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Société - Choléra au Liban

Le ministre de la Santé déplore "un recul des services de base"

Le président de l'ordre des médecins de Beyrouth indique que le ministère "a commencé l'analyse des eaux pour connaître l'origine de la propagation".

Le ministre de la Santé déplore

Le ministre sortant de la Santé Firas Abiad lors d'une conférence de presse clôturant une visite dans le Nord du Liban, le 9 octobre 2022. Photo Michel Hallak

Le ministre sortant libanais de la Santé Firas Abiad a déploré dimanche un "recul des services de base" lors d'une tournée au Liban-Nord, rapporte notre correspondant Michel Hallak, alors que deux cas de choléra ont été enregistrés dans la région du Akkar. Il a par ailleurs dénoncé "les prétextes" avancés par la communauté internationale sur la question des réfugiés syriens présents sur le sol libanais.

Un cas de choléra avait été enregistré jeudi au Liban, le premier depuis 1993. Il avait été suivi d'un autre cas vendredi. "Ces cas sont probablement dus à une grave épidémie en Syrie, et ont été amenés par des voyageurs qui ont traversé la frontière poreuse entre les deux pays", a déclaré le ministre.

"Nous avons constaté un recul des services de base, que ce soit pour le peuple libanais ou les réfugiés", a déploré le ministre à l'issue de sa tournée, qui comprenait non seulement une station de traitement des eaux mais aussi un camp de réfugiés et des hôpitaux de la région. "Ce recul atteint un niveau qui expose le Liban à des épidémies qu'il n'avait pas vues depuis très longtemps", a-t-il poursuivi, redoutant une atteinte à la santé publique.

"Il y a aussi un recul des aides la part de nos partenaires internationaux sous de nombreux prétextes", a par ailleurs dénoncé Firas Abiad. "Bien sûr, nous n'acceptons pas ces excuses, car nous estimons que la résolution de la question des déplacés qui dure depuis 11 ans ne relève pas de la seule responsabilité du Liban, mais aussi et en premier lieu de la communauté internationale", une allusion à la guerre en Syrie débutée en 2011.

De l'électricité pour les infrastructures hydrauliques
Plus tôt dans la journée, M. Abiad avait visité la station de traitement des eaux de Tripoli, ville la plus pauvre du Liban, et souligné l'importance d'assurer une alimentation électrique constante aux infrastructures hydrauliques afin qu'elles puissent fournir de l'eau saine aux habitants. "Sans cette alimentation, les citoyens devront chercher d'autres sources non sécurisées", a ajouté le ministre, rapporte l'Ani (Agence nationale d'information, officielle).

Après une visite des gouvernorats du Nord et du Akkar dimanche en compagnie du président de la commission parlementaire de la santé, le député Bilal Abdallah, ainsi que d'autres députés et responsables, le ministre sortant de la Santé a affirmé que l'usine de l'Autorité de l'eau de Tripoli "a la capacité de sécuriser l'eau potable pour Tripoli et les régions du Nord", mais que cela dépend de son alimentation en électricité.

Le Dr Abiad a ajouté que "nous ne devons pas oublier que Tripoli a déjà souffert d'une épidémie d'hépatite A, nous nous concentrerons donc sur la poursuite du travail de l'Autorité de l'eau et nous insistons sur [la nécessité pour] le ministère de l’Énergie et de l'Eau de garantir l'électricité pour la continuité du travail et du pompage de l'eau" à Tripoli et dans les régions du Nord du Liban.

M. Abiad a également lancé un appel à tous ceux qui soutiennent le ministère de la Santé, tels que l'Unicef , Fonds de l'ONU pour l'enfance, et d'autres organisations des Nations Unies, pour qu'ils fournissent "davantage de soutien, en particulier dans cette situation [la résurgence du choléra]", ajoutant qu'"en l'absence d'eau saine et propre, la propagation de l'épidémie sera rapide".

Le ministre a exhorté, en outre, les habitants qui possèdent des puits d'eau à "coopérer avec les autorités ou les municipalités pour faire tester leur eau dans des laboratoires et s'assurer qu'elle est exempte de germes", évoquant une initiative du ministère qui sera annoncée ultérieurement pour aider à s'assurer que l'eau est exempte de maladies.

