AIB : la gestion des boutiques hors-taxes toujours entre les mains de PAC

Deux mois et demi après l’annulation du dernier appel d’offres pour la gestion et l’exploitation des boutiques hors-taxes de l’Aéroport international de Beyrouth, le ministre sortant des Travaux publics et des Transports Ali Hamiyé a procédé hier à l’ouverture des plis et a annoncé que la société PAC-Duty Free SAL, en place depuis plusieurs années, l’avait une nouvelle fois emporté.

Le ministre a ainsi indiqué que « deux offres » avaient été présentées lors de cette procédure, soit une de mieux que lors de la précédente ouverture des plis, le 14 juillet, qui avait donc logiquement conduit à l’annulation de facto de la procédure. Selon le procès-verbal que L’Orient-Le Jour a pu consulter, PAC-Duty Free SAL était cette fois opposée à InterWolrd SARL pour l’attribution de ce contrat qui porte sur une durée de quatre ans.

PAC a proposé une offre s’élevant à 1 120 milliards de livres libanaises en plus de 3,5 dollars par passager, « de sorte que la valeur totale du contrat porte sur environ 1 900 milliards de livres » par an, a précisé Ali Hamiyé, contre seulement 150 milliards de livres par an pour le précédent contrat de l’opérateur. InterWorld SARL avait, elle, proposé une somme inférieure, équivalente à 1 000 milliards de livres, selon ce même procès-verbal. Ces offres correspondent aux montants que les sociétés proposent de verser à l’État.

Réduction du déficit de 2022

À ce niveau, le ministre a expliqué que « les recettes du Trésor public augmenteront de 1 750 milliards de livres, contribuant à réduire encore plus le déficit budgétaire », soulignant qu’en tenant compte de ces revenus supplémentaires, le déficit budgétaire tombera « en dessous de la barre des 10 000 milliards de livres ». Cette estimation tombait au lendemain de l’adoption du budget de 2022 par le Parlement, qui table sur un déficit budgétaire de plus de 10 800 milliards de livres.

Reste à noter que la précédente attribution avait été faite en 2017, alors que le dollar s’échangeait à l’époque pour 1 507,5 livres, contre un peu moins de 38 000 livres hier. Par conséquent, si les revenus annuels de l’État valaient près de 100 millions de dollars lors des premières années d’application de ce contrat, ils ne valent désormais qu’un peu plus de 50 millions de dollars ; une enveloppe qui diminuera tant que le taux de change continuera à se déprécier.

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Avant l’entrée en vigueur du document et l’apposition de la signature finale, le processus d’attribution de cet appel d’offre doit encore être validé par l’autorité de régulation des marché publics – l’institution qui a remplacé la Direction des adjudications (DDA) suite à l’entrée en vigueur du nouveau code de la commande publique le 29 juillet – dans un délai de 10 jours.

La société PAC gère déjà cet espace à l’AIB depuis 2002 après avoir remporté ce marché pour une durée de quatre ans, suite à quoi le contrat avait été renouvelé en 2006 puis prolongé annuellement depuis 2010. Ce n’est qu’en 2017 qu’un nouvel appel d’offres fut lancé, que PAC remporta encore une fois. Cette dernière procédure était d’ailleurs au cœur d’une polémique à la suite d’une décision du Conseil d’État rendue le 26 mai et en fonction de laquelle le contrat de PAC serait nul et non avenu. La décision a été rendue avec près de cinq ans de retard après un recours présenté le 14 août 2017 par la société World Duty Free Group qui figurait parmi les cinq groupes en lice pour l’attribution de ce marché public. PAC était néanmoins chargée d’assurer la continuité de la gestion de ces boutiques ces quelques mois, jusqu’à la tenue du nouvel appel d’offres.