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Nos Lecteurs ont la Parole

De l’invincibilité des démocraties

Le jour où Vladimir Poutine sera aux arrêts n’est peut-être pas très loin, arrêté par les apparatchiks de son régime ou suicidé à la façon soviétique (comme celle qui a vu partir par exemple Ghazi Kanaan, ce pur produit des écoles staliniennes, allié syrien des russes, devenu célèbre soi-disant parce qu’il s’est suicidé de deux balles qu’il se serait tiré… lui-même !

Comment a t il fait pour tirer la deuxième ? Médicalement parlant, il faut un miracle… Quand on sait que plus de la moitié des miracles de saint Charbel arrivent aux non-chrétiens, l’énigme peut être résolue !

Vladimir Poutine en apparence n’avait rien d’un nazi authentique, ce judoka ceinture noire joueur d’échec tout ancien KGB qu’il fut, corrompu dès ses premières fonctions municipales à Saint Pétersbourg, oligarque qui pèse près de 200 milliards de dollars, avait l’air d’un fervent orthodoxe pas plus communiste que moi, ne donnait aucun signe de détraquage mental ou de déficit majeur manifeste… Après tout, la fierté russe n’est pas une maladie… et être adepte de la grandeur de cette sainte nation qui a brisé les rêves expansionnistes des Ottomans dans la mer Noire puis ceux de Napoléon et de Hitler à Moscou et Stalingrad, pays immense par sa surface qui couvre tous les fuseaux horaires, immense par ses ressources et ses réserves, immense par ses savants de l’espace, ses poètes, écrivains et musiciens, son Bolchoï et ses musées ! Comment ne pas être le fier descendant de Pierre le Grand et de la grande Catherine…

Jusqu’au 24 février 2022, Vladimir paraissait être un nouveau tsar de la Fédération russe auréolé par une action somme toute compréhensible envers ces méprisants européens « otanistes » qui le provoquaient en Géorgie, en Crimée et dans le Donbass.

Nostalgique de l’Union soviétique oui, mais sans forcer les anciens vassaux ni leurs frontières ! Presque tout le monde comprenait après le rodéo texan de Bush Junior et son Colin Powell en Irak en 2003, que le monde unipolaire américain était une réelle menace même si les USA étaient une démocratie.

La Grande-Bretagne et la France, deux vieilles démocraties, ont elles aussi colonisé le monde pendant plus d’un siècle régnant sur des empires immenses où tout n’était pas parfait.

Poutine et la Russie étaient perçus comme des dictatures corrompues certes mais qui devaient faire face à l’impérialisme unipolaire des USA et leurs alliés de facto de la vieille Europe.

60 % des pays du monde ont pris fait et cause pour Poutine les premiers jours de l’invasion, ce qui est énorme et pas uniquement les régimes dits totalitaires tels la Chine, la Corée du Nord, la Turquie ou l’Iran. Même l’Inde, la plus grande démocratie du monde, n’a pas condamné. Les USA l’Ukraine et l’Europe menée par la churchillienne Grande-Bretagne se sentaient le dos au mur et bien seuls en cette fin février.

L’aura dont bénéficiait encore l’Armée rouge et sa réputation d’invincibilité au vu des sacrifices colossaux consentis depuis les 20 millions de morts de la Seconde Guerre mondiale et son arsenal d’armes tactiques nucléaires cumulé depuis 30 ans donnaient des sueurs froides aux Américains et aux Européens ! Comment arrêter Poutine et son rouleau compresseur à 3 heures d’avion à peine de Paris ?

Seuls paraissaient tranquilles, car ils savaient et avaient tout deviné, les Ukrainiens, ces Russes de Kiev, cette ville qui est l’ancêtre de Moscou… Le géant aux pieds d’argile était miné par la corruption et la bureaucratie dictatoriale qui a ruiné l’armée et ses équipements au profit des poches des oligarques préoccupés bien plus par leurs yachts à Saint-Tropez et Portofino que par la modernisation des chars des canons des radars et des missiles… En fait une armée restée figée depuis Brejnev quand les Américains, les Français, les Britanniques et les Allemands modernisaient à tout va.

Flanqué de piteux conseillers encenseurs repus plutôt que censeurs rompus, le malheureux Poutine était rassuré sur le fait que l’Ukraine serait une deuxième Syrie.

