C’est à l’occasion d’une cérémonie à l’École supérieure des affaires (ESA) hier à Beyrouth, au cours de laquelle a également été conclu un partenariat entre l’ONG Fair Trade Lebanon (FTL) et la Chambre de commerce France Liban – Meref (CCI), qu’a été annoncée la nouvelle. Le Liban de l’agroalimentaire sera représenté entre les 15 et 19 octobre à Paris au Salon international de l’alimentation (SIAL) et aura même son propre pavillon avec 230 m² d’espace d’exposition calés entre ceux du Qatar et de Dubaï.
Fruit du travail d’une quinzaine de partenaires, dont le ministère libanais de l’Économie et du Commerce, celui de l’Industrie, l’Association des industriels libanais (ALI), le Syndicat libanais des industries alimentaires (SLFI), de l’ambassade du Liban en France ou encore de la MEPI (Middle East Partnership Initiative, financée par les États-Unis), le projet répond à un impératif : dynamiser l’industrie alimentaire libanaise, alors que le pays poursuit son effondrement économique et financier entamé il y a trois ans.
En ouverture de la cérémonie, Maxence Duault, président de la CCI France Liban – Meref et directeur général de l’ESA, a souligné la volonté commune que ces institutions partagent avec Fair Trade Lebanon de « faire avancer le Liban malgré la crise et de croire en l’économie comme facteur de développement et de rayonnement ». La CCI France Liban – Meref regroupe « près de 130 entreprises et est un membre actif et reconnu d’un réseau international composé de 125 chambres françaises à l’international », a rappelé Maxence Duault. Le coordinateur de la MEPI, David Lewis, a lui annoncé la sélection de « 19 entreprises » pour le pavillon libanais au SIAL, dont ce sera la première édition depuis la pandémie de Covid-19, et qualifié leur participation de « catalyseur » pour l’économie du Liban, aux côtés duquel « les États-Unis affirment leur engagement ».
Présents également hier, les ministres sortants de l’Économie et de l’Industrie, Amine Salam et Georges Bouchikian, ont tous deux prononcé un discours tourné vers l’avant compte tenu de la crise dont « une sortie n’est pas compliquée s’il y a une bonne volonté et si l’on se serre les coudes », a déclaré M. Bouchikian. Interrogé par L’Orient-Le Jour juste avant la conférence, Amine Salam a indiqué qu’« outre la bonne visibilité que recevront les produits exposés au Salon, les producteurs libanais auront l’opportunité de nouer des relations avec d’importants importateurs mondiaux ». Enfin, plusieurs responsables de Fair Trade Lebanon, dont ses deux têtes de pont, le président Sélim Abdelmalak et le directeur général Philippe Adaimé, ont également pris la parole hier pour rappeler les objectifs majeurs de l’association en ces temps de crise, à savoir augmenter les exportations pour limiter l’exode des Libanais.
Seules organisations libanaises à préparer les producteurs pour obtenir le label international du commerce équitable, Fair Trade Lebanon et la MEPI avaient dressé fin juillet un bilan du secteur agricole au Liban et préconisé des pistes de développement pour accélérer la croissance des exportations dans le cadre du projet BIEEL (Business Innovation and Enhance Exports for Lebanon), une initiative conjointe des acteurs précités et dont le but est d’aider les PME et les coopératives libanaises à être plus compétitives sur la scène internationale. Son objectif : augmenter les exportations de certains produits agricoles libanais de 50 millions de dollars en 2023.