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Économie - Politique monétaire

La Banque d’Angleterre intervient face à un risque de crise financière au Royaume-Uni


La Banque d’Angleterre intervient face à un risque de crise financière au Royaume-Uni

Les mesures annoncées par le gouvernement conduit par Liz Truss vendredi dernier ont exacerbé les marchés. Daniel Leal/AFP

La Banque d’Angleterre est intervenue dans l’urgence face à des « risques réels pour la stabilité financière britannique » en réaction à une envolée des taux d’emprunt, tandis que le Trésor maintenait son plan budgétaire dispendieux malgré de vertes critiques du FMI. « La Banque va effectuer des achats d’obligations gouvernementales à échéance éloignée » afin de « rétablir des conditions de marché normales », a affirmé hier la BoE dans un communiqué, précisant que cette « opération sera entièrement financée par le Trésor ».

Cette intervention directe intervient après plusieurs jours mouvementés pour le marché britannique : vendredi dernier, le nouveau gouvernement de Liz Truss avait annoncé des mesures de soutien à l’économie et des baisses d’impôts très coûteuses, juste après que la BoE a augmenté son taux directeur à 2,25 %, soit son plus haut niveau depuis 2008, année marquée par la dernière grave crise financière mondiale.

Marché exacerbé

Évaluées par les économistes à un montant de 100 à 200 milliards de livres, mais dont le financement et l’impact restent flous et non chiffrés par le gouvernement, les mesures de soutien annoncées par le gouvernement Truss ont, elles, semé le trouble sur les marchés. Signal de la défiance des investisseurs pour les actifs britanniques, la livre sterling a plongé à un plus bas historique, à 1,0350 dollar lundi, avant de remonter légèrement. Depuis le début de l’année, la chute de la livre est vertigineuse, avec un recul de 21 % face au dollar américain. À la suite de l’annonce de la BoE d’hier, la monnaie britannique a de nouveau plongé et atteint 1,0581 en milieu d’après-midi. Le rendement de la dette d’État, qui augmente quand la demande recule, s’est envolé. « Le mouvement du marché est exacerbé depuis hier et affecte particulièrement la dette à long terme. Si ce dysfonctionnement du marché continue ou empire, cela causera un risque réel à la stabilité financière du Royaume-Uni », a expliqué la BoE pour justifier son intervention. Le taux des obligations à trente ans, qui évoluait à environ 3,5 % en début de semaine dernière, a bondi pour atteindre en début de séance mercredi 5,14 %, un sommet depuis 1998, signalant une flambée du coût de financement de la dette britannique. Il s’est rapidement éloigné de son sommet avec l’intervention de la BoE, reculant à 4,47 %. Les obligations à 10 ans ont fait de même, reculant à 4,23 % après avoir atteint un sommet depuis 2008 à 4,59 %. Le chancelier de l’Échiquier Kwasi Kwarteng a de son côté « autorisé la demande du gouverneur de financement de l’opération, qui permettra que les conditions financières restent accessibles aux ménages et aux entreprises », a sobrement ajouté le Trésor dans un communiqué séparé. Plus tôt hier, le Trésor avait défendu son plan budgétaire annoncé la semaine dernière, qui mêle soutien massif aux factures énergétiques et baisses d’impôts tous azimuts, malgré des critiques abruptes et inhabituelles du FMI, de Moody’s et celles de la classe politique. « Nous avons agi rapidement pour protéger les ménages et entreprises cet hiver et l’hiver prochain, après des hausses sans précédent des prix de l’énergie entraînées » par la guerre en Ukraine, a argumenté le Trésor.

« Nous nous concentrons sur le fait de faire croître l’économie et le niveau de vie pour tous et le chancelier de l’Échiquier publiera un plan budgétaire de moyen terme le 23 novembre qui assurera que la dette recule dans sa part du PIB », ajoute-t-il.

Rectifier le tir

Le Fonds monétaire international (FMI) a vertement admonesté Londres dans la nuit de mardi à mercredi dans une déclaration en forme de camouflet pour le nouveau gouvernement. Indiquant qu’il « surveillait attentivement » la situation au Royaume-Uni, il a appelé Downing Street et le chancelier Kwarteng à rectifier le tir. « Vu les pressions inflationnistes élevées dans plusieurs pays, y compris le Royaume-Uni, nous ne recommandons pas de mesures budgétaires importantes non financées, car il est important que la politique budgétaire ne barre pas la route à la politique monétaire », a également affirmé le FMI, avant de sermonner à nouveau : « Le budget du 23 novembre présente une opportunité pour le gouvernement britannique de (...) réévaluer ses mesures fiscales, particulièrement celles qui visent les revenus les plus élevés », qui risquent « d’accroître les inégalités ».

L’agence de notation Moody’s n’est pas en reste, affirmant dans une note que « de vastes baisses d’impôts non financées » par des réductions de dépenses publiques par ailleurs « vont mener à des déficits structurels plus élevés, qui ont peu de chances de résoudre les problèmes de croissance de long terme » et pourraient conduire à une dette difficilement soutenable. Interrogée sur le sujet, la ministre des Finances américaine Janet Yellen a indiqué que le Trésor américain suivait également de près la situation économique de Londres.

La responsable de l’opposition britannique travailliste pour les questions économiques, Rachel Reeves, a appelé Downing Street à « expliquer d’urgence comment le gouvernement compte régler les problèmes qu’il a créés par ses décisions inconséquentes ». « Attendre novembre n’est pas une option », a-t-elle insisté.

Source : AFP

La Banque d’Angleterre est intervenue dans l’urgence face à des « risques réels pour la stabilité financière britannique » en réaction à une envolée des taux d’emprunt, tandis que le Trésor maintenait son plan budgétaire dispendieux malgré de vertes critiques du FMI. « La Banque va effectuer des achats d’obligations gouvernementales à échéance...

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Mais enfin pourquoi ils ne consultent pas Riad Salameh et Youssef Khalil qui leur donneront des conseils en or pour détruire l’économie anglaise en moins de temps qu’il faut pour l’écrire

Lecteur excédé par la censure

11 h 40, le 29 septembre 2022

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Commentaires (1)

  • Mais enfin pourquoi ils ne consultent pas Riad Salameh et Youssef Khalil qui leur donneront des conseils en or pour détruire l’économie anglaise en moins de temps qu’il faut pour l’écrire

    Lecteur excédé par la censure

    11 h 40, le 29 septembre 2022

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