Tracy... présidente

Comme ce serait magnifique si Tracy Chamoun était élue présidente de la République !

Quelle belle réminiscence de l’âge d’or du Liban si, à la tête de la plus haute magistrature du pays, se hissait la petite-fille de l’illustre Camille Chamoun, représentant, avec Fouad Chéhab, l’un des deux plus grands présidents de l’histoire de la République libanaise.

Quelle belle victoire contre l’occupation syrienne l’on remporterait si la rescapée de l’un des plus horrifiques attentats politiques que le Liban moderne ait jamais connus prenait le pouvoir, au nez et à la barbe du régime assassin de son père, et de ses milices locales alliées.

Quelle gloire ce serait pour l’un des partis politiques les plus racés et respectables du Liban ; en effet, de toutes les milices chrétiennes, les Ahrar sont probablement parmi les moins voleurs, les moins sanguinaires et, somme toute, les plus laïcs (le PNL, parti non confessionnel de principe, regroupait un grand nombre de chiites souverainistes dans les années 70-80, à l’époque où les Palestiniens et les Mourabitoun étaient l’ennemi).

Quelle belle victoire pour la femme et les minorités opprimées si, de tous les pays arabes typiquement dominés par les barbus patriarcaux et autres mâles alpha, le Liban se distinguait par la douceur d’une gouvernance féminine !

Enfin, quel triomphe pour la beauté physique en général si l’on pouvait voir, accroché dans tous les bureaux administratifs, le portrait d’une belle dame au lieu des octogénaires habituels...

Que ce serait beau, mais…

Malheureusement, l’histoire nous a prouvé maintes fois que toute éventualité qui pourrait être bénéfique au Liban ne se réalise jamais (c’est souvent même le contraire qui arrive)… Alors nous contenter d’en rêver ; c’est tout ce que nous pouvons faire en ces temps de pénurie impitoyable, puisque le rêve ne coûte rien (jusqu’à nouvel ordre), ni en livres libanaises ni en monnaie « fraîche »…

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