Un président ressemblant à un clown de surcroît ancien acteur comique, à la tête d’un pays de planteurs de céréales se devait de fuir en capitulant dès les premières heures comme l’Autriche et la Pologne l’ont fait devant Hitler. Voyons ! On ne va tout de même pas comparer l’Ukraine à l’Empire austro-hongrois des Habsbourg qui força Napoléon au mariage de nécessité.

Parole d’expert militaire : l’Ukraine serait une promenade… de deux semaines tout au plus !

Les mégalomanes n’entendent pas conseil ! Pourtant malmené, humilié par une table de presque quarante mètres et plus de cinq heures de conseils stériles et de téléphones suppliants, le valeureux Macron n’a pas démérité et aura tout essayé !

Le monde sortait à peine du Covid et ses malheurs, l’économie mondiale et la croissance étaient à l’arrêt. Qui va avaler et croire que la petite Ukraine est une menace pour Moscou ?

Et puis deux peuples cousins slaves et orthodoxes n’ont-ils pas d’autres moyens que la guerre en Europe pour résoudre un litige mineur et non urgent, la Crimée ayant été annexée il y a 8 ans déjà !

Comme Saddam Hussein avant lui, Vladimir tomba dans le guet-apens début janvier quand curieusement « Sleepy Joe (Biden) » le rassura… L’Ukraine n’étant pas membre de l’OTAN, les USA n’interviendront pas directement en Ukraine… Pas d’armée américaine en face ? La belle promenade !

Une file de 60 km de chars et de blindés avance vers Kiev et s’expose sur une route unique aux attaques de l’aviation ennemie non détruite encore ! Une connerie qu’Astérix n’aurait pas faite… Il a suffi à 9 ingénieurs informatiques ukrainiens sur leurs motos de venir pendant la nuit avec des drones jouets bourrés d’explosifs et non des Beyrkadar turcs pour faire sauter la tête et le milieu du convoi et l’immobiliser faisant fuir les soldats à court de carburant et de nourriture. La grande vadrouille était déjà terminée…

La suite tout le monde la connaît ! Le Zelensky va devenir le de Gaulle des temps modernes, Boris Johnson, le Churchill de la bataille d’Ukraine et Biden le Roosevelt d’un éventuel débarquement libérateur de la mer Noire.

Dès lors, la question qui se pose comme toujours : qu’est-ce qui fait une fois encore la force des démocraties face aux dictatures ?

Pendant des années et avec une discipline et des armements de pointe, Hitler n’a pu tenir avec le Troisième Reich que quelques années pourtant son Reich était conçu pour durer mille ans.

L’arbitraire des dictatures même quand elles durent ne peut qu’engendrer un nanisme intellectuel... Le fait d’interdire à la jugeote humaine basée sur le bon sens toute analyse contradictoire, toute expression ou liberté d’argumenter de prouver pour convaincre c’est-à-dire aucun respect de l’avis de l’autre… cette espèce de suprématie d’une seule et unique vérité non critiquable qui ne permet aucune interrogation, aucune remise en question, aboutit au mythe du surhomme celui qui peut tout mais qui n’en reste pas moins homme ne pouvant souvent pas grand-chose !

D’un côté des sociétés libres fortes de cette liberté individuelle qui n’a pas de prix où la vie même sans liberté est jugée impossible et de l’autre ces sociétés aliénées, robotisées rabâchant à l’ennui une langue de bois immuable érigée en bible définitive.

Le réveil cauchemardesque du peuple russe, dont l’armée vient de commettre un massacre génocidaire sur des villes entières où même les innocents hôpitaux avec leurs médecins et leurs malades ont été rasés, sonnera le glas de ce régime dont les chefs à commencer par Poutine devront répondre de leurs actes, en commençant sans délai à dédommager le peuple ukrainien comme l’a fait l’Allemagne avec le peuple juif.


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Le jour où Vladimir Poutine sera aux arrêts n’est peut-être pas très loin, arrêté par les apparatchiks de son régime ou suicidé à la façon soviétique (comme celle qui a vu partir par exemple Ghazi Kanaan, ce pur produit des écoles staliniennes, allié syrien des russes, devenu célèbre soi-disant parce qu’il s’est suicidé de deux balles qu’il se serait tiré… lui-même...

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