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Lifestyle - This is America

La Journée américaine du legs allemand : « Do you Deutsch sprechen ? »

Les descendants de 13 familles allemandes ayant immigré aux USA au XVIIe siècle et qui ont failli faire de l’allemand la langue nationale du pays de l’Oncle Sam continuent d’animer les débats. Mais leur apport va plus loin et mérite d’y revenir.

La Journée américaine du legs allemand : « Do you Deutsch sprechen ? »

La ville de Germantown aujourd’hui : un air de « là-bas ». Photo tirée du compte Instagram @germantown philadelphia

Hier, les Américains fêtaient la Journée nationale de la célébration germano-américaine, honorant l’héritage allemand revendiqué par des millions de citoyens. Cet événement célèbre également le souvenir de 13 familles mennonites allemandes qui ont débarqué de la ville rhénane de Krefeld à Philadelphie le 6 octobre 1683, et y ont établi la première colonie allemande baptisée Germantown. Au XIXe siècle, une Journée annuelle de souvenir avait été programmée avant que la Première Guerre mondiale ne vienne perturber le calendrier. Dans les années 1980, les choses ont commencé à changer avec l’arrivée au pouvoir de Ronald Reagan. Comme le voulait la tradition, durant son tour du monde deux ans plus tard, voyage qui comprenait l’Allemagne de l’Ouest, et au cœur d’une guerre froide et d’un pays divisée, le président US nouvellement élu s’est adressé aux habitants de la ville de Bonn en leur contant l’histoire des 13 familles allemandes qui ont fondé une colonie sur le sol américain. Il a également évoqué leur contribution dans les domaines des sciences et de l’art, partageant la fierté qu’il ressentait de célébrer un tel héritage. En 1983, à l’occasion du 300e anniversaire de l’immigration et de la culture germano-américaine, Reagan avait proclamé le 6 octobre Journée germano-américaine, une décision approuvée par le Congrès. Cela bien après le célèbre et inoubliable « Ich bin ein Berliner »

(« Je suis un Berlinois ») prononcé par John Kennedy le 26 juin 1963 à Berlin-Ouest, à l’occasion des quinze ans du blocus de Berlin.

Wernher von Braun (avec les jumelles au cou) et ses principaux collaborateurs après le lancement réussi de la fusée Apollo 11. Photo NASA

À une voix près

Tout cela entre bien dans le concept du melting pot, mais ramène aussi à un événement qui a failli changer quelque peu la physionomie des USA et que beaucoup ignorent. Ainsi, un siècle après l’arrivée en Amérique des 13 familles mennonites qui avaient proliféré en nombre et surtout en qualité, accédant à de hautes fonctions dans le pays, ces derniers ont voulu s’imposer davantage par le biais de leur langue. En 1794, un groupe d’immigrants germanophones ont d’abord présenté une pétition au Congrès demandant que certaines lois soient traduites en allemand, pétition rejetée par une seule voix de différence : 42 non contre 41 oui. « Nein, danke » (« Non, merci ») fut donc la réponse à leur revendication, en dépit d’une réelle tentative de changement. La langue de Shakespeare l’a donc emporté de très près sur la langue de Goethe, même si le président de la Chambre des représentants d’alors était allemand d’origine, nommé Frederick Muhlenberg.

Une Journée à célébrer officiellement les 6 octobre. Photo tirée du compte Instagram @germanamericanday

Un apport important

La communauté germanique s’est bien intégrée dans le tissu de son pays d’adoption (tout en restant attachée à ses racines) et a même brillé dans tous les aspects de l’American way of life. À commencer par le scientifique de l’espace Wernher von Braun, célèbre concepteur du programme des fusées Apollo, jusqu’au Terminator Arnold Schwarzenegger, devenu gouverneur de Californie. Entre les deux, l’éventail des célébrités est uberall (« partout »). Parmi elles, des chefs d’État américains d’origine allemande, Dwight Eisenhower, George W. Bush, Donald Trump, des scientifiques et des stars de Hollywood tels Marlon Brando, Angelina Jolie, Leonard DiCaprio, Sandra Bullock, Ben Affleck, et la liste est longue.

Le mot de la fin est revenu cette année à la Maison-Blanche dont le site en ligne s’est ouvert par un texte du président Joe Biden ainsi rédigé : « Depuis que les premiers Allemands ont débarqué sur le sol américain au XVIIe siècle en quête de liberté religieuse et d’opportunités, ils ont joué un rôle essentiel dans la fondation et la croissance de notre pays. Aujourd’hui, les Germano-Américains constituent l’un des plus grands groupes de cette ascendance de notre pays, avec plus de 43 millions d’Américains d’origine allemande vivant aux États-Unis. Leur influence s’est fait sentir à travers chaque génération et leurs contributions aux États-Unis ont été innombrables. Lors de la Journée germano-américaine, nous célébrons les Germano-Américains qui continuent d’améliorer notre nation avec leurs talents, leurs compétences, leurs connaissances et leur riche héritage culturel. Du pont de Brooklyn aux avions, des jeans aux pianos, de la nourriture que nous mangeons à la bière que nous buvons, ils ont inventé, construit et influencé certains des produits et institutions américains les plus emblématiques. (…) Par conséquent, moi Joseph R. Biden Jr, président des États-Unis d’Amérique, proclame par la présente le 6 octobre 2021 Journée germano-américaine. »

Hier, les Américains fêtaient la Journée nationale de la célébration germano-américaine, honorant l’héritage allemand revendiqué par des millions de citoyens. Cet événement célèbre également le souvenir de 13 familles mennonites allemandes qui ont débarqué de la ville rhénane de Krefeld à Philadelphie le 6 octobre 1683, et y ont établi la première colonie allemande baptisée...

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