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Société - Liban

Des enseignants du public dans la rue contre la détérioration de leurs conditions de travail

"Le retour aux classes est impossible", prévient un porte-parole.

Sit-in d'enseignants du public à Baalbeck, dans la Békaa, contre la détérioration de leurs conditions de travail, le 2 septembre 2022. Photo Ani

Des enseignants du secteur public ont tenu vendredi matin plusieurs sit-in à travers le Liban, notamment devant le siège du ministère des Finances à Beyrouth, afin de réclamer une revalorisation de leurs salaires qui n'ont toujours pas été ajustés depuis le début de la crise économique en 2019 et la vive dépréciation de la livre libanaise.

"Le retour aux classes est impossible", a mis en garde un porte-parole du syndicat des enseignants du technique, au nom des enseignants du public, déplorant le fait que les conditions de travail des enseignants n'ont toujours pas été revues. "La solution réside dans la revalorisation des salaires", a-t-il plaidé, appelant le Premier ministre sortant Nagib Mikati à "payer les arriérés qui étaient censés être versés à la fin du mois d'août", et accusant le ministre sortant des Finances Youssef Khalil de "garder le dossier dans les tiroirs".

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Afin de "sauver ce qui reste du corps enseignant", le porte-parole a appelé à ce qu'une partie des salaires soit payée en dollars, de sorte que les enseignants reçoivent au moins 300 dollars par mois. Il a également réclamé que les indemnités de transport soient revues à la hausse et ajustées régulièrement en fonction des prix des carburants, qui sont modifiés presque chaque jour en fonction du taux de change de la livre libanaise sur le marché parallèle. Le corps professoral a demandé, en outre, des avantages en soins médicaux, un réajustement des salaires des contractuels et une augmentation du budget des dépenses des écoles techniques et publiques.

Intégration des élèves syriens avec les Libanais

"Nous refusons que les réfugiés syriens soient intégrés dans les classes avec les élèves libanais durant les cours dispensés en matinée", a indiqué le porte-parole, prévenant qu'il s'agirait d'une condition que les autorités pourraient imposer. Plusieurs écoles dispensent en effet des cours dans l'après-midi aux réfugiés syriens, financés dans le cadre d'un programme d'aide des Nations unies. 

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Le porte-parole a enfin interpellé le chef de l'État, Michel Aoun, le Premier ministre et le président du Parlement Nabih Berry. "Nous n'assumerons pas la responsabilité de l'effondrement de l'éducation parce que vous en êtes les responsables", a-t-il lancé.

Manifestations en province

Des enseignants du public ont également manifesté dans le Sud, au Mont-Liban et à Baalbeck dans la Békaa, afin de réclamer les mêmes revendications. Selon un témoignage rapporté par notre correspondante dans la Békaa, Sarah Abdallah, les directeurs des écoles publiques ont réclamé l'augmentation des dépenses des établissements scolaires.

Le secteur éducatif est l'un des plus affectés par l'effondrement pluridimensionnel du Liban depuis trois ans. De nombreux enseignants ont abandonné cette profession, ce qui a contraint les établissements scolaires à des recrutements non spécialisés dans les matières qu'ils dispensent. Plusieurs observateurs redoutent ainsi une détérioration du niveau de l'éducation nationale.

S'exprimant au sujet de cette crise, le chef de l'État libanais Michel Aoun a souligné vendredi la nécessité de ne pas "mettre les parents d'élèves à rude épreuve", alors que de nombreux établissements tarifient une partie des frais scolaires en dollars. "Toutes les directions d'école sont appelées à approcher la situation éducative en prenant en considération le fait que l'accès à l'éducation est un droit sacré", a-t-il plaidé, lors d'une réunion avec le secrétaire général des écoles catholiques, père Youssef Nasr. 

Des enseignants du secteur public ont tenu vendredi matin plusieurs sit-in à travers le Liban, notamment devant le siège du ministère des Finances à Beyrouth, afin de réclamer une revalorisation de leurs salaires qui n'ont toujours pas été ajustés depuis le début de la crise économique en 2019 et la vive dépréciation de la livre libanaise."Le retour aux classes est impossible", a mis...

commentaires (1)

Quelle catastrophe. Je ne comprends pas pourquoi ce qui reste d'État ne tenterait pas par exemple de mettre en place un système de donations volontaires pour différents types d'employés du secteur public, par région. Par exemple, pour les enseignants de la Bekaa ou les policiers d'Achrafieh, voire pour tous ses employés au niveau national

M.E

14 h 48, le 02 septembre 2022

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Commentaires (1)

  • Quelle catastrophe. Je ne comprends pas pourquoi ce qui reste d'État ne tenterait pas par exemple de mettre en place un système de donations volontaires pour différents types d'employés du secteur public, par région. Par exemple, pour les enseignants de la Bekaa ou les policiers d'Achrafieh, voire pour tous ses employés au niveau national

    M.E

    14 h 48, le 02 septembre 2022

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