Mikati quitte Baabda dans le silence, après une réunion avec Aoun

Le Premier ministre désigné, Nagib Mikati, a quitté mercredi matin le palais présidentiel de Baabda sans faire de commentaire à la presse sur son entretien d'une trentaine de minutes sur la formation du gouvernement avec le chef de l'Etat, Michel Aoun, rapporte l'Agence nationale d'Information (Ani, officielle).

Le bureau de presse de Baabda a indiqué sur le compte Twitter de la présidence que MM. Aoun et Mikati ont "discuté des développements de la formation du nouveau cabinet et étudié les différentes données" sur ce dossier. "Les tractations se poursuivront ultérieurement", ajoute le tweet sans plus de précision.

Cette nouvelle réunion entre les deux dirigeants a eu lieu alors que les concertations gouvernementales, qui oscillent entre optimisme et pessimisme, se sont intensifiées ces dernières heures, notamment alors qu'approche le début du délai constitutionnel, début septembre, pour élire un successeur à M. Aoun, dont le mandat prend fin le 31 octobre. Nombre d'observateurs redoutent, en effet, le maintien de M. Aoun à la tête de l’Etat au-delà de cette date sous prétexte de l’impossibilité pour un cabinet sortant, qui plus est chargé uniquement des affaires courantes, d’exercer les prérogatives du président en cas de vacance de la magistrature suprême.

Plusieurs points devaient être discutés dans la matinée à Baabda, tel le remplacement, dans un remaniement du cabinet actuel, de plusieurs ministres, comme Walid Fayad à l’Énergie, Amine Salam à l’Économie et Issam Charafeddine aux Déplacés. Le chef de l'Etat souhaitait, après une réunion au cours de laquelle la machine des tractations avait été relancée mercredi dernier, se renseigner sur la partie qui allait nommer ces remplaçants. La proposition d'un élargissement du cabinet sortant de 24 à 30 ministres, comme le souhaite le président, devait également être au menu des discussions. 

La réunion a été organisée quelques jours après une escalade, par communiqués interposés, entre le Courant patriotique libre (CPL, parti fondé par M. Aoun) et le bureau de M. Mikati, qui s’accusaient mutuellement de blocage.