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Dernières Infos - Crise au Liban

Plusieurs banques s’apprêtent à diminuer les plafonds de retrait de la 161

Plusieurs banques s’apprêtent à diminuer les plafonds de retrait de la 161

Le service de presse de la Banque du Liban a assuré que l’institution n’avait pris aucune décision visant à réduire les plafonds de retrait de la circulaire n° 161. Photo João Sousa

Selon des informations relayées par certains médias et que L’Orient-Le Jour a pu confirmer à travers deux sources bancaires, plusieurs banques libanaises s’apprêtent bel et bien à diminuer les plafonds de retrait autorisés par la circulaire n° 161 de la Banque du Liban, en vigueur pour le moment jusqu’à fin septembre.

Publiée en décembre, cette circulaire autorise les banques à fournir des dollars en espèces à leurs clients en les convertissant depuis leurs comptes en livres au taux de sa plateforme de change Sayrafa. Ce dernier taux a été jusqu’à présent inférieur à celui du marché des changes, mais il réagit tout de même aux variations du niveau de la monnaie nationale sur le marché. Le taux Sayrafa a ainsi été fixé à 27 600 livres pour un dollar lors de la dernière mise à jour vendredi soir, alors que celui du marché parallèle tournait autour des 34 000 livres dans la soirée de dimanche. La circulaire n° 161 permet, elle, de mitiger l’effet des restrictions sur les retraits et les transferts depuis des comptes en devises imposées de manière illégale par les banques libanaises depuis mi-2019. La BDL a actuellement fixé un seuil de 500 dollars par compte et par mois, mais les banques sont déjà nombreuses à avoir adopté des plafonds plus bas, ce qui ne leur est pas interdit par le texte, selon la première source bancaire interrogée.

Elle précise que la décision de diminuer n’a pas été prise en commun par les établissements bancaires, chacun pouvant en principe choisir librement. Dans le passé, ce type de configuration a cependant souvent mené à une généralisation quasi totale des mesures les plus strictes prises à l’initiative de certaines enseignes. Preuve de la disparité d’application, selon les sources interrogées, certaines banques appliquent des limites différentes aux distributeurs automatiques de billets (ATM) et au comptoir, d’autres appliquent des restrictions par déposant et non par compte, et d’autres encore ont décidé d’abaisser tous les retraits à 200 dollars.

Même son de cloche de la part de la seconde source bancaire, qui estime même que le mécanisme de la circulaire n° 161 pourrait « arrêter de fonctionner », sans toutefois s’avancer sur une date précise. « Depuis le début de l’année, les plafonds n’ont cessé de diminuer, passant de 10 000 dollars par mois à aujourd’hui 200 à 500 dollars », pointe-t-elle du doigt, rappelant également que les réserves en devises de la BDL, d’où sont puisés les dollars, ne cessent, elles aussi, de diminuer. La semaine passée, des rumeurs indiquaient qu’elles avoisineraient les 9 milliards de dollars – un montant qui n’est pas clairement publié par la BDL. Contacté, le service de presse de cette dernière a assuré que l’institution n’avait pris aucune décision visant à réduire les plafonds de retrait de la circulaire n° 161.

Plusieurs observateurs de l’économie libanaise, dont des banques d’investissement et des agences de notation, ont à plusieurs reprises rappelé durant ces trois années de crise que les réserves nettes de la BDL étaient négatives et que l’écart entre son passif et ses actifs réels en devises était devenu insoutenable.

Selon des informations relayées par certains médias et que L’Orient-Le Jour a pu confirmer à travers deux sources bancaires, plusieurs banques libanaises s’apprêtent bel et bien à diminuer les plafonds de retrait autorisés par la circulaire n° 161 de la Banque du Liban, en vigueur pour le moment jusqu’à fin septembre.
Publiée en décembre, cette circulaire autorise les banques à...