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Sport - Brésil

Neymar affiche de nouveau son soutien à Bolsonaro

Opposé à Lula au second tour de l’élection présidentielle de dimanche, le candidat d’extrême droite peut profiter d’un soutien massif des stars du football brésilien, sensibles à ses idées autoritaires et à sa réputation d’homme intègre.

Neymar affiche de nouveau son soutien à Bolsonaro

Le président sortant Jair Bolsonaro (à gauche) a de nouveau reçu le soutien du footballeur-star Neymar (à droite), ici portant le maillot de la sélection brésilienne. Nelson AlmeidaL et Anne-Christine Poujoulat/AFP

Jair Bolsonaro aime le football et les footballeurs le lui rendent bien. Déjà acquis à la cause du président conservateur 4 ans plus tôt, la star brésilienne du ballon rond Neymar s’est fendu d’une nouvelle vidéo de soutien publiée ce jeudi sur le réseau social TikTok. Une séquence dans laquelle l’attaquant du Paris SG se filme en train de se dandiner sur une chanson qui appelle à voter Bolsonaro. Coiffé d’une casquette noire, le footballeur de 30 ans se trémousse sur sa chaise et mime le chiffre 2 avec les doigts de ses deux mains. « Vote, vote et confirme, le 22, c’est Bolsonaro », dit le refrain, faisant allusion au code à taper – le 22 – sur l’urne électronique lors du scrutin de dimanche.

Bolsonaro, l’ami des footballeurs brésiliens

À trois jours seulement d’une élection ultra-polarisée au Brésil, c’est un nouveau soutien de poids pour le chef de l’État sortant distancé dans les sondages par l’ex-président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva. Jair Bolsonaro n’a d’ailleurs pas manqué l’occasion de rapidement partager la vidéo de son fidèle supporter, en ajoutant comme commentaire « Merci, @Neymarjr ! »

Si « Ney » reste l’unique membre de l’actuelle sélection à exprimer publiquement son affiliation à la cause de l’un des deux candidats, il est loin d’être le premier footballeur auriverde à avoir déjà pris position en faveur de l’ancien officier de l’armée brésilienne. Et pas des moindres : trois ballons d’or, en la personne de Rivaldo, Ronaldinho et Kaka, en plus de nombreuses anciennes gloires de la Seleção comme Cafu, Dani Alves, Felipe Melo ou encore Lucas Moura.

Au cours d’une interview accordée à la chaîne YouTube « Cara a Tapa », ce dernier avait développé sans filtre ses convictions politiques. «  Je n’ai aucun problème à donner mon opinion à ce sujet. Je suis un conservateur de droite, je suis des principes chrétiens et familiaux, explique l’ailier brésilien. Je ne vois pas de candidat présidentiel parfait, mais je ne peux pas nier que Bolsonaro est celui qui se rapproche le plus de ce que je crois. »

Sur le papier, la convergence des idées paraît étonnante entre ces vedettes connues pour leur mode de vie hédoniste, Neymar et Ronaldinho en tête, et le président de 63 ans souvent associé à l’extrême droite. Pour certains issus des favelas et de la violence urbaine qui y règne, ils sont aisément séduits par le discours sécuritaire du leader du Parti social-libéral (PSL) et son triptyque « Ordre, sécurité et religion ».

Ses formules provocatrices comme « un bon bandit est un bandit mort » font donc mouche dans l’oreille de joueurs tels que Felipe Melo, « qui a vécu pendant des années loin du Brésil, en Europe où le sentiment de sécurité est plus important et le retour au pays l’a confronté de nouveau à une réalité bien différente », analysait la journaliste Luiza Oliveira dans une très longue enquête publiée en 2018 sur le site UOL Esporte qui tentait les causes de la popularité de Bolsonaro auprès des footballeurs auriverde. « La majorité des joueurs ici viennent des classes défavorisées et nous voyons bien que les gens sont fatigués de subir certaines choses », déclarait par exemple Carlos Alberto, autre joueur brésilien, dans l’enquête en question.

Outre sa surprenante image d’homme « pur », lui qui clame haut et fort ne s’être jamais sali les mains dans quelconque affaire de corruption, son attachement aux valeurs religieuses a aussi un écho prépondérant chez des hommes qui n’hésitent pas à exhiber leur foi. « Les joueurs y attachent beaucoup d’importance, ils s’identifient à ce genre de discours, observe le sociologue Marcel Diego Tonini, dans un article publié par le journal 20 Minutes. Bolsonaro a aussi un programme machiste qui rencontre un franc succès dans un milieu très “viriliste”, où sa violence verbale est aussi très bien vue. »

Raí et Juninho votent Lula

Bolsonaro ne peut toutefois se targuer de séduire l’intégralité des artistes brésiliens du ballon rond. Il suscite autant de rejet chez Juninho, ancien capitaine et directeur sportif de l’Olympique lyonnais, que dans les mots de Raí qui ont tous deux affiché leur franc soutien à Lula.

Sur le plateau de l’émission Salon Caviar, produite par le magazine éponyme Caviar, l’idole des supporters du PSG dans les années 90 a estimé qu’il était « très important » que des personnalités publiques prennent la parole à l’aune de telles échéances électorales. « On a eu des années très difficiles avec Bolsonaro et un gouvernement aussi radical au pouvoir, estime-t-il. Déjà dans ma famille, mon frère Sócrates était très engagé. Il est de notre responsabilité, en tant que personnage public, de participer à la vie politique de notre pays. »

Faisant référence à « la démocratie corinthienne » instaurée par son illustre aîné lorsqu’il faisait les beaux jours des « Corinthians » de Sao Paulo, Raí rappelle que l’engagement politique des footballeurs brésiliens n’est pas une exclusivité de droite. En 1983, époque où le Brésil était encore dirigé par une junte militaire, le « Docteur » Sócrates invente avec ses camarades un système égalitaire dans lequel chaque décision, dont le choix de l’entraîneur, se faisait à main levée par un panel de votants allant du jardinier au directeur sportif du club.

Si ces joueurs affichaient à l’époque leur soutien au mouvement Diretas Jà (des élections directes maintenant), c’était également le cas d’un autre fan du club pauliste, Lula, qui peut aujourd’hui compter sur l’appui de nombreuses personnalités du show-business, comme la pop star Anitta. Bien que ses 63 millions d’abonnés sur Instagram ne fassent pas le poids face aux 180 millions dont dispose un certain Neymar.

G.B. avec AFP

Jair Bolsonaro aime le football et les footballeurs le lui rendent bien. Déjà acquis à la cause du président conservateur 4 ans plus tôt, la star brésilienne du ballon rond Neymar s’est fendu d’une nouvelle vidéo de soutien publiée ce jeudi sur le réseau social TikTok. Une séquence dans laquelle l’attaquant du Paris SG se filme en train de se dandiner sur une chanson qui appelle...

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