lecture accroît l’intelligence émotionnelle, diminue le stress et adoucit l’humeur ? Autant de raisons qui devraient inciter les plus récalcitrants à s’y mettre. Cela tombe bien, l’Institut français du Liban et le Centre national du livre lancent un « quart d’heure de lecture national », le lundi 24 octobre 2022 à 11h15, une opération destinée à sensibiliser tous les Libanais à l’importance de la lecture. Comment ? En invitant tout le monde à interrompre ce jour-là, à cette heure précise, toutes leurs activités (dans la mesure du possible, évidemment !) pour se saisir d’un livre et se plonger dans sa lecture 15 minutes durant, que l’on soit au bureau, à la maison, à l’école, dans un café ou même dans une file d’attente à la porte d’une banque… Pour faire de ce quart d’heure de lecture votre quart d’heure de célébrité, n’hésitez pas à repartager votre vidéo en train de lire sur le lien Instagram #24octobrejelis, en taguant l’Institut français du Liban.

Livre
Découvrir « Ce qui nous arrive »

« Ce qui nous arrive ». Photo DR

Impossible de ne pas s’arrêter sur Ce qui nous arrive, recueil de textes de cinq auteurs de diverses nationalités qui vient d’être publié aux éditions Inculte. D’autant que l’ouvrage, préfacé par Charif Majdalani, a été réalisé à l’initiative de la Maison internationale des écrivains à Beyrouth. L’on y retrouve ainsi les pages de deux auteurs libanais, Camille Ammoun et Fawzi Zebian, directement inspirées de la tragédie du 4 août, auxquelles viennent s’ajouter celles du Haïtien Makenzy Orcel, de la romancière et philosophe grecque Ersi Sotiropoulos et de l’écrivain et essayiste français vivant au Japon Michaël Ferrier. Cinq brèves fictions au total qui dressent l’état d’un monde contemporain littéralement catastrophique (du cataclysme de Fukushima aux crises économiques…), tout en offrant, paradoxalement, un vrai plaisir de lecture. Auquel on peut ajouter celui d’aller écouter Charif Majdalani et Michaël Ferrier échanger sur les diverses manières d’« Écrire les désastres », au cours d’un débat qui se tiendra le 28 octobre à la crypte de l’USJ.

Rencontre
S’adapter avec Clara Dupond-Monod

Clara Dupont-Monod. Photo Creative Commons

Clara Dupont-Monod, que l’on pourra rencontrer le samedi 29 octobre, à 15h30, à l’Institut français, n’en est pas à son premier livre. Son roman S’adapter, prix Goncourt des lycéens 2021, prix Femina 2021, se dévore comme un conte où les pierres témoignent, car le narrateur, ce sont les pierres. « S’ils se taisent, les pierres crieront. (Évangile selon Luc, 19:40) », nous dit l’exergue. C’est l’histoire de la naissance d’un enfant handicapé racontée par sa fratrie, d’un enfant inadapté qui trace une frontière invisible entre sa famille et les autres. C’est l’histoire de sa place et du bouleversement qu’il provoque au sein de la famille. Comme dans les contes, la force vient des enfants, de l’amour fou de l’aîné qui protège, qui fusionne avec l’enfant, s’y abandonne et s’y perd, de la cadette en qui s’implante sa colère révoltée, du dernier qui saura réconcilier les histoires. Un livre magnifique et lumineux, éclaboussant d’espoir et d’amour, sans leçon de morale, sans romantisme ni pathos, juste au plus près des ressentis où l’extraordinaire capacité d’adaptation de l’être humain est mise en avant.

