La majorité des jeunes Arabes pensent que la démocratie ne fonctionnera jamais au Moyen-Orient, a révélé une importante enquête régionale publiée hier par le The National News.
L’enquête a été menée auprès de 3 400 personnes âgées de 18 à 24 ans au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Près des deux tiers, 64 %, des personnes interrogées dans le cadre de l’« Enquête sur la jeunesse arabe de 2022 » ont déclaré qu’elles pensaient que la démocratie serait incompatible avec la région. Ce sont les jeunes habitant le Proche-Orient, à avoir le Liban, la Syrie, l’Irak et les territoires palestiniens, qui sont les plus susceptibles de partager ce point de vue, avec 72 %. Il s’agit d’une région embourbée dans des conflits et des divisions politiques polarisantes.
Selon le sondage révélé hier par The National News, une écrasante majorité de jeunes Arabes – 82 % dans la région MENA – ont déclaré qu’il était plus important de promouvoir la stabilité dans leur pays que de promouvoir la démocratie. Le chiffre contraste fortement avec les résultats de l’« Enquête sur la jeunesse arabe de 2009 », dans laquelle 92 % des répondants du même groupe d’âge ont déclaré que leur plus grande priorité était de vivre dans un pays démocratique.
Près des deux tiers (65 %) des jeunes Arabes affirment que la préservation de leur identité religieuse et culturelle est plus importante que la création d’une société plus mondialisée. Ce chiffre monte à 75 % dans le Golfe.
Parmi les autres préoccupations des jeunes Arabes soulignées dans l’enquête, le rôle accru du gouvernement dans leur vie quotidienne. Environ 60 % des personnes interrogées ont déclaré que cela les troublait, mais, comme pour la plupart des résultats de l’enquête, les résultats variaient considérablement entre les pays du Golfe, le Levant et l’Afrique du Nord. Moins de la moitié des jeunes Arabes du Golfe sont préoccupés par le rôle croissant du gouvernement dans leur vie, alors que 66 % des Levantins l’étaient.
Enfin, plus de la moitié, 54 %, estiment qu’ils auront une vie meilleure que celle de leurs parents – le plus haut niveau d’optimisme observé dans l’enquête au cours des trois dernières années.
commentaires (2)
Ce n'est pas une question de civilisation mais d'éducation.
Khairallah Issam
18 h 09, le 23 septembre 2022