Collection printemps-été 2023 de Fendi à la semaine de la mode de Milan. Miguel Medina/AFP
Inventé en 1997 par Silvia Venturini Fendi, le sac Baguette de Fendi a reçu ce nom parce qu’il se porte sous le bras, comme une baguette. Souple, de forme oblongue avec une anse courte qui lui permet de bien tenir sur l’épaule, décliné en une infinité de versions, il fait partie, depuis lors, des grandes icônes de la maroquinerie de luxe. Et c’est lui qui donnait, le 9 septembre, le coup d’envoi de la semaine de la mode de New York et la présentation des collections printemps-été 2023. Pourquoi ouvrir les festivités avec un sac ? Tout simplement parce que cet accessoire symbolise à lui seul la fin de la pandémie et le retour à la vie physique. À l’évidence, on ne se déplace pas chez soi avec un sac à main. Sans compter que le sac Fendi venait d’avoir 25 ans et qu’il méritait bien une célébration à la hauteur de son succès. Pour l’occasion, il était notamment porté par Carrie Bradshaw, la protagoniste de Sex and the City, qui contribua à lui conférer son statut d’icône lors d’une scène où il lui est arraché, en criant désespérément : « Ce n’est pas un sac, c’est une Baguette ! »
Dans la foulée du Baguette, la prestigieuse marque italienne issue de la maroquinerie et des accessoires d’équipages a présenté une capsule new-yorkaise tout en fluo et reflets acier, évoquant la Grande Pomme avec ses chantiers permanents. Indissociable de la fourrure dont la nouvelle génération de consommateurs se détourne radicalement, Fendi n’a pas renoncé à ce savoir-faire qui lui est emblématique, mais s’est engagé à n’utiliser que de la fourrure recyclée. Temps fort de cette semaine de la mode à New York, la minute de silence demandée par la créatrice ukrainienne Svitlana Bevza avant le défilé de sa marque sur le thème de la « patrie fragile ». Les couleurs de l’Ukraine étaient projetées sur le mur du bâtiment de Wall Street où se donnait la présentation à l’évidence inspirée de la guerre, mais aussi du blé, enjeu crucial de cette guerre, non seulement pour l’Ukraine mais pour le reste du monde.
Défilé Fendi durant la semaine de la mode de Milan. Miguel Medina/AFP
À Londres, entre deuil et résurrection
La semaine de la mode londonienne, qui arrivait dans le prolongement des funérailles de la reine Elizabeth II, semblait compromise tant il semblait impossible d’organiser un événement aussi festif dans des circonstances aussi solennelles. Elle a finalement eu lieu, en raison des enjeux économiques qu’elle représente, surtout pour les jeunes créateurs pour qui elle représente un tremplin crucial, même si les traditionnelles parties ont été annulées. Plombé par le deuil national, mais ravivé par la fin du Covid et le retour des défilés physiques après deux ans d’absence, cet événement qui s’est déroulé du 15 au 20 septembre est le plus paradoxal de l’histoire de la mode. L’un des clous des défilés londoniens a été celui de la jeune marque Noon by Noor, créée à Bahreïn en 2008 par deux cousines, cheikha Nour al-Khalifa et cheikha Haya al-Khalifa.
Les « afters » de Milan et les Libanais de Paris
Le 20 septembre, Milan prenait le relais avec des défilés jusqu’au 26. Réputée pour son rythme hystérique et son public passionné, la semaine de la mode milanaise doit son aura prestigieuse à des maisons telles que Versace, Prada, Fendi ou Miu Miu. C’est d’ailleurs à Milan, après New York, que la romaine Fendi a décidé de présenter sa collection printemps-été 2023. C’est sans aucun doute le plus grand événement avec les plus audacieuses after parties. Elle s’achèvera le 26 septembre, passant le relais à la semaine parisienne. On murmure que les acheteurs chinois seront présents en force. Une bonne nouvelle pour la mode italienne qui défie les crises et continue à séduire avec des valeurs sûres.
La fashion week parisienne est prévue du 26 septembre au 4 octobre. En marge des défilés, le couturier libanais Georges Hobeika donnera une présentation, le 30 septembre, dans son showroom, rue François Ier, de sa collection prêt-à-porter printemps-été 2023 intitulée « Flamingo Club ». Seul Élie Saab, parmi les créateurs libanais, donnera un défilé dans le cadre du calendrier officiel, le 1er octobre.
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