Musique
Bachar Mar-Khalifé, « On/Off »

Bachar Mar-Khalifé. Photo DR

Samedi 29 octobre, à 20h30, sur la grande scène du campus de l’Institut français du Liban à Beyrouth, Bachar Mar-Khalifé, trop souvent absent de la scène locale, revient pour un grand concert ! Le compositeur, chanteur et multi-instrumentiste libanais présentera On/Off, son premier album conçu au Liban, en décembre 2019 pendant la thaoura. En raison des événements, l’artiste avait trouvé refuge à « Zakrini », nom de la maison familiale isolée dans les montagnes du nord de Beyrouth, pour enregistrer son album au rythme de l’électricité, qui coupait deux fois par jour : on/off. Cette dualité deviendra une source d’inspiration pour le musicien qui dire être « obsédé par cet environnement rustique qui exacerbe les sens ».

À l’Institut français, ce sera dans un mélange éclairé et percutant de jazz, d’électro, de musique traditionnelle libanaise et de musique contemporaine que l’on se retrouvera. Bachar Mar-Khalifé, homme libre, grand amoureux de la musique, utilisera son art pour nous transporter sur des sonorités qui oscillent entre chanson délicate, envolées électroniques galvanisantes et musique libanaise.

Théâtre
« Zaï zaï zaï zaï », une radio sur scène

Lecture vivante de « Zaï zaï zaï zaï » de Fabcaro. Photo Pascal Aimar

Pour avoir oublié, au moment de régler à la caisse, sa carte de fidélité du magasin (alors qu’elle était dans son autre pantalon), un homme confronté à un vigile avec lequel il a une altercation s’enfuit et devient l’ennemi public n° 1. Aux infos, à la radio, partout, on en parle. Zaï zaï zaï zaï, spectacle présenté le vendredi 28 octobre au théâtre Monnot par Nicolas & Bruno et le musicien Mathias Fédou, raconte le parcours d’un simple client qui devient le sujet principal d’un récit médiatique, pris au piège d’une situation qui le dépasse. Adaptation de la bande dessinée de Fabcaro (Fabrice Caro), le spectacle se présente comme l’enregistrement d’une fiction radiophonique en public. Ce dispositif sonore fait travailler l’imaginaire en suggérant (en plus de ce qu’il donne à voir et à entendre) des lieux, des ambiances, des décors… À travers cette fable, c’est une critique de l’administration française et de ses dysfonctionnements, où l’auteur fait surgir autour de son personnage en fuite toutes les figures marquantes et concernées : police, voisins, famille. Un spectacle à l’humour acerbe et corrosif.

Illustration
Dessiner, en paroles et musique

Le crayon kitsch et décalé de Lamia Ziadé. Photo DR

Il est devenu presque impossible de dissocier l’illustration de la littérature, tant on a vu la bande dessinée se tailler une place importante au rayon livres, surtout au cours des cinq dernières années. Le volet illustration de Beyrouth Livres est un parfait reflet de cette tendance, avec d’abord le scénariste de bande dessinée Charles Berbérian qui signe l’affiche de la première édition de ce Salon. Berbérian, qui a passé une partie de sa jeunesse au Liban, aura autour de lui et du musicien Charbel Habre, le 27 octobre, une flopée d’auteurs, dont Hyam Yared et Marie Darrieussecq, dans le cadre d’une soirée de lecture et de dessins réalisés en direct au théâtre al-Madina. En première partie de ce spectacle, Mazen Kerbage présentera une adaptation en français de son texte My Father Is Not Adolf Hitler. De son côté, Dar el-Nimer accueillera du 27 octobre au 22 décembre une rétrospective des dessins de Lamia Ziadé, qui ont contribué à l’empreinte à la fois kitsch, tendre et décalée de ses ouvrages Ma très grande mélancolie arabe, Mon port de Beyrouth, Ô nuit ô mes yeux, ou encore Bye bye Babylone.


L'intégralité du programme est à découvrir ici


LectureWajdi Mouawad, des guerres et des racinesWajdi Mouawad. Photo Simon Gosselin Lundi 24 octobre, rencontre avec Wajdi Mouawad à la salle Montaigne de l’Institut français du Liban, à 19h30. Accompagné de comédiens, Wajdi Mouawad propose une lecture sur scène. Le programme ne précise pas encore la nature du texte en question, mais les écrits du dramaturge abordent presque toujours...

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