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Société - Enquête sur les explosions du port

Mobilisation sous tension de familles des victimes du 4 Août au ministère de la Justice

Le ministre Henri Khoury absent des lieux ; les manifestants ont été rapidement expulsés par les forces de sécurité.

Mobilisation sous tension de familles des victimes du 4 Août au ministère de la Justice

Des proches de victimes de l'explosion du 4 août 2020 dans les locaux du ministère de la Justice, le 9 septembre 2022. Capture d'écran al-Jadeed

Un sit-in sous tension se déroulait vendredi matin devant le ministère de la Justice à Beyrouth, où des proches des victimes de l'explosion meurtrière du 4 août 2020 protestent contre la décision prise par le Conseil supérieur de magistrature (CSM) de nommer un juge d'instruction suppléant dans l'enquête sur ce drame, confiée au juge d'instruction Tarek Bitar. Lors de cette mobilisation, des familles des victimes ont fait irruption dans les locaux du ministère, dont ils ont été violemment expulsés par la police anti-émeute.

Sur des images de la chaîne locale al-Jadeed, on aperçoit des personnes s'attrouper dans les escaliers du ministère et des membres des forces de sécurité tenter d'empêcher leur progression. "Honte à vous !", "Où est le ministre ?", peut-on entendre au milieu des cris.

Le ministre absent

L'Agence nationale d'information (Ani, officielle) indique que les proches de victimes n'ont pas pu atteindre le bureau du ministre sortant de la Justice, Henri Khoury, situé au cinquième étage. La force anti-émeute, dépêchée sur place, les a ensuite expulsés du bâtiment après une "bagarre", selon l'Ani, qui précise que M. Khoury n'était pas présent au ministère.

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Depuis l'annonce mardi de la décision du CSM, des mobilisations se sont succédé au Liban. Des familles de victimes se sont ainsi réunies devant le Palais de justice de Beyrouth mercredi et jeudi, et certains se sont rendus devant l'appartement du ministre Khoury, à Hazmieh, dans la proche banlieue de Beyrouth, mercredi soir. "Vous êtes en train d'assassiner la loi, ils sont en train d'assassiner notre affaire", avait déclaré un manifestant, alors que M. Khoury n'était pas présent sur les lieux. Jeudi soir, d'autres protestataires s'étaient rendus au domicile du président du CSM, Souheil Abboud.

La décision de nommer un suppléant avait été prise à l'issue d'une réunion au cours de laquelle les dix membres du CSM ont approuvé une proposition du ministre sortant de la justice, Henri Khoury (proche du camp aouniste), visant à nommer un juge suppléant qui serait chargé de statuer sur les questions liées à la libération des détenus placés en détention sans procès, après l'explosion. Toutefois, selon des experts cette mesure représente une pure "ingérence politique". À ce sujet, une chercheuse de Human Rights Watch sur le Liban, Aya Majzoub, a fait valoir dans un tweet qu'"il ne s'agit pas des droits des détenus, mais d'un seul d'entre eux, Badri Daher, (ancien) chef des douanes", affilié au Courant patriotique libre, CPL aouniste. Mardi, plusieurs députés du CPL ont rencontré le chef du CSM pour discuter du cas Daher.

Plus de deux ans après la tragédie, l'enquête a été interrompue par de multiples manœuvres politiques et est actuellement suspendue par diverses plaintes déposées contre le juge Bitar, notamment par les députés Ghazi Zeaiter, Ali Hassan Khalil et l'ancien ministre des travaux publics Youssef Fenianos, qui sont tous suspects dans l'enquête et font l'objet de mandats d'arrêt, ce qui n'a pas empêché l'élection de MM. Zeaiter et Khalil au Parlement libanais en mai dernier.

Un sit-in sous tension se déroulait vendredi matin devant le ministère de la Justice à Beyrouth, où des proches des victimes de l'explosion meurtrière du 4 août 2020 protestent contre la décision prise par le Conseil supérieur de magistrature (CSM) de nommer un juge d'instruction suppléant dans l'enquête sur ce drame, confiée au juge d'instruction Tarek Bitar. Lors de cette...

commentaires (1)

Je me demande comment font les membres des FSI pour nourrir leurs familles. Leurs salaires sont inférieurs au seuil de pauvreté des pays les plus pauvres du monde. Par exemple, le ministre dépense en 1 soirée au restaurant plus que ce qu’ils gagnent en 1 an

Lecteur excédé par la censure

12 h 43, le 09 septembre 2022

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Commentaires (1)

  • Je me demande comment font les membres des FSI pour nourrir leurs familles. Leurs salaires sont inférieurs au seuil de pauvreté des pays les plus pauvres du monde. Par exemple, le ministre dépense en 1 soirée au restaurant plus que ce qu’ils gagnent en 1 an

    Lecteur excédé par la censure

    12 h 43, le 09 septembre 2022

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