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Économie - Monnaie

Cette fois, c’est fait : le dollar s’échange contre 40.000 livres libanaises sur le marché

La monnaie nationale libanaise a perdu 96% de sa valeur en trois ans.

Cette fois, c’est fait : le dollar s’échange contre 40.000 livres libanaises sur le marché

La livre libanaise a perdu 96% de sa valeur depuis le début de la crise. Photo João Sousa

Dans un scénario pessimiste tablant sur l’immobilisme de la classe politique libanaise, l’Institut de la finance internationale (IFI) avait prédit dans son dernier rapport publié en juillet dernier que la livre libanaise poursuivrait sa dépréciation jusqu’à atteindre "40.000 livres libanaises le dollar d’ici à la fin de l’année". Il n’aura finalement pas fallu attendre aussi longtemps, le taux dollar/livre passant ce cap vendredi en début de soirée, après l'avoir effleuré pendant près d'une semaine.

Un nouveau record de faiblesse donc, dans un Liban qui célébrera lundi les trois ans de sa révolution d’octobre catalysée par le début d’une crise économique et financière sans nom. L’IFI, qui a également prédit dans ce même scénario un dollar à 110.000 livres en 2026, n’est pas la seule institution à s’essayer aux projections du pire. Bank of America (BofA) avait dès juillet 2020 prédit dans un rapport que le dollar "pourrait atteindre plus de 46.000 livres" dès fin 2022.

Deux ans plus tard, ce mauvais augure pourrait finalement s’avérer compte tenu de l’immobilisme de la classe politique à enclencher les réformes nécessaires à une relance économique du pays, et ce malgré l’accord préliminaire conclu en avril avec le Fonds monétaire international prévoyant une assistance financière à hauteur de 3 milliards de dollars sur quatre ans. En attendant, la monnaie nationale a perdu 96% de sa valeur en trois ans, faisant s’effondrer le pouvoir d’achat d’au moins 80% des Libanais passés sous le seuil de pauvreté, selon l’Escwa.

En termes de pessimisme, la Banque mondiale avait également fait part de ce sentiment en anticipant en mai dernier une contraction du PIB libanais de 6,5%. L’institution devrait actualiser ses projections après ses réunions d’automne avec le FMI, alors que la BM n’avait émis aucune projection chiffrée concernant le Liban dans son dernier rapport sur la zone Moyen-Orient et Afrique du Nord. Du côté du FMI, dont la directrice générale Kristalina Georgieva, a appelé jeudi les responsables libanais à "faire passer leur pays et leur population d’abord", il ne fournit même plus d’estimations du PIB libanais depuis 2021 au vu de l’incertitude continue de la situation. Selon les chiffres officiels publiés par l’Administration centrale de la statistique, qui s’arrêtent à 2020 (avec une contraction de 25,9%), le PIB libanais a baissé de moitié et vaudrait actuellement moins de 20 milliards de dollars.

Dans un scénario pessimiste tablant sur l’immobilisme de la classe politique libanaise, l’Institut de la finance internationale (IFI) avait prédit dans son dernier rapport publié en juillet dernier que la livre libanaise poursuivrait sa dépréciation jusqu’à atteindre "40.000 livres libanaises le dollar d’ici à la fin de l’année". Il n’aura finalement pas fallu attendre aussi...

commentaires (4)

Superbe record, mon général! Un de plus, bravo!

Politiquement incorrect(e)

16 h 17, le 15 octobre 2022

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Commentaires (4)

  • Superbe record, mon général! Un de plus, bravo!

    Politiquement incorrect(e)

    16 h 17, le 15 octobre 2022

  • Sûrement que l'une des réalisations non mentionnée, probablement par excès d'humilité, et qui rivalise les exploits les plus spectaculaires de Harry Potter, fut la multiplication des livres contre un seul dollar de 1500 à 40000 (26 fois plus) . Historiquement le seul pareil exploit fût accompli par le coéquipier du prez assis de l'autre côté de dieu... a-maze-zing

    Wlek Sanferlou

    15 h 45, le 15 octobre 2022

  • Tiens pourquoi le président Aoun ne déclare pas fièrement que le dollar a dépassé les 40.000 LL à la fin de son mandat. Pourtant c’est une de ses réalisations comme toutes les autres qu’il oublie de citer comme l’absence d’électricité publique, d’eau potable, de carburants abordables, de chauffage, d’entretien des routes, des enquêtes judiciaires honnêtes et rapides… les réalisations de ce mandat sont tellement nombreuses que je ne pourrai pas hélas toutes les citer

    Lecteur excédé par la censure

    11 h 17, le 15 octobre 2022

  • Les mêmes erreurs qu'en 2017. On a voté la multiplication par 3 des salaires de la fonction publique, sans la moindre réforme concernant le surplus inutile et clientéliste. Nos dirigeants, les mauvais, détruisent tout espoir de reprise et de sortie de crise.

    Esber

    23 h 30, le 14 octobre 2022

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