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Économie - Chiffre de la semaine

Le total des billets et des pièces en livres a diminué de 3,6 % à fin juin

Le total des billets et des pièces en livres a diminué de 3,6 % à fin juin

C’est la baisse du total des billets et des pièces en livres (la masse monétaire fiduciaire) à fin juin en glissement annuel, passant de 40 339,6 milliards de livres au sixième mois de l’année 2021 à 38 904,1 milliards à la même période en 2022. Cette baisse est encore plus prononcée si l’on prend en compte les chiffres de la fin de l’année passée, consistant en une diminution de 15 % (45 761,3 milliards de livres).

Cette baisse depuis décembre s’explique par une nouvelle mesure mise en place par la Banque du Liban via la circulaire n° 161, qui permet aux agents économiques de retirer leurs livres en dollars taux de la plateforme Sayrafa, gérée par la BDL, et qui a fini la semaine dernière à plus de 26 000 livres pour un dollar, alors que le taux sur la marché parallèle a, lui, dépassé les 33 000 livres. Cette mesure a très probablement permis de diminuer le nombre de billets et de pièces en livres en circulation dans l’économie, en poussant les agents à obtenir des billets en dollars américains. En effet, plus l’offre d’une monnaie est forte, plus elle se déprécie. La monnaie nationale a perdu depuis le début de la crise plus de 95 % de sa valeur. Selon le bilan bimensuel publié par la BDL, les pièces et billets en circulation ont atteint 43 643,3 milliards de livres, une hausse de 8,2 % en deux mois et demi, selon nos calculs.

En y ajoutant les comptes en livres à vue (qui ne sont pas bloqués), l’agrégat M1 de la masse monétaire passe à 56 215 milliards de livres à fin juin 2022, également en baisse de 3 % en glissement annuel (57 937 milliards de livres). L’agrégat M1 a suivi la même baisse que la masse monétaire fiduciaire, montre le développement de la « cash economy » (économie basée sur les espèces), en raison d’une baisse de confiance dans le secteur bancaire libanais. À la fin de l’été 2019, les banques avaient imposé des restrictions sur les transferts à l’étranger et les retraits depuis les comptes en devises, et la Banque du Liban a commencé à « lirifier » une partie des dépôts depuis avril 2020 à travers la circulaire n° 151, qui permet de retirer à un taux bien inférieur au taux du marché (actuellement à 8 000 livres) les dollars libanais, ou « lollars ».

La masse monétaire totale dans l’économie (en prenant également en considération les comptes à terme en livres, ainsi que les comptes libellés en devises et les titres de dette en circulation en dehors du secteur financier), soit l’agrégat M3, a connu une baisse plus prononcée, de 5,2 % à fin juin en glissement annuel. Les dépôts en devises ont en effet atteint 116 494 milliards de livres à la fin du premier semestre de l’année (au taux de change officiel de 1 507,5 livres pur un dollar), une baisse de 8,2 %. Vers mi-juillet, la BDL a de plus restreint les paiements par carte en lollars à traves la circulaire n° 629 du 19 juillet.

C’est la baisse du total des billets et des pièces en livres (la masse monétaire fiduciaire) à fin juin en glissement annuel, passant de 40 339,6 milliards de livres au sixième mois de l’année 2021 à 38 904,1 milliards à la même période en 2022. Cette baisse est encore plus prononcée si l’on prend en compte les chiffres de la fin de l’année passée, consistant en une diminution...
commentaires (2)

Ce que je vois dans les graphiques, c'est une multiplication par plus de 6 de la masse totale de LL en billets entre mi 2019 et fin 2021. J'ai trois questions : - Qui peut affirmer que cette augmentation n'a rien à voir avec coefficient ~ 20 de délitement de la LL ? - Qui a permis cette démarche (auteur principal et contrôleurs) ? - Qui a principalement profité de la masse monétaire apportée à l'état par l'impression de cette quantité de billets (directement, et/ou indirectement à travers les subventions) ? Je propose à chacun d'y réfléchir et de réfléchir à comment contrer, par la force de la parole du groupe, de telles manipulations.

GEDEON GEORGES

14 h 39, le 22 août 2022

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Commentaires (2)

  • Ce que je vois dans les graphiques, c'est une multiplication par plus de 6 de la masse totale de LL en billets entre mi 2019 et fin 2021. J'ai trois questions : - Qui peut affirmer que cette augmentation n'a rien à voir avec coefficient ~ 20 de délitement de la LL ? - Qui a permis cette démarche (auteur principal et contrôleurs) ? - Qui a principalement profité de la masse monétaire apportée à l'état par l'impression de cette quantité de billets (directement, et/ou indirectement à travers les subventions) ? Je propose à chacun d'y réfléchir et de réfléchir à comment contrer, par la force de la parole du groupe, de telles manipulations.

    GEDEON GEORGES

    14 h 39, le 22 août 2022

  • "… la Banque du Liban a commencé à « lirifier » une partie des dépôts depuis avril 2020 à travers la circulaire n° 151 …" - Quelqu’un peut-il m’expliquer pourquoi les comptes courants en dollars, c’est à dire à vue (qui ne sont donc pas bloqués), sont traités de la même manière que les dépôts qui eux touchaient des intérêts? Normalement les banques n’ont pas le droit de toucher à cet argent, et ne pouvant donc pas l’investir, ne peuvent pas non plus prétendre l’avoir "perdu"… d’autant plus qu’ils faisaient payer des frais de garde…

    Gros Gnon

    05 h 34, le 22 août 2022

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