Le président de l'ordre des médecins de Beyrouth, Joseph Bakhache, a pour sa part assuré que "le nombre de cas de choléra n'a pas dépassé deux ou trois au Liban". Dans une interview télévisée, le médecin a tenu à "rassurer les gens, même s'il ne faut pas négliger ce sujet". "Il faut isoler les personnes contaminées pour rompre la chaîne de contagion, et le ministère de la Santé a commencé à analyser les eaux pour connaître l'origine de la propagation", a-t-il également indiqué. Il a rappelé qu'environ 30% du corps médical a quitté le Liban, alors que le système de santé libanais est durement touché par la crise économique depuis trois ans, et pâtit toujours des dégâts de l'explosion meurtrière au port de Beyrouth le 4 août 2020, qui a détruit des infrastructures médicales essentielles dans la capitale.

Le ministre sortant libanais de la Santé Firas Abiad a déploré dimanche un "recul des services de base" lors d'une tournée au Liban-Nord, rapporte notre correspondant Michel Hallak, alors que deux cas de choléra ont été enregistrés dans la région du Akkar. Il a par ailleurs dénoncé "les prétextes" avancés par la communauté internationale sur la question des réfugiés syriens...

commentaires (6)

Le ministre devrait agir au lieu de constater les dégâts et de déplorer le recul des services comme tous les autres ministres, députés, juges et magistrats sans oublier le principal responsable, le chef de l’état. Ils sont là pour se moquer du peuple en l’abreuvant de paroles insignifiantes qui ne mangent pas de pain le réduisant au silence en le privant de tout même de l’air que les citoyens respirent et qui est chargé de particules cancérigènes et de tout genre de pollution sans parler de l’eau polluée et du courant électrique qu’ils paient au centuple sans en bénéficier. A qui la faute?

Sissi zayyat

11 h 25, le 16 octobre 2022

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Commentaires (6)

  • Le ministre devrait agir au lieu de constater les dégâts et de déplorer le recul des services comme tous les autres ministres, députés, juges et magistrats sans oublier le principal responsable, le chef de l’état. Ils sont là pour se moquer du peuple en l’abreuvant de paroles insignifiantes qui ne mangent pas de pain le réduisant au silence en le privant de tout même de l’air que les citoyens respirent et qui est chargé de particules cancérigènes et de tout genre de pollution sans parler de l’eau polluée et du courant électrique qu’ils paient au centuple sans en bénéficier. A qui la faute?

    Sissi zayyat

    11 h 25, le 16 octobre 2022

  • "Le ministre de la Santé déplore "un recul des services de base". Un responsable ne "déplore" pas les défaillances de son service. Il en demande humblement pardon.

    Yves Prevost

    08 h 02, le 11 octobre 2022

  • Dans notre "Cirque National" en piste jour et nuit, les shows télévisés ne s'arrêtent jamais pour notre plus grand plaisir, et nous rassurent avec leurs promesses d'agir...une fois que les catastrophes nous envahissent ! Elles étaient pourtant prévisibles, suite à l'incapacité de nos "dirigeants" de gérer convenablement notre malheureux pays et cela dans tous les domaines: santé, sécurité, environnement, services de base etc. Bon, ils donnent du boulot aux médias, journalistes etc...au moins cela...c'est déjà pas mal...non...??? - Irène Saïd

    Irene Said

    15 h 29, le 10 octobre 2022

  • QUEL SERVICE DE BASE QUAND LES GENS ARRIVANT EN EMERGENCY NE SONT PAS ADMIS AVANT DE VERSER DES DOLLARS FRAIS ET COMPTANTS QUE LES PREDATEURS BANQUIERS ET LEURS COMPLUCES LES GOUVERNANTS... DE LA PLUS HAUTE TETE ET JUSQU,AU DERNIER... LEUR ONT VOLES... MEURENT AUX PORTES DES HOPITAUX ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 57, le 10 octobre 2022

  • "… Le ministre de la Santé déplore "un recul des services de base" …" - On peut encore reculer quand on est déjà dos au mur? Eh bien ça promet…

    Gros Gnon

    05 h 52, le 10 octobre 2022

  • On aimerait entendre maintenant ceux qui prenant les armes ont allègrement détruit leur pays en 1975 en s’assurant qu’ils allaient le “reconstruire meilleur”. On attend toujours…

    Mago1

    18 h 23, le 09 octobre 2022

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