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Culture - Initiative

Kassem Istanbouli, une passerelle de culture entre Tyr et Tripoli

Lancement le 27 août du premier « Festival international de théâtre » au cinéma Empire (Tripoli), qui rouvre ses portes après 28 ans d’absence de la scène culturelle.

Kassem Istanbouli, une passerelle de culture entre Tyr et Tripoli

La façade rafraîchie du cinéma Empire réaménagé et prêt à accueillir le Théâtre national libanais à Tripoli. Photo DR

L’Association Tiro pour les Arts et le Théâtre Istanbouli ont annoncé le lancement de la première édition du « Festival international de théâtre » de Tripoli du 27 au 30 août, coïncidant avec l’ouverture du cinéma Empire dans la grande ville du Liban-Nord, dont les portes sont restées closes depuis plus de deux décennies.

Ce cinéma emblématique – puisqu’il a été la première salle construite à Tripoli dans les années 30 – a été peu à peu effacé de la mémoire tout comme la ville qui a sombré dans la pauvreté. Tripoli était devenue par rapport à Beyrouth une ville fantomatique, décharnée, exsangue de toute culture, alors qu’elle a eu ses années de gloire et d’épanouissement artistique.

Panachage de cultures

Aujourd’hui avec le Théâtre national libanais à Tripoli créé par Kassem Istanbouli, cette salle de cinéma devient ainsi une plateforme culturelle libre et indépendante à l’instar de ses sœurs jumelles à Tyr et à Nabatiyé, fondées il y a quatre ans par l’Association Tiro. Ouvert à toutes les personnes de toutes générations et de tout milieu social, le cinéma Empire accueillera outre le festival de théâtre, des ateliers de formation, des projections (dont des films anciens indiens ou arabes en 35 mm), des performances artistiques et une bibliothèque publique.

Pour mémoire

Kassem Istanbouli, une voix qui refuse de se taire

Dès le 27 et jusqu’au 30 août, donc, douze performances théâtrales s’y tiendront. De l’Algérie à l’Italie en passant par le Maroc, la Mauritanie, la Tunisie, le Kurdistan mais aussi l’Irak ou le sultanat d’Oman, ces performances, mêlées à celles du Liban, formeront un éventail de cultures qui coloreront Tripoli et témoigneront de sa diversité tant célèbre autrefois. « Et tout cela gratuitement, parce que l’art et la culture doivent être accessibles à tous », dit Istanbouli. « C’est un rêve du ciel. J’en ai rêvé depuis longtemps et maintenant ce quasi-mirage devient réalité », ajoute-t-il. Mais, poursuit l’acteur et metteur en scène fondateur du Théâtre national libanais, « ce rêve n’aurait jamais pris forme sans l’effort des jeunes – et des moins jeunes – volontaires et bénévoles qui ont tant œuvré pour la rénovation des murs et la création de l’entité de ce festival. Ce sont mes élèves de Tyr et d’autres passionnés de l’art qui ont relevé le défi et ont voulu cloner Tyr. Un cadeau pour les Tripolitains. Des fonds de mécènes locaux et internationaux ont également permis à ce projet de voir le jour. Nous réalisons aujourd’hui une postdécentralisation de la culture et brisons le mur imaginaire entre les régions ».

Un pont entre le Sud et le Nord

Au moment où l’État érige non seulement des barrières, mais des murs entre les différentes communautés libanaises ; au moment où les hauts responsables assistent impuissants et amorphes à l’enlisement, voire à la disparition de la culture, notamment à Tripoli, Istanbouli a pris le risque de casser les murs pour édifier des passerelles. D’ailleurs c’est dans le cadre du projet Bridges of Lebanon que ce théâtre national a été conçu. « Le but du festival est d’établir un mouvement et un festival théâtral international à Tripoli et d’établir un lien entre le Sud et le Nord, car il s’inscrit dans la continuité de notre rêve qui avait commencé avec la création du Théâtre national libanais à Tyr, il y a quatre ans, qui est le premier théâtre-cinéma gratuit au Liban », signale-t-il.

Pourquoi Tripoli ? « Car elle jouit d’un passé glorieux culturel. Avec plus de 35 salles de cinéma qui projetaient des films locaux, arabes et internationaux, la capitale du Nord a vu naître le premier institut des arts. C’est dans cette démarche que nous essayons de ramener à cette ville longtemps marginalisée et appauvrie son pouls culturel et artistique. Les Tripolitains étaient d’ailleurs assoiffés de renouveau et ont accueilli ce projet avec grand enthousiasme. »

Quoi de mieux alors comme lieu magique que ce cinéma Empire à l’architecture Art déco, avec plus de 300 sièges, pour abriter une renaissance artistique ? Cela fait des mois que des centaines de bras réaménagent la plomberie, dépoussièrent les fauteuils et rafraichissent les murs. Le lieu, déserté de toute vie, mais dont l’âme est restée intacte sent peu à peu son rythme cardiaque revenir. Un pouls qui bat la chamade pour la ville de Tripoli.

L’Association Tiro pour les Arts et le Théâtre Istanbouli ont annoncé le lancement de la première édition du « Festival international de théâtre » de Tripoli du 27 au 30 août, coïncidant avec l’ouverture du cinéma Empire dans la grande ville du Liban-Nord, dont les portes sont restées closes depuis plus de deux décennies. Ce cinéma emblématique – puisqu’il a...

commentaires (1)

Thank you OLJ for this heartwarming feel-good story. We should all cheer for and support Mr. Istambouli and the Lebanese art scene to restore Lebanon to its rightful place in the Middle East as a cultural hub.

Mireille Kang

00 h 26, le 21 août 2022

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Commentaires (1)

  • Thank you OLJ for this heartwarming feel-good story. We should all cheer for and support Mr. Istambouli and the Lebanese art scene to restore Lebanon to its rightful place in the Middle East as a cultural hub.

    Mireille Kang

    00 h 26, le 21 août 2022

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