"Il y a encore du travail à faire" pour parvenir à un accord, affirme Hochstein à Beyrouth

L'émissaire américain Amos Hochstein, chargé des négociations indirectes entre le Liban et Israël sur leur frontière maritime commune, a estimé vendredi qu'"il y a encore du travail à faire" pour aboutir à un accord entre les deux pays autour de cette question litigieuse, bien qu'il ait fait état de "très bons progrès" pour y parvenir. Des propos tenus lors d'une tournée très rapide au Liban durant laquelle l'émissaire américain s'est entretenu avec les officiels libanais, dans un contexte de regain de tensions entre Beyrouth et Tel-Aviv depuis quelques mois.

"Nous progressons dans les négociations afin d'arriver à un accord qui sera dans l'intérêt de l'économie libanaise", a déclaré Amos Hochstein vendredi depuis l'Aéroport international de Beyrouth, juste avant son départ de la capitale libanaise. Cependant, "il y a encore du travail à faire", a-t-il tempéré, alors que la société Energean, qui travaille pour l’État hébreu, avait annoncé jeudi qu'elle était prête à commencer "d'ici quelques semaines" l'exploitation du champ de Karish. Après l'arrivée de la plateforme de cette société grecque sur le champ gazier, le Hezbollah avait agité la menace de "combats" si l'exploitation commençait du côté israélien sans que le Liban n'ait "obtenu ses droits".

Très bons progrès

"Notre réunion était excellente et je crois que nous avons réalisé de très bons progrès", avait déjà affirmé Amos Hochstein à l'issue de sa réunion à Baabda, selon des propos rapportés par la présidence. Au palais présidentiel, l'émissaire américain a rencontré le chef de l'État Michel Aoun, ainsi que le vice-président du Parlement Élias Bou Saab, le chef de la diplomatie Abdallah Bou Habib et le directeur de la Sûreté générale Abbas Ibrahim. "Je suis reconnaissant au président Aoun pour m'avoir reçu et pour les discussions tenues, et suis optimiste quant au fait de parvenir à un accord", a-t-il poursuivi.

Éclairage

Pourquoi Hochstein ne restera que deux heures à Beyrouth

Amos Hochstein a également été reçu au Grand Sérail par le Premier ministre sortant Nagib Mikati. Il s'était entretenu peu auparavant avec le président de la Chambre Nabih Berry.

Ce dernier a réaffirmé à cette occasion "l'attachement du Liban à l'accord-cadre et sa détermination à exploiter ses ressources dans la totalité de sa Zone économique exclusive (ZEE), à jouir de ses droits et de sa souveraineté". Dans une déclaration publiée par la suite, le chef du Législatif a appelé à "revenir à Naqoura (localité frontalière entre le Liban et Israël) pour les négociations indirectes sous l'auspice des Nations unies et la médiation des États-Unis, conformément à l'accord-cadre, afin d'aboutir aux résultats espérés". Ces négociations avaient été interrompues après des revendications maximalistes du Liban. Les pourparlers n'avaient repris entre les deux pays, via Amos Hochstein, qu'après le déploiement début juin par Israël d'un navire de production flottant sur Karish, un événement qui a suscité une flambée des tensions.

Drone de l'armée israélienne

Après cet épisode, les menaces de guerre avaient fusé entre le Hezbollah pro-iranien et Israël, réitérées à l'envi par les deux parties. Un mois après l'arrivée de la plateforme gazière sur Karish, le Hezbollah avait lancé trois drones vers le champ gazier, aussitôt interceptés par l'armée israélienne.

Dans la matinée de vendredi, le porte-parole arabophone de l'armée israélienne Avichay Adraee avait écrit sur son compte Twitter qu'"un drone est tombé dans la zone côtière près de la frontière nord, suite à une panne". L'appareil a été récupéré par les forces israéliennes et "une enquête sur l'incident sera ouverte, et les activités avec ce type de drones seront stoppées jusqu'au terme de l'enquête", avait-il ajouté. Le Hezbollah n'a pas fait de commentaire sur l'incident.